Affaire décharge de Doumanzana : Mamadou Awa Gassama met de l’eau dans son vin

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Samedi après midi, l’honorable Mamadou Awa Gassama Diaby, député élu à Yélimané, a donné une conférence de presse à Doumanzana, aux abords de la décharge des ordures de Bamako en Commune I. Selon lui, il ne s’agit pas d’une querelle politique Urd-Adema, il faut juste faire la paix avec Mme Conté.

Depuis quelques semaines, le député qui réside dans ce quartier est à couteaux tirés avec le maire de cette commune, Mme Conté Fatoumata Doumbia. Au centre de ce conflit qui a occasionné une grande mobilisation des forces de l’ordre, la décharge des ordures de Doumanzana qui cause à la population locale de gros ennuis, à cause de la poussière, des mouches et moustiques, ainsi qu’une odeur nauséabonde qui l’accompagne, le tout privant cette population d’un cadre de vie sain.

L’affaire s’est compliquée le jour où les ordures ont pris feu nuitamment, couvrant les quartiers riverains d’épaisses fumées qui ont empêché les gens de dormir. Selon Mamadou Awa Gassama, son père malade en a beaucoup souffert, raison pour laquelle, il s’est impliqué en tant qu’élu du peuple tout entier et pas seulement celui de Yélimané, pour trouver une solution à ce problème environnemental. Première mesure : éteindre le feu.

Le député s’est alors impliqué en payant pour apporter de l’eau. Deuxième mesure : ramasser les ordures qui débordent de l’excavation où elles doivent être jetées. Au vu de ces endroits, les gens venaient déposer des ordures là où ils veulent sans l’observation d’aucune mesure, et en plus les Groupements d’intérêt économique chargés de veiller à la disciplines n’ont pas joué leurs rôles.

Constatant qu’après plusieurs heures de travail consistant à déverser de l’eau sur les ordures, le feu ne s’éteignant pas alors, reconnait le député, « nous avons refusé que des ordures soient déposées dans ces lieux ». Mais de l’autre côté, cette décharge étant la seule disponible pour la Commune I et de nombreux autres quartiers de Bamako, la solution du député Diaby et des jeunes mobilisés pour appliquer cette mesure d’interdiction devenait un gros problème pour la mairie de la Commune I et même pour le district. Opposition des jeunes des quartiers : « plus jamais d’ordures ici ».

Les forces de l’ordre mobilisées ont fait usage du gaz lacrymogène. De leur côté, les jeunes ont riposté en brûlant le véhicule de Mme Condé Fatoumata Doumbia qui a failli y laisser sa peau. Echappée belle, elle crie au scandale et porte plainte contre le député pour tentative d’assassinat et incitation à la violence. Elle croit ferme comme roche que les jeunes ont été incités par le député.

Mais il faut lever d’abord l’immunité parlementaire de l’élu du peuple. Ce qui n’est possible qu’en cas de flagrant délit. Selon le député, « je n’étais pas sur les lieux de cet incident, je n’étais même pas sur cette rive du fleuve ». Le député cite des témoins qui peuvent attester qu’il n’était pas sur les lieux, dont son homologue Oumar Mariko. Mais en définitive, Mamadou Awa Diaby Gassama appelle à l’apaisement, car dit-il, il ne sert à rien d’alimenter la violence. Il a invité les jeunes à la mesure. Pour lui, Mme Conté ne peut être qu’une belle sœur, une grande sœur ou une mère pour lui. Mais le député fougueux saura-t-il raison garder ?

B. Daou

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