Le président du Cercle de réflexion pour Ménaka a tenu, un point de presse, le samedi 22 février 2025 à Kalabancoro pour porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale le lancement de ses activités. Il avait à ses côtés le vice-président du Cercle de réflexion pour Ménaka, Mamadou Bathily, et Souleymane Atteyine, administrateur.
D’entrée de jeu, le président Alassane Maïga a rappelé que le Cercle de réflexion pour Ménaka est une association de droit malien qui a pour objectif de promouvoir le développement de la région en favorisant la contribution active de ses ressortissants dans les domaines de la culture et de la cohésion sociale, le vivre ensemble et le retour de la paix et de contribuer à l’amélioration de conditions de vie de la population conformément à ses statuts. Il a rappelé que la région de Ménaka, 10e région administrative du Mali, couvre une superficie de 81040 km2 pour une population estimée à 318 876 habitants (RGP 2023), composée de Kel Tamashek, Idaksahak, Arabes, Zarma/Songhai, Haoussa, Peuls, Mossis, un véritable melting-pot.
“Le Cercle de réflexion pour Ménaka intervient dans un contexte marqué par une absence de cadre juridique défendant les intérêts des populations de la région de Ménaka de façon inclusive”, a-t-il déploré. Il a souligné que le Cercle de réflexion pour Ménaka aura le mérite de combler les lacunes et insuffisances qui ont émaillé l’existence des précédentes associations telles que l’Association Solidarité Ménaka, l’Association des ressortissants de Ménaka. A l’en croire, le Cercle a le mérite d’élaborer une proposition de programme de développement de la région à l’attention du gouvernement de la Transition du Mali en 2024. Ce programme, dira-t-il, est ambitieux et est réparti en plusieurs projets sectoriels qui sont, entre autres, un projet de reconstitution du cheptel, un projet d’appui au secteur de l’agriculture et de la pêche, un projet d’appui à l’artisanat et la culture, une proposition de désenclavement de la région par le bitumage et la sécurisation de la route Ansongo-Menaka-Anderraboukane-Frontière Niger, le retour des déplacés internes et le projet d’appui au développement de l’éducation. Il a expliqué que le Cercle de réflexion pour Ménaka a été créé pour le développement de la région de Ménaka. Selon lui, elle est née des cendres des associations qui ont existé parmi lesquels l’Association Solidarité pour Ménaka, et autres. “Nous avons reçu notre récépissé en 2024, le 6 février 2024, sinon c’est un mouvement qui fonctionne plus de 22 ans qui n’avait pas de cadre légal”, a-t-il dit. Avant d’ajouter que c’est en 2024 qu’ils ont rencontré l’ancien Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga, qui avait beaucoup apprécié la démarche. “Ensuite, il nous a sollicité de le saisir de façon officielle à travers un courrier dans lequel nous allons parler de toutes les difficultés de la zones de Ménaka et de voir comment nous pourrons appuyer, accompagner les autorités dans la gestion de cette crise. Nous avons fait une proposition d’un programme de développement de la région de Ménaka”, a expliqué le président Alassane. Et ce programme, affirmera-t-il, a été beaucoup apprécié par la Primature et qui l’a répercuté au niveau de tous les ministères. “Ils sont en train de nous répondre. Selon lui, ils ont un programme avec des sous projet concernant la reconstruction du cheptel”. Avant de poursuivre que Ménaka c’est une zone agro-pastorale. Avec l’insécurité et toute cette perte des animaux, précisera-t-il, il fallait penser à un autre volet qui a pris l’ascension qui est l’agriculture et le maraichage.
“Le maraichage a permis de sauver des vies. Pour la première fois à Ménaka un champ de blé a été cultivé et qui a donné un résultat inimaginable. Les terres sont riches. Ménaka n’a pas besoin de don ni de quémander, mais Ménaka a besoin de sécurité”, a-t-il laissé entendre. Concernant l’aspect sanitaire, dira-t-il, il n’y a pas de voix, il n’y a pas de santé. Aujourd’hui, selon lui, Ménaka est dans une situation critique en matière sanitaire et de sécurité. Le plateau sanitaire doit être sérieusement amélioré pour répondre aux différentes sollicitations des patients qui sont obligés d’aller soit à Gao dans des conditions de voyage pénibles ou au Niger (Niamey). Il a également souligné que sur le plan humanitaire, les acteurs du secteur ont été affectés par les vols et les braquages répétitifs qui les ont poussés à limiter leurs mouvements et actions. Tous les humanitaires, déplorera-t-il, sont obligés de fuir Ménaka à cause des braquages de banditisme. “Avec la volonté et la détermination, nous devons tous travailler pour que cette situation soit vraiment meilleure”, a conclu le président Alassane Maïga.
Aoua Traoré