Les membres du Conseil national de transition se sont réunis en session plénière ce jeudi 4 novembre 2021 au cours de laquelle ils ont majoritairement adopté la résolution de 101 voix contre 7 et 5 abstentions mandant la libération de son quatrième vice-président. Issa Kaou Djim a été interpellé le 26 octobre dernier puis inculper deux jours après pour « trouble à l’ordre public et atteinte au crédit de l’Etat ».
Incarcéré pour trouble à l’ordre public et atteinte au crédit de l’Etat il y a deux semaines de cela, l’affaire de Kaou Djim vient de prendre une autre dimension ce vendredi, 4 novembre 2021. En effet, depuis le renvoi de la délibération du jugement du numéro 10 prévue pour le 3 décembre prochain, la défense de ce dernier sollicitait la liberté provisoire de leur client avant le jugement.
Malheureusement, le vocabulaire utilisé par la défense n’aura pas suffi pour obtenir la libération de leur client. C’est à la suite de l’intervention de la commission Ad hoc mise en place par le conseil national de transition (CNT) pour statuer l’affaire de Djim que la défense pourrait espérer voir leur client sortir du cachot. Le CNT estime que cette procédure contre leurs collègues est irrégulière et ils lui accordent leur soutien total.
A travers un communiqué conjoint de la résolution n° 2021-0001/CNT-RM dont la Teneur est : « Après avoir délibéré, la commission invite le gouvernement à instruire aux autorités d’enquêtes et de poursuites au respect scrupuleux des lois de la République notamment en ce qui concerne l’immunité conférée aux parlementaires par l’article 62 de la constitution. La commission demande la suspension de la détention de l’Honorable Issa Kaou N’Djim, membre du conseil national de transition ».
Une résolution qui n’a pas échappée à la loupe des observateurs avisé et qui, sans doute, restera inoubliable pour le peuple souverain du Mali. Est-ce réellement la refondation ?
Suite à cette déclaration du pouvoir législatif, intervient celle du pouvoir judiciaire. C’est sur les motifs des faits d’atteinte au crédit de l’Etat et ses institutions, fait prévus et punis par les dispositions des articles 58 et 167 du code pénal et incitation au trouble à l’ordre public, fait prévus et punis par les articles 63 du code pénal et 37 de la loi portant régime de presse et délit de presse que le syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le syndicat libre de la magistrature (Sylima) rappellent à tous le respect du principe sacro-saint de la séparation du pouvoir judiciaire, gage d’une justice forte.
Par ailleurs, les syndicats expriment leur soutien indéfectible à leurs militants et singulièrement à ceux du tribunal de Grande instance de la commune IV dans leur lutte inlassable contre l’impunité. Une situation de conflit de loi qui demande à réfléchir sur la refondation de l’Etat dont parlent les autorités de la transition. Comme le dit Patrice Lumumba : « Sans dignité, il n’y a pas de liberté, sans justice, il n’y a pas de dignité et sans indépendance, il n’y a pas d’homme libre ».
Aujourd’hui le Mali a besoin de restaurer ses valeurs pour une sortie de crise. La nécessité s’impose à tous de mettre l’intérêt général au-dessus de tout intérêt personnel.
Qu’Allah sauve le Mali !
Siriki KONE