Agence des énergies renouvelables (AER-Mali) : Les malversations, népotisme et clientélisme du DG dénoncés aux plus hautes autorités Le directeur regrette des accusations gratuites

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Mauvaise gestion, népotisme, favoritisme, fuite des agents… sont des dénonciations faites par le personnel de l’Agence des énergies renouvelables aux plus hautes autorités pour attirer leur attention sur la trajectoire dangereuse qu’à empruntée ce service sous  la conduite de son directeur général Souleymane Berthé.

L’Agence des énergies renouvelables, un service relevant du ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, est de nos jours une des structures publiques les moins enviés en République du Mali. C’est du moins l’avis de plusieurs agents de cette structure qui ont saisi les plus hautes autorités de la République pour leur faire part des “malversations, du népotisme, du désordre et  du clientélisme” qui règnent, selon eux, dans cette structure.

“C’est un clan formé par le directeur Souleymane Berthé avec son adjoint Abdoulaye Ouattara et le comptable Papa Oumar Sangaré qui fait main basse sur toutes les ressources financières et les biens mobiliers du service. Imaginer une agence comme la nôtre qui n’a pas de compte bancaire, les prestations tombent dans le compte des particuliers et personne, excepté le directeur et ses hommes de main ne connaît la destination de ces fonds”, dénonce un cadre de l’Agence. Selon lui, il arrive souvent que de fausses formations ou de faux ordres de missions soient établis, pour justifier les budgets de formation du service.

“Ce fut le cas surtout avec l’ordre de mission n°001634 du 17 novembre 2020. Dans ce document, il est bien précisé que le directeur doit se rendre dans une localité du pays pour 10 jours avec son chauffeur et d’autres agents, sauf que l’argent est sortie des caisses du service par contre l’équipe n’a jamais bougé d’un iota”, souligne un autre agent.

D’ailleurs, pour ce dernier pour faire partie des missions, il faut être le preneur de sac du patron. Ce n’est pas tout. Les fondeurs dénoncent l’organisation d’activités parallèles avec les moyens et le personnel du service dont les revenus vont directement dans la poche du directeur général. Il s’agit des séchoirs solaires, les chauffes solaires, les tests de foyers améliorés, le chevauchement entre les services.

“Personne ne connait la prestation que le service a fait avec le Groupe Energie renouvelables environnement solidaires (Geres). Tout ce que nous savons de ce contrat de plusieurs millions FCFA, c’est que l’argent tombe comme d’habitude directement sur le compte d’un agent et non de l’AER-Mali”, déplore un autre intervenant.

En tout cas pour les frondeurs, avec 7 ans à la tête de l’AER-Mali (il est le seul directeur de l’agence depuis sa création), l’inamovible Souleymane Berthé a perdu le contrôle du service. Conséquence : des clans sont formés et le chef n’a plus autorité sur certains d’entre eux.

“C’est pourquoi d’autres agents proches du DG peuvent faire trois mois sans venir dans leur bureau. Voyant que l’Agence des énergies renouvelable, minée par ces pratiques peu orthodoxes, est en train de partir droit au mur, trois chefs de service et des agents ont plié bagage pour être réaffectés dans un autre service”, témoigne un cadre de la boite.

C’est partant de tous ces pratiques que des agents de l’AER-Mali décrient la situation chaotique de leur structure et remettent aux plus hautes autorités des documents à charge   “compromettants” pour le directeur Souleymane Berthé.

“Il faut impérativement donner du sang neuf à cette structure et cela ne peut se faire avec ce directeur général. Aujourd’hui, nous sollicitons une meilleure sortie de crise avec un nouveau DG afin de susciter l’espoir perdu pour la cinquantaine de travailleurs et nous comptons dans les prochains jours remettre tous ces document à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite”, explique un agent.

Autre situation en bonne place des dénonciations, c’est le cas de l’agent comptable dont la nomination constitue selon eux une flagrante violation de l’AER-Mali qui stipule que l’agent doit être de catégorie A inspecteur des finances ou équivalent, ce qui ne semble pas être le cas avec l’actuel gestionnaire des fonds à l’AER-Mali.

Approché par nos soins, le directeur de l’AER balaie d’un revers de main les accusations qu’il juge gratuites.

A le croire depuis qu’il est à la tête de ce service il s’est principalement consacré à ce qu’il puisse accomplir ses missions. Le directeur se dit victime d’une cabale qui n’a pas commencé aujourd’hui.

“Les mêmes dénonciations que vous avez rappelé, ils ont fait la même chose avec un ancien ministre qui savait parfaitement que le clientélisme, le népotisme n’étaient point mon point fort”,  précise M. Berthé. Pour lui, le service a une bonne réputation non seulement au Mali mais aussi à travers le monde. C’est pourquoi, ajoute-t-il, il continue de bénéficier de l’accompagnement de nombreux partenaires.

“Ils parlent de malversation sur des projets dont celui du Pnud. Je vous informe que tous les projets de l’Agence sont audités et surtout celui du projet Pnud. Tous ces documents existent”, se défend le DG. S’agissant de la fuite des cadres du service, il affirme ne pas être au courant de cette situation.

“Aucun cadre, un ingénieur n’a démissionné de l’AER, c’est vrai que d’autres sont partis, mais ceux qui viennent et cherchent à venir sont plus nombreux que ceux qui partent”, déclare le directeur de l’Agence.

En ce qui concerne les accusations se rapportant aux malversations, M. Berthé d’expliquer qu’elles sont sans fondement. Pour cela, il révèle que le budget du service n’est pas logé à leur niveau.

“Toutes les dépenses que nous faisons, nous exprimons le besoin, on nous livre. Aussi dans le cadre des projets des comptes existent pour tous les projets, cependant pour les prestations du service, il a ajouté que celle-ci sont gérées dans le cadre d’un protocole d’accord”, poursuit le premier responsable de l’AER qui affirme avoir sanctionné tout cas d’absentéisme prolongé et ne s’est jamais mis dans les histoires de clan. Pour ce qui est des faux ordres de missions le directeur dit n’être pas être au courant. Sauf qu’il a rappelé qu’il n’a pas pu se rendre une fois à Mopti pour des raisons de sécurité après l’établissement de l’ordre de mission.

“Même pour cela c’était sur conseil du partenaire car l’équipe qui venait du terrain a essuyé des tirs”, clarifie M. Berthé.

Jusqu’à où ira le bras de fer entre le directeur de l’Agence et ses agents frondeurs, en tout cas c’est la question qui est de nos jours sur toutes les lèvres d’autant plus que les agents qui sont remontés contre la gestion de la structure se disent déterminer à mener ce combat jusqu’à ce les choses changent positivement.

Affaire à suivre…       

  Kassoum Théra

 

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