Les rideaux sont tombés le 8 décembre dernier sur les travaux de la sixième édition d’Africités Dakar 2012 devant une présence d’au moins 5000 participants .C’est l’Afrique du Sud, le pays de l’ex-président Thabo M’Beki qui sera l’hôte du prochain sommet .Celui qui vient de s’achever aura-t-il tenu toutes ses promesses ? Oui si l’on en croit au choix même du thème de cette année à savoir « Comment construire l’Afrique à partir de ses territoires ?Cette interrogation a surtout servi de fil directeur au sommet.les collectivités locales et territoriales africaines , comme celles du monde entier devront prendre en comptez l’impact de la mondialisation , de l’urbanisation et de la démocratisation sur les différentes échelles de territoire et sur les relations entre elles .Elles doivent dès lors intégrer dans leur vison politique la contribution essentielle des collectivités locales et territoriales pour améliorer la vie des populations et construire les bases d’une nouvelle citoyenneté .Cette nouvelle citoyenneté doit être plurielle : à la fois locale , nationale et africaine .Elles devront en conséquence adopter une stratégie nouvelle : partir du territoire local, redéfinir les espaces nationaux et inventer le territoire de l’Afrique .
Les collectivités locales et territoriales africaines n’ignorent pas l’importance des espaces nationaux .Elles portent l’impérieuse nécessité du renouvellement de l’autorité publique et de la légitimité des Etats nés de la decolonisation.la souveraineté nationale plus nécessaire que jamais sera actualisée par l’action citoyenne.la démocratisation participe à la construction de la confiance entre les populations et les institutions publiques à partir de l’action économique et sociale de proximité et de la participation citoyenne.
C’est sur la construction de l’Afrique que la contribution des collectivités locales est indispensable.la dynamique de l’unité africaine gagnerait à la mobilisation et à l’action, commune des milliers d’élus de tous les pays africains..Les participants à Africités ont reconnu l’indispensable contribution des femmes élues locales dans cette dynamique de construction de l’Afrique à partir du territoire.
Ce sommet a montré la capacité de mouvement des élus locaux en inaugurant les échanges entre les maires africains et toutes les régions du monde en rencontrant les maires chinois, turcs et brésiliens .De même la mise en action concrète de la construction de l’unité africaine sera renforcée par la coopération décentralisée interafricaine.
IL a été clôturé par un dialogue tripartite entre les maires, les ministres et les partenaires de coopération .Ce dialogue a mis en évidence l’importance de l’environnement national favorable à l’action des collectivités locales et de leurs associations : mobilisation de ressources propres, statut des associations nationales, transfert des compétences et des ressources etc..Il a montré la place des collectivités locales dans le paysage de la coopération internationale : préparation d’habitat3, déclaration de paris, coopération décentralisée etc ..Ce dialogue a montré la nécessité d’adopter une charte Africaine de la gouvernance locale et d’instituer un haut conseil des autorités locales au sein de l’union africaine.
Les rites et rituels
Mention spéciale à…….
Un vrai fiasco organisationel
Il ne faisait plus l’ombre d’un doute que le sommet a été ostentatoirement boycotté par les plus hautes autorités sénégalaises. A la cérémonie de clôture ni le président Macki Sall , ni son premier n’étaient présents à la cérémonie .Ceci expliquerait-il cela ? En tout les cas, lors de la grande cérémonie d’ouverture présidée par Macki Sall, seul le président de l’association des municipalités du Sénégal et maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé avait trouvé quelques mots justes et gentils à l’adresse de Me Abdoulaye Wade et les anciens ministres chargés de la décentralisation. En effet à titre de rappel, c’est le 29 avril 2011, que le président Me Abdoulaye Wade avait présidé la cérémonie de lancement officielle de la préparation de la 6eme édition du sommet Africités 2012.Il avait promis ce jour-là de verser une subvention de 500millions de FCFA aux organisateurs du sommet.
Le prix de l’applaudimètre
Le maire de Cotonou et ancien président du Benin Nicephore Soglo a souligné que les collectivités locales doivent avoir leur autonomie financière .Citant l’exemple du CANADA, il a martelé que les autorités locales bénéficient d’une réelle autonomie en s’appuyant sur le foncier. En sa qualité d’ancien fonctionnaire de la banque monde mondiale , il a insisté pour que les organismes mettent les ressources nécessaires pour que les villes puissent vaincre les inondations à partir d’un meilleur assainissement des capitales .Selon lui des subventions doivent être disponibles pour une meilleure mobilité urbaine et les questions de pollution urbaines .Face aux défis avec l’Afrique qui doit se retrouver à plus d’un milliard d’hommes d’ici 2050, il s’est interrogé sur les infrastructures qui accueilleront ces populations. Il a invité les chefs d’Etats et de gouvernements à utiliser les lobbies pour donner les moyens aux cités gouvernements et élus locaux (CGLU), pour doter l’Afrique de tous les moyens financiers nécessaires. Donnant en exemple le barrage de INGA qui aurait pu fournir à l’Afrique et à un tiers de l’Europe toute l’énergie hydraulique, il a insisté sur la nécessité de profiter des ressources et plus particulièrement du solaire.
Crimes et châtiments
Les 36 heures d’épouvante et de galère sur le tronçon Dakar –Bamako aussi bien à l’aller qu’au retour ont bien failli faire oublier à ces grandes dames de la politique locale, tous les bienfaits et rares bons moments de souvenir enregistrés au cours de leur séjour Dakarois. Pour la petite histoire elles furent les premières, parmi toutes les délégations présentes à arriver sur le lieu où devait se tenir le sommet. Mais pour des raisons encore incompréhensibles, il a fallu attendre quelques minutes d’explications intenses, pour qu’elles soient enfin autorisées à y accéder à la salle. Le Principal motif de satisfaction pour elle reste néanmoins, l’élection de Mamou Bamba, maire de la commune rurale de Pelengana comme membre du réseau des femmes élues locales d’Afrique( REFELA). C’est la mauritanienne , la maire de Tevragh Zeina qui a été élue présidente du réseau. La fin officielle du sommet marquera cependant le début de plusieurs heures de galère et d’épouvante pour cette délégation malienne majoritairement constituée de femmes. Comme à l’aller , le car qui transportait la délégation malienne tomba de nouveau en panne à Diema, (ville Soninké située à 360kms de la capitale) aux environs de 2 h du matin , ce véhicule appartenant à une compagnie pourtant célèbre (Bittar Trans pour ne pas la citer ) n’avait pas amené dans ses soutes une seule roue de secours au cas ou….. Du coup ce qui devrait arriver arriva .Plus de six douloureuses heures d’attente dans ce décor tout aussi dantesque, avant de regagner ensuite la capitale.
Méprise
Snobé par Bill, Oumarou se fâche et quitte la salle
En plus des maires ,des ministres de nombreux partenaires au développement et internationaux ont effectué le déplacement pour rencontrer certains représentants de nos Etats .C’est à ce titre , que les partenaires internationaux ont rencontré des responsables maliens en marge des travaux du sommet .Et c’est à cette occasion que Boubacar Ba dit Bill voulant bien jouer les maitres de cérémonie , lors de l’ouverture des travaux a cité les noms de toutes les personnalités présentes sur le podium en y oubliant volontairement ou pas le nom de Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haidara , président du haut conseil des collectivités., dont la présence a été d’ailleurs fort remarquée parmi nos vaillants élus .Un oubli de trop ? sans doute et sans crier gare , le president du haut conseil des collectivités s’est aussitôt levé pour quitter la salle .Quant on sait que Bill était consideré jusque là , comme faisait partie du cercle restreint de ses meilleurus amis.
Le stand de la honte
Des affiches de l’Anict 2011 placardées sur les murs, une carte géographique de la ville de Bamako trônant piteusement à ses cotés .Quid de l’AMM ? Portée disparue. voilà en effet le honteux décor que présentait le stand du Mali devenu du coup la risée du monde entier .Le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation Moussa Sinko Coulibaly se doutait –il un instant que même les deux téléviseurs qui diffusaient en continu des images ringardisées de notre capitale avaient été aussi loués à des particuliers .Tout comme les autres stands , il a reçu néanmoins la visite du président sénégalais Macki Sall, peu après l’ouverture officielle du sommet .De belles images immortalisées par une animatrice du stand.
Vous avez bien dit paneliste ?
La délégation malienne comprenait deux panelistes :Le premier Moussa Mara a participé à une session thématique sur les relations entre les medias et les autorités locales en vue d’une meilleure production et diffusion de l’information de proximité pour le développement local. Deux maliennes étaient seulement présentes à cette séance, pour cause nous l’avons déjà dit du fiasco organisationnel du sommet .
La deuxième Mme Seck Oumou Sall a quant à elle présenté une belle communication sur « l’importance d’un développement territorial porté par les collectivités à la lumière de la crise dans le Nord du Mali », dans laquelle elle soulignait que la « gouvernance démocratique de la sécurité que nous suggérons ici exige que l’homme soit placé au cœur de la sécurité et que le secteur de la sécurité soit intégré au processus démocratique global, de sorte que la sécurité devienne un coût du développement et le développement une dimension fondamentale de la sécurité .En somme il s’agirait d’une gouvernance du secteur de la sécurité participative et démocratiquement contrôlée où les collectivités pourraient jouer un rôle clé dans la sécurité et le développement global ».
Mme Konté recadre Ousmane Sy
La contribution des territoires au renforcement du processus d’intégration de l’union économique et monétaire ouest-africaine .Quels défis pour le conseil des collectivités territoriales ? Cet atelier avait mobilisé de nombreux maliens, dont notamment l’ex-ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation Moussa Sinko Coulibaly, lequel avait reçu la veille la délégation féminine avec à sa tête Mme Konté Fatoumata Doumbia
En faisant grâce de plusieurs détails, c’est en janvier prochain, lors du sommet de l’union africaine, que l’organisation africaine se penchera sur la représentation des collectivités locales en son sein..La synthèse des premiers exposés avait permis au talentueux modérateur Ousmane SY de relever cinq grands défis au grand continent africain .Il s’agit entre –autres du défi de la citoyenneté ;de la coopération transfrontalière ; le défi du développement économique ; de la mutation de la coopération et celui du maintien de la paix et la prévention des conflits .La présidente du caucus femmes élues locales du Mali, Mme Konté Fatoumata Doumbia y ajoutera cependant un sixième défi, celui de la parité homme-femme « Nous sommes dit-elle d’accord avec tous les autres défis, mais si on se réfère présentement à la crise que connait le Mali, il est indéniable de noter que le rôle des femmes doit être davantage promu. La consigne qui avait été donnée aux pays, c’était la parité, malheureusement seul le Sénégal l’a respecté, car sur les 48 membres du conseil des élus de l’UEMOA six par pays il n’ya que le Sénégal qui a respecté la parité .La délégation du Niger ne compte pas de femme et moi, je suis la seule femme du mali. Comme vous le constatez, il y’a toujours ce défi lié toujours à l’implantation, à la reconnaissance du rôle joué par les femmes locales.
Ils font désormais partie du vocabulaire incontournable d’ Africités
Qui est « Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique »
Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique est l’organisation faîtière et la voix unie assurant la représentation des collectivités locales de l’ensemble du continent africain. Elle est née de la fusion des trois associations de collectivités locales préexistantes qu’étaient l(union africaine des autorités locales ( AULA)l’Union des villes Africaines ( UVA) et le chapitre africain de l’organisation lusophone des autorités locales (UCCLA).CGLU Afrique rassemble 40 Associations nationales de collectivités locales de toutes les régions d’Afrique, ainsi que 2000 villes comptant plus de 100.000 habitants .CGLU Afrique ne représente pas moins de 250millions de citoyens africains.
Membre fondateur de l’organisation mondiale CGLU, elle en est la section régionale pour l’Afrique .Son siège est basé à Rabat, capitale du Royaume du Maroc, où elle jouit d’un statut diplomatique en tant qu’organisation internationale panafricaine.
La vision de CGLU Afrique est de « Bâtir l’unité de l’Afrique et promouvoir son développement en partant de la base ».
LE REFELA
Le Réseau des femmes élues locales africaines (REFELA) est partie intégrante de « Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique( CGLUA), dont il constitue la commission des femmes de l’organisation mondiale des cités et gouvernements locaux unis .Le Refela a été crée, suite aux résolutions de la 5eme édition du sommet Africités tenu à Marrakech( Maroc) du 16 au 20 décembre 2009, lors du premier forum des femmes élues locales d’Afrique, organisé sous le haut patronage de sa majesté le roi Mohammed VI par Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique , en partenariat avec le ministère de l’intérieur-Direction générale des collectivités locales du 8 au 11 mars 2011à Tanger , royaume du Maroc.
Sa vision : Conformément à la déclaration du millénaire , aux 5 priorités fixées par la feuille de route d’ONU-FEMMES, comme organisation mondiale de référence , à la déclaration de CGLUA et à ses objectifs, la vision de la commission femmes CGLUA est de contribuer au renforcement du pouvoir des femmes et leur accès à la prise de décisions dans les politiques locales et dans toutes les instances structurantes de la gouvernance locale, qui influent sur leur vie , sur celle de leur famille , sur leur collectivité et de leur donner plus d’opportunité pour provoquer des changements revitalisent la vie politique ,économique et sociale de manière à assurer un processus de développement humain équitable et durable en Afrique.
La CADDEL : Conférence africaine de la décentralisation et du développement local
A l’instar de l’unification du mouvement municipal en Afrique, les ministres africains ont mis en place une organisation pour partager leurs expériences touchant à la décentralisation Créée elle aussi, comme CGLUA, à la suite du sommet Africités III de Yaoundé, la CADDEL constitue un cadre de concertation et d’échange des bonnes pratiques, cadre qui rassemble les membres de gouvernements africains chargés des questions de décentralisation et de développement local.
Bacary Camara, envoyé spécial à Dakar
Mr le jounaleux Camara vous écrivez “Cet atelier avait mobilisé de nombreux maliens, dont notamment l’ex-ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation Moussa Sinko Coulibaly, lequel avait reçu la veille la délégation féminine avec à sa tête Mme Konté Fatoumata Doumbia” 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 roll: 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 roll: 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄
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