Le mardi 16 octobre à partir de zéro heure, les prix à la pompe des produits pétroliers ont augmenté officiellement sur toute l”étendue du territoire national. Avec cette nouvelle donne, la majorité de la population malienne vivant déjà dans la pauvreté risque de voir son pouvoir d’achat s’effriter davantage.
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Une fois de plus, les prix à la pompe des produits pétroliers au Mali ont connu une hausse sur toute l”étendue du territoire national. La décision a été rendue publique, le mardi 16 octobre, par la directrice générale de l”Office national des produits pétroliers, Mme Tapo Touga Nadio. Ainsi, les prix indicatifs plafond à la pompe des produits pétroliers sont fixés de la manière suivante: le litre de l”essence supercarburant sans plomb préalablement vendu à 600 F CFA dans les stations COMAP-OIL et 615 F CFA dans les stations TOTAL est passé à 625 F CFA. Quant au litre de gas-oil, il a connu une augmentation de 20 F CFA. Le litre est passé de 525 F CFA à 545 F CFA.
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Avec la nouvelle décision, un litre du pétrole lampant est vendu à 450 F CFA, celui de Distillat Diesel Oil (DDO) a atteint 545 F CFA. Il s”y ajoute que le Fuel-Oil coûte maintenant 355 F CFA. Quant au gaz butane, le prix subventionné du kilogramme est de 320 F CFA pour les emballages de 2,75 kilogrammes et de 6 kilogrammes.
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Face à cette augmentation, les populations n”entendent pas rester bouche bée.
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Au cours d”un micro trottoir que nous avons réalisé, le mardi 16 octobre, dans des stations d”essence de Bamako, sur les grandes artères de la ville et dans des garages modernes, elles n”ont pas manqué de saisir l”occasion pour exprimer leur profonde déception. La quasi-totalité des personnes interviewées ont déploré cette hausse. Selon elles, elle va causer plus de problèmes aux pauvres populations qui se démerdent avec un faible pouvoir d”achat pour faire face au coût actuel de la vie. Ce coût connaît un renchérissement sans précédent. Pour preuve, les produits de première nécessité tels que les céréales, le lait, entre autres, ont à leur tour récemment pris de l’ascenseur.
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Adama Diallo, comptable dans une grande société de la place, que nous avons rencontré dans la station COMAP-OIL, n’a pas manqué de déverser sa bile sur le gouvernement. Ainsi regrette-t-il : "le gouvernement fait un pilotage à vue. Il n”a pas une attitude proactive vis-à-vis des événements. Pourquoi ne construit-il pas de grands dépôts carburants pour faire face aux pénuries intempestives qui ne durent pas et qui peuvent être gérées sans que les prix des hydrocarbures ne connaissent une quelconque hausse. Mais il reste comme un sapeur-pompier attendant que le feu se déclare avant de réagir. A ce rythme, on ne pourra jamais se développer. Il faut que les décideurs comprennent que gouverner, c”est prévoir". Jean-Marie Bistré, chauffeur de Sotrama, stationné non loin du rond-point de la Liberté, pense que cette augmentation du prix des hydrocarbures va certainement entraîner l’augmentation des tarifs des sotramas. Même son de cloche chez Oumar Niaré, un autre chauffeur de sotramas de souligner que pour le moment aucun changement des tarifs n”est à l”ordre du jour. "On attend la décision de nos responsables syndicaux" a-t-il déclaré.
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Du côté des taximen, Dabo Sylla, assis dernière son volant de marteler : "Avec l”augmentation du prix de gas-oil, nous n”allons plus faire de cadeaux à nos clients. Auparavant, pour les distances estimées à 1000 F CFA on pouvait prendre les clients à 750 F CFA. Avec cette nouvelle donne, pour que nous puissions avoir nos recettes il faut obligatoirement être rigoureux dans la négociation".
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Tiémoko Samaké, mécanicien-chauffeur, tentant désespérément de mettre le moteur de son véhicule en marche de regretter: "C”est le Mali. On ne peut rien. On est obligé de consommer cette situation. C”est triste, on n’a pas le choix".
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Boubacar Cissé, agent de projet ravitaillant le réservoir de sa moto laisse exploser sa colère. "On ne fait qu’augmenter le prix sans le diminuer. A ce rythme, un jour, nous allons acheter le litre d”essence à 1000 F CFA. On veut une stabilité des prix. Trop c”est trop".
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Abdoul Karim KONE
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