Affaires judiciaires : Quand l’injustice combat la justice

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justice-ml - Affaires judiciairesCombien de gros dossiers préoccupent actuellement les citoyens? Une vingtaine d’affaires? Une trentaine ? Une cinquantaine ? Une centaine ? Bien malin celui qui, dans la situation actuelle de notre pays, est capable de dire avec précision le nombre exact des gros dossiers judiciaires auxquels la justice malienne et l’ensemble des citoyens maliens font face.

 
Il est d’autant plus difficile d’en avoir une idée précise que ce sont en réalité des faits qui se sont entassés pendant des années de gestion catastrophique et scandaleuse – disons pour donner quelques repères-de 1992 à 2012, c’est-à-dire le début des régimes dits« démocratiques » au coup d’Etat du 22 mars 2012, auxquels il faut absolument ajouter la période transitoire, marquée par des soubresauts sanglants et tragiques.Si des hommes de loi et des citoyens se mettent en travers des actions posées par le Ministre de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des sceaux, c’est que des Maliens, une minorité certainement, ne souhaitent pas un changement, une révolution judiciaire à laquelle aspire la majorité de nos citoyens. Et pourtant, il le faut, cette révolution, absolument, si nous voulons réussir la transition à laquelle le Président Ibrahim Boubacar Keita a invité le peuple malien.

 

Inutile de ressasser ces gros dossiers dont l’existence n’est qu’un secret de Polichinelle. L’on peut toutefois rappeler qu’ils se répartissent en trois catégories aussi dramatiques les unes que les autres :
 
Le dossier des Bérets rouges dont la résolution impactera longtemps sur la réconciliation des Forces Armées Maliennes, FAMA dont la renaissance permettra de garantir l’existence même de la nation malienne.

 

La trahison historique d’AmadouToumani Touré dont le jugement, il n’y a pas le moindre doute, seracomme celui retentissant de Nuremberg. Tous ceux qui avaient pioché à la gamelle d’ATT,tous ceux qui sont des complices proches ou lointains, tous ceux qui avaient fermé les yeux au profit de leurs intérêts matérialistes et sordides, nient la notion même de trahison alors que le mot, un véritable euphémisme, traduit moins la gravité de son geste. Jamais dans l’histoire des nations africaines, l’on n’a vu un Président, chef d’Etat, chef suprême des Armées, militaire de surcroît, abandonner son pays à des traitres venus d’ailleurs, au service de puissances étrangères. Franc-maçon, et agent de renseignement d’une puissance étrangère, ATT, quels que soient les actes positifs posés, va laisser à la postérité le souvenir d’un traitre à l’image duSoviétique Michael Gorbatchev – lui – aussi, taupe d’une puissance ennemie – qui, par sa perestroïka et sa glasnost, a contribué largement à la destruction de sa nation soviétique. Heureusement, que la Russie est en en train de renaitre grâce à la détermination de Vladimir Poutine. Un monde sans équilibre de terreur, est un monde voué à disparaitre sous les bottes iniques d’une seule puissance. Comme ce qui se passe actuellement dans les cinq continents. Poutine en Russie, IBK au Mali, l’espoir est permis que le grand Mali renaitrait dans les meilleurs délais.

 

La déliquescence des forces armées maliennes par la faute d’Alpha Oumar Konaré. L’historien a oublié que « Celui qui veut la paix prépare la guerre ». Alpha a si bien eu confiance dans le Pacte National de Paix qu’il a osé laisser rouiller  les Mig, les hélicoptères et autres moyens de défense de la souveraineté nationale, que nous avions hérités du régime de Moussa Traoré malgré nos maigres ressources financières à l’époque. Il a ainsi laissé dilapider les 85 milliards de Francs CFA destinés annuellement à payer des armes. De 1992 à 2012, les deux « présidents démocratiquement élus », Alpha et ATT, ont laissé disparaitre plus de 1700 milliards de Francs CFA. Laquelle bagatelle aurait permis de devenir une puissance militaire en Afrique, avec des dizaines et des dizaines de Mig-25, deMig-35, de Mig-39, de Sukoi-35, des hélicoptères d’attaque au sol, des avions de chasse, de combat,de reconnaissance et de transport de troupes. Des avions aussi percutantsque les Tornadosaméricains et les Rafales français…Peut-on vraiment laisser ces crimes passer pour perte et profit ? Aux amis de ces deux présidents d’y réfléchir !

 

Après le dossier des Bérets rouges, les trahisons multiformes d’Alpha, d’ATT et complices, Maitre Mohamed Ali Bathilyet Monsieur Karembé, feront face aux multiples dossiers économiques. La délinquance financière, est devenue ces vingt dernières années la « qualité la mieux partagée » au Mali. Les dossiers ficelés par les Vérificateurs généraux, organisme qu’ATT amis en place, plus par mimétisme que par la réelle volonté de protéger les finances publiques, ont longtemps moisi dans le tiroir du commanditaire. Citons parmi ces dossiers, la fameuse Opération Riz de Modibo Sidibé (40 milliards de FCFA), le dossierde la spéculation foncière entreprise par Adama Sangaré, le maire du District de Bamako. Jamais dans l’histoire du Mali, maire n’a été aussi insensible à la détresse des citoyens.Adama Sangaré, un Néron des temps  modernes !

 

Des dossiers accablants

Si tous les gros dossiers que les Maliens connaissent restent sans solution, notre pays ne sortirait pas de l’auberge. Et pour que force reste désormais à la loi, il va falloir que l’Etat prenne le temps qu’il faut pour instruire tous les dossiers et que le rouleau compresseur de la justice se mettra à compresser tous ceux qui, un moment ou un autre de l’histoire du pays, ont eu à poser des actes que la morale et la justice réprouvent.

 

Cela ne saurait se réaliser sans le concours des citoyens maliens eux-mêmes et la participation sans faille de la famille judiciaire. Malheureusement, lesrécents remue-ménages constatés au niveau des syndicats de la justice et les agissements de la camarilla d’hommes politiques corrompue jusqu’à la moelle osseuse, n’augure rien de positif.

Une véritable cabale contre la nation malienne et la justice

Le sentiment d’injustice longtemps contenu du citoyen, la frustration sont des bombes à retardement qu’il faut savoir désamorcer. Et c’est à cela que travaille actuellement le Ministère chargé de la justice contre qui, à la grande surprise des citoyens, les trois syndicats de la justice – Syndicat libre de la Magistrature (SYLIMA), le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Autonome des Greffiers, Secrétaires de Greffes et Parquets (SYNAG) – ont lancé un véritable avertissement : « Aujourd’hui, nous sommes venus parler avec honnêteté et sincérité des souffrances des magistrats, dénoncer les immixtions intempestives et le ton va – t – en guerre du Ministre de la justice Me Mohamad Bathily dans les affaires judiciaires, et mettre en garde quiconque tentera de caporaliser la justice » a dit récemment Monsieur Adama Yoro Sidibé, le représentant de ces trois syndicats face à la Presse. Pour Monsieur Sidibé, « Certaines méthodes peu orthodoxes que nous observons malheureusement dans le traitement de certains dossiers impliquant des magistrats, et cette espèce d’avalanche de mots assez durs dans les médias, nous laissent perplexes »

« Le traitement de certains dossiers impliquant des magistrats » que dénoncent les syndicats est relatif aux mandats de dépôt lancé contre certains de leurs camarades. Mandats contre lesquels, ils brandissent les articles 122 et 123 du Code de procédure pénale. Si ces magistrats ont réellement « dépouillé un vieil homme aveugle de 56 bovins », pourquoi vont-ils se soustraire à la rigueur de la procédure judiciaire ? Pourquoi deux poids, deux mesures ? La « présomption d’innocence » que brandissent les hommes de lois, ne saurait empêcher le « mandat de dépôt », qui est simplement une mesure conservatoire. Elle s’applique à tout citoyen jusqu’à ce que la justice l’inculpe ou le blanchisse.

D’autre part, si les  « mots durs » du Ministre Me Mohamed Aly Bathily dans les médias reflètent la réalité, c’est-à-dire « la mise en œuvre d’une politique hardie contre l’impunité, la corruption et la mal gouvernance », le citoyen lambda n’y voit pas d’inconvénient. Et la famille judiciaire, elle-aussi, ne doit nullement s’en offusquer, elle qui doitêtre plutôt à l’avant-garde de cette croisade.

Des termes du Ministre gênent d’autant plus qu’ils jettent un pavé dans la marre des futurs gros poissons que la justicemalienne envisage d’attraper. Notre confrère, Le Sphinx, en a fait échos en rapportant des propos du Garde des Sceaux selon lesquels « Alpha, Adama Sangaré, SoumailaCissé, Modibo Sidibé et Abou-Bakar Traoré » sont entre autres des « acteurs de l’état actuel du pays » Ces mots sont extraits d’une contribution de Ousmane Coulibaly, juriste,  publiée dans L’Indépendant du 03 avril courant. Le texte intitulé « Le Ministre Mohamed Aly Bathily doit s’expliquer ! » montre à quel point l’on veut apprendre à l’avocat professionnel les notions de « diffamation et d’allégation ». Si le Ministre a osé prononcer ces mots à l’encontre de ces personnalités qui ont dirigé ce pays, – dont certains sont d’ores et déjà, honnis par les Maliens – c’est qu’il y a tout simplement « anguille sous roche », poisson que la justice va tôt ou tard dénicher.

Et si la cabale contre la justice se met marche, c’est que l’injustice longtemps érigée en termes de principe de gouvernement, vise tout simplement à combattre la justice à laquelle les Maliens aspirent profondément.

L’union sacrée autour de la justice malienne 

Face à la montée de syndicats des hommes lois, le citoyen lambda a compris que  les reproches visent moins le ministre que la justice elle-même, c’est-à-dire les actes qu’ils posent à la fois contre des magistrats indélicats – longtemps décriés parles citoyens et les délinquants financiers. Commencer alors par ces hommes, et tous les gros poissons qui se croient intouchables, c’est faire preuve de courage que le citoyen apprécie hautement.

Face à cette croisade anti-justice, tous ceux qui ont soif de justice, de paix et de tranquillité, doivent apporter leur appui moral au Ministre que rien ne doit et ne peut ébranler. Pas plus tard que le lundi 7 avril, la Présidente des femmes du Camp de Kati, Madame Keita Djénéba Keita, a déclaré devant la presse leur ferme soutien au Ministre de la Justice, elle pour qui,  la justice n’a été qu’une coquille vide pendant ces vingt dernières années, et a invité par conséquent « l’ensemble du peuple à l’union  autour de la justice malienne ».
 
Hama Alassana ASKOFARE (Source : Le Sankoré)

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2 COMMENTAIRES

  1. La Justice malienne ne peut rien entreprendre dans les affaires qui sont citées; puisque elle n’arrive pas à gerer son propre personnel.
    A Commencer par le commencement l’injustice commence à la Justice elle même par le traitement inhumain des agents qui travaillent là dans.
    Que le Ministre BATHILY revoit l’une des priorités qui est la création de conditions pour ces agents dans les 👿 directions.
    Qu’on ne se voile pas le visage, le Ministère de la Justice est l’un des derniers Ministères oû les agents sont évincés de tous ce qui doit les revenir. Pour que chacun joue son rôle sans faille, il faut que le Ministre ne voit plus cela ” A la Justice si tu n’es pas magistrat tu n’ai rien” Il faut qu’on pense aux autres personnels qui travaille sinon plus que tous les autres
    Si les gens croient à la justice, moi j’y crois moins dans la mesure oû cette famille est gâtée.

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