Affaire Madame Keita Fatoumata Sangho de La BDM SA : Le SYNABEF dénonce une entrave à la liberté syndicale

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‘’Le SYNABEF est dans l’obligation de protéger ses militants par tous les moyens légaux avec le soutien de l’ensemble des travailleurs du Mali, surtout ceux de l’UNTM et du CSTM’’, déclarait M. Hamadoun DICKO, Secrétaire Général du Syndicat National des Travailleurs des Banques et d’Etablissements Financiers et des Commerces (SYNABEF) à la faveurs d’une conférence de presse, le samedi 04 juillet 2020 à Sebenikoro au siège du SYNABEF.

 Au cours de son intervention, le Secrétaire Général a évoqué que le SYNABEF prévoit une grève de 72 heures à compter du 22 juillet 2020 reconductible immédiatement à 120 heures pour entrave à la liberté syndicale par le DG de la BDM sa contre l’un de ses membres, Madame KEITA Fatoumata SANGHO.

À en croire le secrétaire Général, conformément à la constitution malienne du 25 février 1992 qui consacre les droits et libertés syndicaux au Mali, les droits des travailleurs constituent la deuxième génération des droits de l’homme au titre des droits économiques, sociaux et culturels ratifiés par la République du Mali. À ce titre, il affirme que l’Etat du Mali est débiteur du respect et de la protection des droits des travailleurs constituant une branche importante des droits de l’homme.

Ainsi, affirme-t-il, l’Etat malien est dans l’obligation de protéger les droits des travailleurs quel que soit la nature de la violation et/ou de l’abus dénoncé. Au dire de M. Bah, c’est de cela qu’il s’agit dans l’affaire Mme KEITA Fatoumata SANGHO. En effet, la camarade Mme KEITA Fatoumata SANGHO est l’objet d’une mutation illégale depuis octobre 2018 alors qu’elle était engagée aux côtés du nouveau bureau en pleine campagne et en congés de maternité. Madame Keita est une dame engagée et sans arrière-pensée pour des causes que nous défendons : La justice, le bien être des travailleurs et la préservation de l’outil de travail. ‘’Pour rappel, elle nous a présenté un jeune dont elle soutenait la candidature au poste de SG du comité syndical de la BDM du nom de Papa Sadio TRAORE. Depuis cette date, la mission de bons offices commandée par le Secrétaire Général du SYNABEF et conduit par le camarade, Abdoulaye KEITA du bureau exécutif, a été témoin d’un engagement syndical des deux camarades. Ainsi, à l’instar des délégués syndicats, ils étaient d’office sous la protection du Droit National et International du Travail. Si le directeur Général et son ex DRH ignoraient ces droits, ils ne peuvent ignorer la Convention Collective des Banques et Assurances dont ils sont acteurs dans la rédaction et la signataire’’, a-t-il expliqué.

En effet, le SYNABEF excluant toutes allégations d’être dans un combat de personne, se focalise sur l’article 8 de la Convention Collective qui stipule expressis verbis : « Ne peuvent être déplacés, sans leur consentement, de leur établissement : Les délégués pendant la durée de leur mandat ; Les candidats, dès le dépôt des candidatures et jusqu’ à la date des élections ».

‘’Pourtant, ces mesures qui concernent les syndicalistes, dès qu’ils s’affichent et prennent positions lors des campagnes est hélas violées à la BDM depuis 2018. Nous avons à cet effet, rencontré plusieurs autorités pour ramener à la raison, le DG Brehima Amadou Haidara de la BDM, sans succès. Nous avons-nous-mêmes entrepris des démarches et plusieurs rencontres avec lui pour éviter de nous exposer à nouveau sur la place publique, c’est fin de non-recevoir. Nous sommes allés jusqu’à faire intervenir certains de ses amis proches, pour qu’il revienne en arrière et faire rétablir la justice, c’était sans compter sur la détermination de l’Homme à pousser jusqu’au bout l’entêtement. Toutes les fois où nous l’avons rencontré, pour apaiser la situation et appliquer le droit, le DG nous opposait des arguments de toutes sortes : « Mme KEITA Fatoumata SANGHO a écrit sur la banque ; Mme Keita Fatoumata SANGHO a fait savoir à tout le monde qu’elle va me chasser de mon poste de DG », regrette le Secrétaire Général Hamadoun BAH.

C’est ainsi, que lors de la réunion du bureau exécutif du SYNABEF, les membres exacerbés ont décidé à l’unanimité, et en présence du SG de la BDM, de déposer un préavis de grève de 72 heures à partir du 22 au 25 juillet 2020. Il est important de signaler que cette décision n’a fait l’objet d’aucune objection et sera appliquée à la lettre. Ainsi, le SYNABEF demande une mobilisation générale de la base pour observer comme à l’accoutumée, le mot d’ordre. ‘’Il s’agit d’une cause juste, et face à cela nous-nous engageons les yeux fermés, pour nous-mêmes et pour les générations à venir’’, conclut-il.

Il convient de rappeler que le syndicat local de la BDM sa ne partage pas la vision du SYNABEF. En effet, il compte soutenir le DG Haidara en boycottant la grève de 72 heures annoncée. Tout pour dire que cette affaire risquerait de prendre des tournures inattendues.

 

Dognoume DIARRA

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