Affrontement entre forces de sécurité et populations de Missabougou : Les autorités communales mises en cause

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Décidément ! un oiseau de malheur s’est abattu sur la ville de Bamako. Après les incendies à répétition que les croyants attribuent à la volonté divine, c’est au tour des forces de sécurité de semer la terreur. Le mardi dernier, ils ont effectué une descente musclée au marché de Missabougou, balayant tout sur leur passage.

 

policiers
Des policiers maliens, (photo archives)

Cette rixe entre forces de sécurité et population est liée à une histoire de déguerpissement.

Avec la politique des nouvelles autorités de rendre la ville plus aérée et la circulation plus  fluide, des mesures parfois impopulaires ont été prises au grand dam des populations. Dans le cas de Missabougou, les occupants du marché principal ont été priés de vider les lieux, en échange, ils ont été autorisés à occuper un terrain vide.

 

Devant le refus du propriétaire de ce terrain, ils décident de retourner à leur lieu d’origine. Mal les en a pris. Le mardi matin, le maire Souleymane Dagnon lance à leurs trousses  les éléments de la police et  de la gendarmerie. On dénombre plusieurs blessés et des actes de pillages perpétrés par des policiers.

 

Ce comportement des flics a surpris plus d’un.  Broulaye Konaté, boutiquier au marché, ne cache pas sa colère et sa tristesse : « les policiers m’ont contraint à fermer boutique, ensuite ils ont ouvert mon congélateur et ont pris des bouteilles de boisson et des sachets d’eau avant de m’insulter père et mère »a-t-il déploré, la mine serrée.

Le voisin de Konaté, Souleymane  Coulibaly,  un  chauffeur  qui  a eu le bras fracturé, n’a pas été épargné : ses huit enfants ont été gazés et ont même failli mourir d’asphyxie.

 

Mme Keita Naré Diakité, une septuagénaire, a été blessée au niveau du sein ; pour elle, cette situation est inacceptable : « ceux qui ont fait cet acte ne sont pas des policiers, c’est  des délinquants, un bon policier ne se comporte pas de cette manière ».

Founeké Sissoko, un natif du quartier,   était dans tous ses états lorsqu’on l’a rencontré, il était même en possession des douilles de gaz qui ont été lancées contre sa concession.

 

A l’origine de cette altercation, le déguerpissement du marché qui doit subir des aménagements. Cet argument ne convainc pas Founeké Sissoko qui pense que c’est un coup fourré que le maire prépare pour donner le lieu à des commerçants nantis.

Broulaye Konaté, lui non plus n’est pas convaincu par cet argument. Pire, il estime que la construction d’immeubles pour caser les commerçants est une histoire à dormir debout.

En tout cas, ce comportement des forces de l’ordre n’augure pas des lendemains meilleurs pour le nouveau pouvoir. Pour cet octogénaire : «  à présent ce régime n’a que des larmes, des incendies et des gaz lacrymogènes à nous offrir ».

Interrogé,  le maire délégué de Missabougou,  Mr Coulibaly, et le chef de village affirment que les ordres viennent du maire Souleymane Dagnon. Ce qui est sûr et certain, c’est que le climat social est loin d’être apaisé.

 

Badou S.KOBA                                   

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Le comportement de la police pendant les évènements (que ce soit à Missabougou ou ailleurs) est le reflet du délitement de l’éducation que nous donnons aux enfants en famille; leur comportement est aussi le reflet de la situation de non droit, de manque de respect de la hiérarchie mais et surtout de manque de sanctions exemplaires à l’endroit de cette couche chargée de veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens. O en peut pas construire une société stable avec des gens de cet acabit; il en existe parmi eux des éléments bien élevés et à hauteur de mission de défense et de protection des gens et de leurs biens. Il faut les identifier et les encourager et châtier les délinquants qui portent la tenue au nom du Mali. On ne peut pas continuer à défier le Mali et les Maliens en portant la tenue de notre souveraineté.

    En revenant spécifiquement au cas de l’évènement de Missabougou, il faut reconnaitre que le mal est profond et ce qui s’est passé l’autre jour n’est qu’un épiphénomène d’une situation délétère qui sommeillait depuis bientôt six ans. les vrais responsables directs sont connus. Ils sont de Missabougou; il s’agit de Mamary dit Binkà Coulibaly, ancien conseiller communal (du temps du RDP), actuel conseiller de quartier qui s’adosse régulièrement sur ses accointances avec le chef de quartier et la complicité passive du maire principal de la commune VI et des maires secondaires de Yirimadio qui sont compétents sur Missabougou(parce qu’ils en gagnent tous en numéraire avec la vente des places et des parcelles).

    Le maire actuel (Coulibaly) est donc victime d’un piège qu’il a lui même contribué à tisser sur sa propre personne (encore une fois pour des intérêts personnels). il savait très bien que cette situation du marché de Missabougou couvait depuis longtemps bien avant son mandat. Il savait très bien que les pauvres femmes se sont prendre de l’argent par Binkè et ses complices pour l’aménagement du sorte depuis bientôt six ans et que ces femmes n’ont jamais été rassurée d’avoir une place sur le site aménagé.

    En réalité après avoir tout vendu à Missabougou (y compris certains espaces verts et places publiques) le tour est arrivé au site du marché actuel dont tout l’alentour est promis à des commerçants nantis et autres revendeurs de parcelles pour se faire de l’argent sur la misère de leurs propres parents. Hélas et mille fois hélas.

    Monsieur le maire est instrumentalisé et ne fait pas honneur au RPM.

    • La solution est simple:
      Mettre des délégations spéciales pour administrer les communes:les multiples problèmes que rencontrent aujourd’hui les populations ne vont jamais finir.

      Temps que les maires usés par les malversations restent aux commandes, les soulèvements populaires ne vont jamais cesser

      LES MALIENS NE VEULENT PLUS DE CES ANCIENS ET VEULENT PLUS LES OBÉIR

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