Le président de la Commission nationale des droits de l’Homme pointe un doigt accusateur sur le décernement systématique des mandats de dépôt qui, selon lui, n’est pas un indicateur dans la lutte contre la corruption. “Il y a le constat triste de la surpopulation carcérale, des prisons qui sont remplies, bondées”, dit-il.
Aguibou Bouaré, président de la CNDH, était de passage sur le plateau de Renouveau TV dans l’émission “Grand Jury” le 4 janvier 2024. L’invité du jour s’est exprimé sur le contenu du rapport fait par son organisation et aussi sur la situation des droits de l’Homme au Mali en général.
Parmi les sujets abordés, il y a la question de la surpopulation carcérale. M. Bouaré, a pris l’exemple de la Maison centrale d’arrêt de Bamako qui, à l’entendre, est conçue pour 400 pensionnaires, or, pendant l’année 2023 on est allé jusqu’à 4000 pensionnaires. Sur ce cas, il affirme avoir alerté les autorités sur les conditions dans lesquelles les personnes peuvent être détenues.
Les conditions dans lesquelles la dignité de l’être humain peut être bafouillée. “Ce sont des choses que nous dénonçons régulièrement et nous espérons que des dispositions seront prises en plus de l’opérationnalisation de la prison de Kéniéroba”, dira-t-il.
Pour lui, tant que l’émission systématique des mandats de dépôt ou le décernement systématique continuera, on a beau construire des prisons, on n’évitera pas la surpopulation carcérale or la surpopulation carcérale est à l’origine de beaucoup de violations des droits des détenus.
“Les gens pensent que seuls les détenus peuvent en souffrir. Pas que les détenus seulement, ils ont des parents qui vont leur rendre visite, ça devient un lieu de contagion exponentielle, les gens peuvent sortir avec des maladies, même les surveillants de prison peuvent être exposés à toutes sortes de dangers”, a conclu Aguibou Bouaré.
Ibrahima Ndiaye