Ahmed Mohamed Ag Hamani : «L’incompréhension, l’égoïsme et la méchanceté divisent les Maliens»

Comme on pouvait s’y attendre, l’événement a rassemblé du beau monde à l’hôtel de l’Amitié, dont Oumou Sall Seck, ministre de l’Emploi, de l’Entrepreneuriat et de la Formation professionnelle, Moussa Alassane Diallo, ministre du Commerce, Moussa Mara, ancien Premier ministre, Andogoly Guindo, ancien ministre de la Culture, Tiona Mattieu Koné, enseignant à l’École de journalisme. Il y avait plusieurs autres invités de marque et des membres de la famille de l’auteur.

Selon Ahmed Ag Hamani, cette nouvelle aventure éditoriale a débuté lorsqu’il a été question d’évaluer les nombreuses propositions faites à l’occasion du premier anniversaire de la publication de ‘’Une vie pour le Mali’’. À sa grande surprise, en plus des distinctions honorifiques reçues, ce livre a marqué le point de départ d’une série de conférences-débats sur l’avenir du Mali, un sujet d’autant plus crucial que le pays demeure profondément affecté par une crise multidimensionnelle persistante. Plusieurs suggestions lui ont été faites : certaines en faveur d’une seconde édition enrichie du premier livre, d’autres en faveur de la rédaction d’un second tome abordant des thématiques soulevées lors des échanges avec le public. Il a alors estimé qu’une conférence sur la paix, sujet aussi crucial qu’actuel, pouvait être un prolongement logique du message porté par son premier ouvrage.

Ce choix s’est imposé à lui, en accord avec des convictions qu’il juge toujours fondamentales. D’abord, il lui semble essentiel de poursuivre la réflexion sur les freins à la paix, à l’unité nationale, au vivre-ensemble et au développement du Mali. Ensuite, il est impératif, selon lui, de multiplier les espaces de dialogue sur la question de la paix durable, qui reste une préoccupation majeure tant pour la nation malienne que pour une partie importante de la communauté internationale. Enfin, il est nécessaire de réunir des participants de sensibilités diverses dans un dialogue sincère, afin de dissiper les sentiments négatifs tels que l’incompréhension, l’égoïsme et la méchanceté qui, hélas, continuent de diviser les Maliens. C’est dans cet esprit qu’il a animé, le 28 octobre 2023 à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, une conférence sur le thème provocateur mais pertinent : « La paix est-elle encore possible au Mali ? », avec en toile de fond des questions cruciales telles que : « Si la réponse est non, que deviendra le pays ? Si c’est oui, quelles nouvelles stratégies pour parvenir à la paix ? »

Cette conférence a réuni près de deux cents participants, représentant les institutions de la République (notamment le Conseil National de Transition, le Gouvernement, dont le ministre de la Réconciliation nationale, ainsi que le Médiateur de la République), des partis politiques, d’anciens ministres, parlementaires, ambassadeurs, des membres du corps diplomatique en poste à Bamako, des représentants des légitimités traditionnelles et des confessions religieuses. Étaient également présents des responsables d’associations de la société civile, y compris des groupes et mouvements signataires des différents accords de paix, ainsi que des journalistes, opérateurs économiques, chercheurs, étudiants… en somme, toutes les forces vives de la Nation.

Cette fois-ci, le public a été convié à découvrir une œuvre qui compile l’intégralité de cette communication intitulée « La paix est-elle encore possible au Mali ? », enrichie de points d’actualité ainsi que de la vision de l’auteur pour son pays. Ce travail, qui n’était initialement pas destiné à devenir un livre, a fini par s’imposer comme tel.

«Si ‘’Une vie pour le Mali’’ était un témoignage personnel, ‘’Bâtir un nouveau Mali’’ est un legs que je souhaite faire à mon pays. Un Mali qui, aujourd’hui plus que jamais, a besoin de la contribution de tous ses fils. Si le premier livre a été voulu, le second s’est imposé par la force des choses, relevant du domaine réservé du plus grand », a-t-il déclaré.

Rokia Coulibaly