Afrik actu Réconciliation entre Dogons et Peulhs : La bonne gouvernance au-delà des mots

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Dans le centre de notre  pays,  les affrontements entre communautés dogons et peulhs  ne cessent de causer  des morts d’hommes et des dégâts matériels.  Comme si cela ne suffisait  pas, le maire de la commune de Koporona,  située dans le  cercle de Koro,  donnait  à travers un document écrit de sa propre main, un ultimatum de deux jours à tous les peulhs installés dans sa commune pour la quitter.

Une tentative d’épuration ethnique qui n’a pas laissé indifférent le gouvernement malien. Lequel a finalement  pris la décision  d’engager  des poursuites judiciaires contre tous ceux qui s’impliqueraient dans des actions violentes et diffuseraient des messages de haine.

Au même moment, dans le but de  contribuer au retour de la paix dans le centre du Mali entre différentes communautés, notamment entre dogons et peulhs, les  associations de jeunes dogons et peuls  se sont rencontrées.  En  début de semaine, elles ont pris à témoin les médias pour expliquer leur démarche.  Ce qui est à saluer quand on sait qu’il n’est jamais trop tard  pour allumer le calumet de la paix.

Ces actions menées parallèlement par le gouvernement et les deux associations de la société civile constituent indéniablement un progrès notable dans la recherche de la paix et de la réconciliation. Peulhs et Dogons,  ayant toujours vécu  en bonne intelligence, n’aspire qu’à la paix. 

Toutefois, afin que la paix et la sécurité reviennent, il faut forcément  une dose de bonne gouvernance au centre du Mali. Or, il est une évidence que cette   bonne gouvernance ne peut être,  hélas une réalité,  si  l’Etat malien   se limite simplement, comme c’est encore le cas, aux seules menaces de réprimer tous propos  de haine ethnique et de  violence sans se donner les vrais moyens de sévir. 

Car la bonne gouvernance au centre du Mali recommande tout d’abord le retour de l’ensemble des services de base de l’Etat. C’est-à-dire, le déploiement  efficient des forces de défense et de sécurité, la bonne distribution de la justice, de bons services de santé et d’éducation. Des valeurs cardinales sans lesquelles, la population du centre notamment juvénile, serait tentée de se complaire dans la violence, voire de  basculer  dans le terrorisme qui y sévit malheureusement.

Afin d’éviter cela, notre pays  doit  renouer avec une  justice équitable et juste.  Ainsi, un jugement exemplaire dans cette affaire de tentative d’épuration ethnique du maire de la commune de Koporona, constituerait une jurisprudence dans l’ensemble du territoire malien 

 Gaoussou Madani Traoré

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