Les producteurs, les transformatrices, les restaurateurs et les consommateurs de riz bio étaient réunis, ce vendredi 4 août. Au restaurant « Le Bafing », ils ont discuté des potentialités et des défis liés à la production, la transformation et le marché du riz biologique au Mali. Les participants ont ensuite dégusté les différents plats et desserts à base de riz bio.
« Le Malien doit manger local et bio », a indiqué Abdoul Wahab Diakité, initiateur de de la rencontre et responsable au Mali de Rikolto, une organisation internationale qui œuvre pour une agriculture durable. Aussi, en sa qualité de président intérimaire de l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA), Abdoul Wahab Diakité a loué les bienfaits du riz bio sur la santé des populations en invitant les autres acteurs à jouer leur partition.
« Nous sommes à une trentaine de restaurants prêts à cuisiner le riz bio », a déclaré Ibrahim Tounkara, promoteur du restaurant « Le Bafing », et président de Slow Food, une association de promotion de la cuisine locale. Avec son concept « de la terre à la table », Ibrahim Tounkara pense que l’avenir de la gastronomie réside dans les cultures biologiques. Cependant, relève-t-il, pour cuisiner un produit, il faut qu’il soit disponible. Or, fait-il remarquer, le riz bio n’est pas disponible, et quand c’est le cas, le prix décourage le consommateur.
« Nous sommes conscients des défis de la filière », a indiqué Hamidou Diawara, président de l’Association malienne pour la solidarité et le développement (AMSD). Une organisation qui a la charge d’assurer la traçabilité du riz biologique et de fournir la certification « bio » aux producteurs. « Nous ferons des contrôles pour nous assurer que les critères sont bien respectés afin de garantir au consommateur la transparence sur les produits », a ajouté Hamidou Diawara.
Au tour de la table au restaurant Le Bafing, une cultivatrice soulève ce qu’elle considère comme les vrais freins à la culture biologique au Mali. D’abord, dit-elle, du fait de la non utilisation de l’engrais chimique, les rendements sont faibles. Ensuite, le prix sur le marché ne permet pas au cultivateur de faire des bénéfices. Enfin, il arrive même que les récoltes soient décimées par des insectes.
Au Bénin, le prix du riz bio atteint 1000 FCFA le kilo. Au Mali, compte tenu de la non-organisation du marché, le prix est proche de celui du riz conventionnel. « Nous ferons tout pour que ce riz puisse être vendu entre 600 et 900 FCFA le kilo », a promis Hamidou Diawara, président de l’AMSD. Sur le rendement et les insectes, le président de Rikolto Mali estime que la recherche est en cours pour trouver des solutions biologiques.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net