Maladies sexuellement transmissibles, rejets fréquents dans la société, grossesses indésirées avec leur corollaire d’avortement et d’abandon d’enfants, etc., le quotidien des aides ménagères traduit un calvaire dans nos villes. Contre ces scènes d’horreur, l’association jeunesse et développement du Mali (AJDM) se propose de vulgariser les droits de ces enfants qui, il faut le rappeler, méritent la protection comme les autres enfants.
Elles ont pour la plupart l’âge de la minorité et ne maîtrisent pas les questions élémentaires d’une vie saine. Dépourvues d’éducation, généralement sans protection, elles courent une vulnérabilité de santé élevée. Ces aides ménagères communément appelées «bonnes» ont envahi l’ossature des villes maliennes. On imagine mal une famille dépourvue de cette assistance. Ce qui fait dire au directeur national adjoint de la promotion de l’enfant et de la famille, Ayouba Gouanlé, que le respect de ces droits est à l’avantage aussi bien des bonnes que des familles réceptrices de ces filles. A ce titre, il a jugé qu’une formation à l’intention de ces familles réceptrices constitue une initiative importante.
En effet, l’ONG AJDM a organisé, le 11 juin dernier, un atelier de formation à l’intention de plusieurs dizaines d’employeuses et de logeuses. C’était à la cité des enfants de Niamakoro. Pour le directeur de l’AJDM, Somah Doumbia, il s’agit d’une séance de responsabilisation des logeuses et employeuses qui participe à la promotion des droits des aides ménagères en tant qu’enfants. Il s’agit notamment du droit à l’éducation, à la santé et à la protection, entre autres. Pour le directeur Somah Doumbia, l’Ong encadre plus de 1000 aides ménagères et entretient des contacts étroits avec de nombreux ménages qui reçoivent des aides ménagères. Elle s’investit également dans l’alphabétisation de cette catégorie sociale. Créée en 1998, l’AJDM est active dans les régions de Koulikoro, Ségou et le district de Bamako.
A l’issue de cet atelier, des stratégies et recommandations ont été définies dans le sens de l’amélioration des droits de ces enfants.
Seydou Coulibaly
