Affaire Mahamadou Hawa Gassama/Maro Coulibaly : Les humeurs de Bathily s’érigent en décisions de justice

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Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux
Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux

Depuis un an que les Maliens s’attendent à un véritable changement et particulièrement au niveau de la justice, nous assistons plutôt à une piètre administration de cette justice émaillée – c’est regrettable –  des maladresses du ministre en charge de ce département. Et à chaque fois, l’on y ressent une odeur de règlement de compte. D’abord dans les poursuites contre Att, ensuite celles contre le maire du District, aussi dans l’affaire de la zone aéroportuaire et enfin dans l’affaire qui oppose Mahamadou Hawa Gassama Diaby à Maro Coulibaly. Où va le Mali avec cette façon de vouloir rendre la justice aux allures de règlements de compte ?

 
D’abord l’affaire Gassama – Maro, qui est vielle de huit, a débuté au niveau de la justice de Yélimané jusqu’à la cour d’assises en passant par le tribunal de Kayes. Il y a eu des arrestations dont celle du maire de la commune rurale de Diongaga, et des condamnations, mais même une seule fois Gassama n’a été interpellé. La raison est toute simple, Gassama n’était  même pas sur place au moment des faits. Il s’est agi pour cette dame de le désigner gratuitement comme l’initiateur des actes par le truchement d’un faux témoignage qui n’a pas résisté à la manifestation de la vérité, d’abord devant le tribunal de Yélimané où les juges sont de la localité en question pour en savoir plus que Bathily qui intervient huit ans après. Quand bien même au moment des faits il avait bien qualité d’avocat et était très bien fondé à défendre la dame Maro.
Pour rappel, cette dame n’est pas à une première politisation de cette affaire. Elle a plié ses bagages de l’Adéma pour rejoindre le Dr Mariko et son parti SADI pour s’adonner à un spectacle digne de Machiavel en traitant Gassama de tous les noms d’oiseaux sur Radio Kaïra. Alors pour elle Mariko a échoué, il faut utiliser d’autres éteignoirs pour biser la carrière politique de l’honorable force tranquille de Yélimané. Elle se tourne alors du côté du ministre Bathily, mais aussi de Cheickna Konaté de l’association pour le développement du cercle de Yélimané (ADCY) et d’Ismail Touré un Malien de France.

 
” Je demande aux habitants de Yélimané et à toutes les personnes éprises de justice de faire débarquer le député Diaby  ” a déclaré Cheickna Konaté. Où était donc M. Konaté au moment de la campagne électorale qui a vu la victoire éclatante de Gassama malgré les brimades contre le député indétrônable jusqu’ici ? C’est beau de venir raconter des contre-vérités à Bamako ou d’aller polémiquer à Kayes à l’instar du ministre, mais ignorer Yélimané et ses habitants pour planter ailleurs ses choux contre leur député est tout simplement ridicule. Et les Maliens ne sont pas dupes. Ils comprendront cette volonté de putschistes à détruire notre démocratie par le fait du prince du jour.
Pour Ismaël Touré, ” Maro est une femme sans défense dont le seul tort est de ne pas être du même bord politique que Diaby et qui l’a toujours mis en ballotage. A cause de sa conviction politique, elle a été agressée, sa maison incendiée, ses proches intimidés sans que justice lui soit rendue “. Seuls les naïfs peuvent croire à une telle déclaration. D’abord Maro est loin d’avoir une conviction politique, au contraire elle ne vit que son penchant à utiliser les partis politiques pour ses intérêts inavoués. La mutante de l’Adéma puis de SADI lorgne aujourd’hui du côté du RPM. Et sa transhumance n’est certainement pas à terme.
Soulignons que ces propos ont été tenus lors d’une conférence de presse organisée dimanche dernier par la dame Maro Coulibaly assistée de Cheickna Konaté et d’Ismail Touré. Comme quoi, tout est entrepris pour détruire le député, par des voies ordurières.
En vérité, ce qui a valu à Maro la colère de ses assaillants, notamment les jeunes de Yélimané, c’est un conflit d’intérêt autour de la gestion des activités juvéniles dans cette ville. Activités lucratives autrefois organisées par la jeunesse au campement par la jeunesse. Mais Maro a tout orienté finalement vers elle, avec à l’appui la vente d’alcool. Parmi les ressortissants de Yélimané que nous avons rencontrés, beaucoup ont dit d’elle : ” la vendeuse de dolo “. Mais c’est cette femme qui est devenue la vedette à venter par Bathily et une étonnante association dite pour le développement du cercle de Yélimané. Qui, au lieu de recoudre le tissu social à Yélimané par une médiation fructueuse, et qu’on n’a jamais vu dans les activités de développement autant que Gassama, s’adonne à des déclarations partisanes.
Au ministre et à tous ceux qui s’opposent à Gassama et veulent tordre la main des juges, nous rappelons que cet homme a fait ses preuves au Mali et à l’extérieur du Mali notamment auprès de la diaspora. Tout dernièrement, il était à l’honneur à Yélimané lors de l’émission Top Etoile organisée par les femmes de la localité. Or l’affaire Maro date de huit ans et la notoriété de Gassama n’a jamais baissé.
Bathily doit comprendre que la Communauté  internationale nous assiste et nous en sommes toujours à souffrir des mesures drastiques consécutives à la mauvaise gouvernance. Beaucoup de décisions de justice calamiteuses ont été prises sous la barbe du ministre au détriment d’innocentes personnes sans qu’il ne lève le petit doigt. Pourquoi donc il préfère s’offrir en spectacle dans des affaires au parfum de règlements de comptes ?  Qu’il se rassure qu’un tel hold-up de notre démocratie chèrement acquise dans le sang ne passera pas. Il va réveiller les démons de l’opposition et perturber le climat bon enfant qui sied à l’actualité de notre pays en cette période de pourparlers entre les Maliens sur le Nord. Bathily doit cesser de faire l’avocat du diable, tâche incompatible avec sa fonction de ministre de la justice. Avant lui, nous avons vu d’autres avocats émérites à cette fonction dont les bâtonniers Me Idrissa Traoré et Me Fanta

 
Sylla, sans oublier Me Hamidou Diabaté et Me Abdoulaye Garba Tapo. Me Fanta Sylla s’est même soumise à l’interpellation de Gassama. Et c’est sur ce terrain que Bathily est attendu et doit se faire prévaloir dans cette affaire dans laquelle il a pris sur lui la décision de rendre justice à la place des magistrats qui ont la charge du dossier en toute indépendance, et en application des lois de notre pays. Mais comme sur un terrain conquis par des armes, le pouvoir en place veut-il instituer la dictature comme système de gouvernance au Mali ?
Pis, chaque jour que Dieu fait, des juges rendent de très mauvais jugements initiés et conduits sous son autorité et Bathily ne dit et ne fait rien. C’est le cas du litige entre les sieurs Bassoma Coulibaly et Bouba Coulibaly autour d’une parcelle de champs de culture. Un premier jugement au Tribunal de Première Instance de Ségou et un second à la Cour d’Appel ont invariablement conclu que le champ litigieux revient de droit à Bouba Coulibaly. Du chef de village à l’imam de Dougoutibougou en passant par le maire de Soignébougou, tout le monde est partie prenante du gang dont la victime principale se nomme Bouba Coulibaly, séquestré à tout bout de champ à cause de ses terres héritées de ses parents et que lui même cultive depuis plus de 20 ans. Et fait perturbant, ils ont réussi à imposer leur volonté au Procureur de Ségou qui l’a emprisonné pour avoir cultivé le champ litigieux, mais n’a pas fait pas autant contre Bassoma et Mamadou Coulibaly qui ont cultivé ce champ sur lequel ils n’ont aucun droit ni titre.

 
Les membres du gang en sont non seulement arrivés à des coups et blessures contre le frère de Bouba en la personne de Bocary Coulibaly (coup de coupe-coupe à la tête) auquel ils reprochent de paître ses animaux dans la parcelle litigieuse. C’est notamment le fils de l’Imam Lassiné Coulibaly en la personne de Bréma Coulibaly qui a administré le coup de coupe-coupe sur la tête de Bocary Coulibaly. Bréma Coulibaly était accompagné de son frère Seydou Coulibaly, son neveu Issa Coulibaly, de Bouacar Coulibaly, un autre Issa Coulibaly et Salia Coulibaly. Mais là aussi, les malfrats arrêtés par la gendarmerie pour ce forfait ont été libérés par le juge.
Informé de cette situation, le Procureur de la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Tessougué, a diligenté une correspondance invitant le Procureur de Ségou à agir afin que force reste à la loi. Malheureusement, le jour de la fête de Tabaski, le mardi 15 octobre 2013, le même assaillant libéré par le juge, notamment Bréma Coulibaly le fils de l’Imam, en compagnie de son père, s’est présenté avec un bâton à la mosquée pour y interdire l’accès à Bouacar Coulibaly. Ce dernier arrive à lui arracher le bâton qu’il emporte à la gendarmerie de Banakoro (1er Quartier de Ségou). Ils ont refusé de répondre à la convocation. Ils ont alors remis une convocation de la gendarmerie de Pélégana aux frères de Bouba en l’occurrence Bouacar Coulibaly et Moussa, à son premier garçon Bafing Coulibaly et à lui-même. Ces gendarmes ont dressé le PV pour les envoyer chez le Procureur de Ségou. Le Procureur les a libérés, sans suite.
Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes personnes vont jusque dans le champ de Bouba pour y immoler un poulet. Ils ont même eu le toupet de le faire en présence de sa fille qui ne pouvait leur opposer aucune résistance. Pis, ils ont reconnu les faits, lorsque des gendarmes, en compagnie de Bouba, les ont transportés sur les lieux pour extraire le poulet. Au tribunal de Ségou, ils ont été confondus à tel point qu’ils étaient devenus la risée de l’assistance. Alors ils ont été condamnés à payer à Bouba trois cent cinquante mille (350 000) F CFA. Ils ont fait appel et la Cour d’Appel de Bamako a prononcé qu’il n’y a pas de preuve contre les malfrats, malgré leur aveu, malgré le constat établi par la gendarmerie et le jugement rendu par le Tribunal de Ségou. Pis, un jeune frère du chef de village, douanier à Bamako et présent au Tribunal pour le jugement, dira que c’est l’argent qui règle tout, et qu’il gagnera tous les procès et que personne ne peut quoi que soit contre son frère chef de village, un partisan de Bassoma.
Ensuite ils ont fait appel du jugement sur le litige foncier portant sur le champ que Bouba cultive à la suite de ses parents, grands parents et arrières grands parents. Là encore, ils ont gagné ce jugement comme l’avait prédit le douanier. Ce jour, 28 mai 2014, la Cour était présidée par  Moussa Sada Diallo, avec à ses côtés Modibo Coulibaly et Yaya Togola.
Après tout, le chef de village a remis un fusil à son fils pour aller tuer Bouba. L’ayant aperçu, la fille de Bouba l’a prévenu mais ce dernier n’ai pas voulu fuir. Il a marché vers l’éventuel assassin en lui demandant de lui tirer dessus. Quand ils sont arrivés face à face, le malfrat a baissé le fusil chargé de poudre et de balle. Alors la fille lui a retiré le fusil pour le remettre à Bouba. Ce cdernier a transmis le fusil à la gendarmerie de Ségou qui a enfermé le délinquant durant trois jours avant de le déférer au Tribunal de Ségou. Au bout de quinze jours, le douanier est parti le libérer sans jugement.
Dans tout ça, Bathily qui a été saisi de l’affaire, n’a pas bougé le petit doigt peut-être parce que là, l’électorat est en cause. Or ce que Bathily ignore dans ce dossier, c’est que la victime était de ceux qui ont farouchement défendu IBK lors de la présidentielle, contrairement à ses adversaires. Bathily a intérêt à vérifier la réalité de cette affaire qui commence d’ailleurs à prendre une autre tournure, car celui à qui le tribunal a offert les terres, notamment Bassoma, se trouve aujourd’hui dans une mauvaise passe. Pour ceux qui l’ont aidé, ces terres sont  à partager car c’est le fruit d’un combat commun. Ainsi les langues commencent à se délier.
L’affaire Maro ne déroge pas à cette règle, d’autant plus que la dame se fait passer pour celle qui met le député Mahama Hawa Gassama Diaby en ballotage. Cela s’ajoute à l’implication ferme du ministre contre le maire du District dont la remplaçante présumée n’est autre que l’épouse de Karim Kéïta. Le même ministre s’est autorisé d’annoncer la culpabilité des uns et l’innocence d’un autre avant le jugement dans l’affaire de la zone aéroportuaire. Jamais ce département n’a connu de telles maladresses de la part du premier responsable qui se met au devant de la scène pour distribuer la justice comme et quand il veut. Entre temps, des dossiers bien ficelés par le Vérificateur Général dorment dans son tiroir en cette année dédiée à la lutte contre la corruption. Où va-t-on ?


Mamadou DABO

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