Affaire de l’avion présidentiel du Mali : Le FMI s’en mêle !

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Affaire de l’avion présidentiel du Mali : Le FMI s’en mêle !
Le siège du FMI à Washington
© AFP

Le nouvel avion présidentiel acheté par SE Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali, continue de provoquer des remous. Un avion qui aurait coûté entre 17 et 20 milliards de francs CFA, selon que l’on pose la question au président IBK ou à son Premier ministre Moussa Mara.

 

 

Du côté des autorités, on veut bien répondre, mais on n’apprécie pas vraiment la tournure des évènements.

En effet, après les opposants politiques et les députés de l’opposition à l’Assemblée nationale, c’est au tour du Fonds monétaire international de demander des comptes aux autorités maliennes. Et les programmes en cours en dépendent.

 

 

« Nous avons appris cet achat après coup, en lisant la presse ». Le représentant du FMI au Mali, Anton Op de Beke, est en colère. Son institution finance au Mali un programme de facilité de crédit, représentant 20 milliards de francs CFA (environ 30 millions d’euros), sur trois ans. Lancé en décembre dernier avec un premier décaissement de 4,4 milliards de francs CFA (plus de 6 millions d’euros), ce programme prévoit des missions de contrôle régulières, pour que le FMI puisse s’assurer que les engagements pris par Bamako sont respectés. Notamment en termes de bonne gouvernance.

 

 

La première évaluation a eu lieu en mars dernier. Aucune information n’avait alors été donnée sur l’achat de ce nouvel avion présidentiel. Le prochain décaissement du FMI était initialement prévu pour juin, mais « des discussions sont en cours » avec les autorités maliennes, explique le chef du FMI à Bamako : « Nous leur posons des questions sur l’achat de cet avion, sur les procédures qui ont été suivies. Nous demandons aussi des explications sur un contrat d’armement passé avec le ministère de la Défense ». Un contrat qui s’élève à 108 milliards de francs CFA (plus de150 millions d’euros).

Au palais présidentiel de Koulouba, on ne souhaite faire « aucun commentaire ». « Si le FMI n’est pas content, c’est au ministère des Finances qu’il doit s’adresser ».

 

La réaction de Bamako

« Il est normal que le Fonds monétaire international, avec qui nous travaillons, demande des comptes. Ce que nous n’apprécions pas, c’est la manière » explique M. Mahamadou Camara, ministre de l’Information et de la communication, qui  rappelle que son homologue de l’Economie et des finances a déjà tout expliqué à Christine Lagarde, la présidente du FMI, en personne, lorsqu’elle s’est rendue aux Assemblées de printemps de l’institution monétaire, le mois dernier, à Washington.

 

« Je ne comprends pas pourquoi on nous refait un procès trois semaines après », s’étonne encore le ministre, qui trouve cela « surprenant ». Et d’assurer que l’achat de l’avion présidentiel ainsi que le contrat d’armement passé par le ministère de la Défense sont « conformes aux lois maliennes », et qu’ils ne « mettent pas en péril les équilibres macro-économiques de l’Etat ».

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