Issa Kaou Djim, 4ème Vice-Président du Conseil National de Transition (CNT), a été interpellé le mardi 26 octobre dernier sur instruction du Procureur du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako. Après deux nuits passées en garde à vue au Camp I de la gendarmerie nationale, M. Issa Kaou Djim a été déféré à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako-coura avant de comparaitre le vendredi 29 octobre dernier devant le juge du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV puis condamné à trois mois de prison ferme pour ”trouble à l’ordre public et atteinte au crédit de l’Etat”.
Quelques jours après sa condamnation, une commission ad hoc a été mise en place par le CNT, organe législatif de la transition enfin de statuer spécialement sur l’affaire Issa Kaou Djim. C’est ainsi que les membres du CNT ont voté, le jeudi 04 novembre 2021, en majorité en faveur de la libération de Issa Kaou Djim avec 101 voix pour, 7 contre et 5 abstentions. Une décision du Conseil National de Transition qui met en doute la sincérité du combat engagé contre impunité et le laisser- aller cultivés dans notre pays depuis l’avènement de la démocratie. Il n’est un secret pour personne aujourd’hui qu’Issa Kaou Djim a franchi toutes les lignes rouges tracées par les textes en vigueur en tenant notamment les injures publiques et des incitations à la violence. Donc, les membres du CNT ne devraient pas attendre ce moment précis pour parler de l’humilité parlementaire sur les délits commis par l’homme accro des réseaux des sociaux. Il devrait être rappelé à l’ordre au regard de la place qu’il occupe dans l’organe législatif. Si la majorité des membres du Conseil National de Transition demande la libération quatre jours après le vote pour des raisons dont eux seuls connaissent, donc les anciens ministres incarcérés depuis plusieurs mois dans la Maison Centrale d’Arrête de Bamako doivent aussi recouvrer leur liberté pour la même raison évoquée par le CNT. Car, leur droit a été violé aussi. Les membres du CNT doivent comprendre que la refondation ne doit en aucune manière leur permettre de mener une justice sélective. Disons que la libération d’Issa Kaou Djim va certainement encourager sans doute d’autres personnalités à ébranler les fondements de l’Etat, c’est-à-dire les Institutions de l’Etat. Que Dieu sauve le Mali !
Y. MARIKO