Afro baromètre a enquêté sur les conditions de vie des maliens : 94% considèrent vivre dans un mauvais cadre de vie

8 Déc 2015 - 12:04
8 Déc 2015 - 12:04
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A  croire le coordinateur du GREAT, professeur Massa Coulibaly, l'Afro baromètre (AB) est une série comparative des enquêtes nationales qui mesurent les attitudes publiques envers la démocratie, la gouvernance, l’économie, le leadership, l’identité ainsi que d’autres questions y afférentes. L’AB est un réseau indépendant de chercheurs africains. Lancé en 1999-2001 dans 12 pays, le réseau est en train de mener le 6ème tour d'enquêtes (2014-2015) dans 35 pays. L’objectif du groupe d’expert GREAT est de  donner au public une voix dans les processus de prise de décision politique, en fournissant des données de haute qualité aux décideurs, aux organisations de la société civile, aux académiciens, aux médias, aux bailleurs et investisseurs, ainsi qu’aux Africains ordinaires. L’AB est un réseau indépendant de chercheurs africains. Dans chaque pays, il y a un Partenaire National responsable de la mise en œuvre de l’enquête.  Au Mali, le Partenaire National est GREAT. Selon la plus récente enquête d’Afro Baromètre au Mali, les Maliens sont toujours insatisfaits de l’offre de gouvernance à eux proposée. Quoique l’on a remarqué des améliorations notables à partir de l’année 2012 (année de la double crise sociopolitique. Ainsi, la demande de la gouvernance se chiffre à 59% contre 11% d’offre de gouvernance. Selon l’enquête menée en décembre 2014, la moyenne nationale de citoyenneté se situe à 74% avec des scores plus grands pour la région de Sikasso et  le district de Bamako, respectivement 83%, 79%. En ce qui concerne les Conditions de vie,  plus d’un Malien  sur deux  pensent que leurs conditions de vie sont mauvaises et plus de quatre Maliens sur dix trouvent leurs conditions de vie identiques à celles des autres Maliens. Le Cadre de vie : Plus de neuf maliens sur dix déclarent vivre dans un mauvais cadre de vie. Sur La Privation en biens et services : Trois Maliens sur cinq ont été privés d’au moins un bien/service (nourriture, eau potable, médicaments, combustible, argent) Pour le Secteur à promouvoir : Plus de trois maliens sur dix 32% pensent que le développement agricole devrait être la première priorité en cas  d’investissements additionnels La méthodologie consiste a enquêter auprès d’un échantillon nationalement représentatif des citoyens adultes ; l’ensemble des répondants sont aléatoirement sélectionnés. Chaque  adulte a une chance égale d’être sélectionné. Des interviews sont dans la langue de choix du répondant. Un instrument d’enquête standard pour tous  les pays permet des comparaisons inter-pays. L'Enquête a  interviewé  1200 adultes de nationalité malienne. Un échantillon de cette taille donne des résultats avec une marge d’erreur de +/- 3% ā un niveau de confiance de 95%. Le travail de terrain pour le 6ème tour au Mali a été effectué entre le 1er et  le 15 décembre 2014. LA PERCEPTIONS DES MALIENS SUR LEURS CONDITIONS DE VIE :c RESULTATS CLES La quasi totalité des malien interviewés estiment mauvaises leurs conditions de vie actuelles Plus de deux maliens sur cinq estiment leurs conditions de vie identiques à celles des autres maliens et un sur trois les estime pires A peine Plus de la moitié (55%) des maliens se sont sentis toujours en sécurité  Cadre de vie et difficultés au quotidien Seulement 6% des maliens estiment vivre dans un bon cadre de vie. 11% des maliens estiment vivre dans un bon cadre de vie selon le critère de la disponibilité des services à proximité contre 19% vivant dans un bon cadre sur le critère de la disponibilité des facilités au plus à une distance de marche. A peu près 8%, des maliens vivants en milieu rural ont un réseau électrique disponible à leur domicile. Cadre de vie des maliens par régions et milieu, Cadre de vie lié  à la disponibilité des services par région et par milieu    Privations de biens et services 60% des maliens sont privés d’au moins un bien/service (Réseau électrique, adduction d’eau, évacuation eaux usées; réseau GSM) Au cours des12 derniers mois, 10% des maliens étaient en privation sévère (être privé de trois biens/services et plus, au moins une fois) 14% des maliens ont manqué de nourriture au moins une fois durant les 12 derniers mois (2014) 55% des maliens se sont toujours sentis en sécurité malgré leur conditions de vie précaire ; 94% se considérant vivre dans un mauvais cadre de vie ; 60% privés d’au moins en bien et service ; 83% habitant dans une habitation de mauvaise qualité                                                     Concernant les Secteurs à promouvoir  32% des maliens préconisent le développement agricole comme première priorité si le gouvernement devait augmenter ses dépenses d’investissement Les soins de santé et l’éducation sont à égalité avec 23% comme deuxième priorité des maliens, si le gouvernement devait augmenter ses dépenses d’investissement     Solidarité et bien-être matériel 6% des maliens reçoivent un transfert de fonds de l’extérieur, au moins une fois par an tandis que, ceux qui en reçoivent, au moins tous les 6 mois sont 4% et 5% au moins tous les trois mois aussi bien que tous les mois. Seulement un peu plus de 14% des maliens ont un habitat de bonne qualité (bâtiment ou appartement avec source d’eau et toilette au moins dans la concession). Seulement 4% des maliens possèdent en même temps une radio, un téléviseur, une voiture, un téléphone portable et utilisent l’internet. Par contre, malgré le mauvais cadre de vie des maliens et leurs privations en bien et service plus de la majorité des maliens déclarent ne s’être jamais sentis en insécurité dans leur quartier. Distribution des privations d’infrastructures et services sociaux  au Mali En 2014,  Plus de deux tiers des Maliens sont privés de réseau électrique (68%), Trois quarts  des Maliens sont privés  de route goudronnée ou pavée (75%), Plus de la moitié des Maliens sont privés  d’un système de transport en commun (55%), d’un système d'adduction d'eau (56%) et d’une institution financière (62%). Pas de privation d’adduction d'eau, de réseau GSM, ou d’école en milieu urbain  L’évolution 2002-2014 des privations Diminution constante des privations de services de santé et d'éducation, Diminution timide des privations de réseau électrique: de 76% à 68% Section d’énumération, Subdivision statistique du territoire: A peu près de même nombre d’habitants: 1000 – 1500 personnes en milieu urbain  800 – 1000 personnes en milieu rural Privation de services /infrastructures: Liste de Services /facilités dans le questionnaire Services sociaux (4): réseau électrique, système d'adduction d'eau, système d'égout ou d'évacuation des eaux usées, réseau GSM de téléphonie mobile Facilités (6): école, poste de police/gendarmerie, centré de santé, marché, banque ou institution de micro finance, transport en commun, Route goudronnée/pavée ou en béton Observation directe dans la SE (par les enquêteurs et les superviseurs) Absence d’un service/infrastructure= Privation de ce service/infrastructure  Répartition spatiale des privations Plus fortes privation de réseau électrique à Tombouctou (87%) et Mopti (86%) Plus fortes privation d’adduction d’eau à Koulikoro (82%) et Sikasso (79%) Plus fortes privation de centre de santé à Mopti (75%) Ecarts important de privation entre ruraux et urbains: Electricité (3-90), Transport (12-70), Banque (22-76) Très peu de Maliens sont sans aucune privation (5%) Seules les régions de Kayes (7%), Sikasso (3%) et Bamako (26%) connaissent des cas de zéro privation Tombouctou, Gao et Kidal connaissent au minimum 4 privations                                                    Dynamique de l’indice de privation Baisse globale de l’indice moyen de privation entre 2002 et 2014, de 5,43 à 4,48 Nette diminution de l’indice moyen de privation à Tombouctou (7,29-5,55), Kidal (7,80-4,24) Augmentation de l’indice moyen de privation à Bamako (0,25-1,46) Baisse globale de l’indice moyen de privation entre 2002 et 2014, de 5,43 à 4,48 Nette diminution de l’indice moyen de privation à Tombouctou (7,29-5,55), Kidal (7,80-4,24) Augmentation de l’indice moyen de privation à Bamako (0,25-1,46) Il est à reconnaitre des Progrès nets ont été enregistrés à Kayes dans tous les domaines, de 2002 à nos jours, sans doute avec le concours précieux de ses nombreux migrants à travers le monde: donc la question se pose ne faudrait-il pas intégrer systématiquement la migration dans les plans et programmes de développement régional et local ? A la lumière des données statistiques, sila politique d'investissements en infrastructures et services sociaux de base devrait suivre l'acuité des privations, davantage d'efforts devraient être dirigés vers les régions de: Tombouctou et Mopti, en matière d'électrification, Koulikoro et Sikasso, en matière d'adduction d'eau, Mopti, en matière de santé. Le groupe de recherche en économie appliquée et théorique GREAT estime qu’en conclusion générale, pour accroitre leur bien-être, les Maliens préconisent une augmentation des dépenses d’investissement liées au développement agricole. Alassane Cissé

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