Mamadou Kanté, Oncle d’Amadou Aya Sanogo
« C’est une faiblesse de la nation »
« Dans cette histoire, je ne peux pas comprendre qu’on puisse tuer des gens à Kati, qu’il y ait un président de la république, un chef d’Etat major général des armées, un premier ministre et qu’on n’arrive pas à situer les responsabilités. C’est une faiblesse de la nation. Je m’arrête là ».
Maître Abdouramane Mamanta Touré, Avocat de la Défense
« Nous avons estimé que les téléphones Smartphones sont des outils de travail. »
« On veut qu’on laisse nos téléphones dehors avant de rentrer dans la salle d’audience. Nous avons estimé que les téléphones Smartphones sont des outils de travail. On a l’habitude d’avoir nos téléphones dans les juridictions. C’est-à-dire, on les mets sur mode silencieux et après on les rallume. Avec ces Smartphones, on va sur internet pour faire des recherches. On a des codes qui sont codes numérisés dans nos téléphones. Sans ces outils, on ne peut pas travailler. On ne peut pas laisser nos outils de travail dans les mains des personnes que nous ne connaissons pas. Il faut reconnaitre que dans nos téléphones, nous avons des données frappées de sceaux de confidentialités et le secret des arrêts. Depuis le début, nous leur avons demandé de nous donner une salle dans laquelle, nous allons déposer nos affaires. On nous amène dans une salle de spectacle en nous installant comme des spectateurs. On a des dossiers de 600 à 1000 pages. On n’a même pas de tables pour les déposer. Aujourd’hui, on veut nous prendre nos téléphones. Nous pensons que ce ne sont pas des situations qui sont vraiment bonnes. C’est inacceptable à la limite. Voilà les raisons pour lesquelles, nous avons décidé de ne pas rentrer dans la salle sans nos téléphones ».
Maître Assane Dioma N’Diaye, Avocat de la partie civile, membre du Bureau Pénal International de Québec, Coordonnateur de la ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme
« Il ne s’agit pas de privilégier des positions processuelles mais c’est de battre carrément pour la profession d’avocat »
« Je pense que de plus en plus dans ce genre de procès, il ya des audiences de mise en état où des règles sont très déterminées. On ne peut pas comprendre que le mercredi il y a eu des règles, mais l’audience s’est bien déroulée et que ce matin, alors que les avocats sont préparés par rapport à leurs appareils électroniques, le commissaire de police vienne nous dire que nous ne pouvons pas entrer avec ces appareils. Et en plus, le téléphone est un outil de travail. C’est une question de dignité et de libre exercice de la profession d’avocat. Je pense que c’est inacceptable. On aurait dû convier tout le monde à une audience où des règles consensuelles seraient établies et qu’on instaure un climat de sérénité. Personnellement, n’étant pas du Mali, je regrette qu’on en arrive à cette situation et qu’on me prive du droit de défendre mes clients. Je n’avais pas prévu de rester jusqu’à lundi. Des choses extrêmement importantes se passeront forcement. Pour des simples questions sur lesquelles, on aurait pu trouver un consensus, on crée cette tension artificielle. Les citoyens sont là et c’est regrettable. On n’a pas le droit d’en arriver à ce paroxysme. Surtout qu’on nous dit que c’est un procès ordinaire. L’autre jour, on s’est offusqué du fait Amadou Aya Sanogo se soit prévalu de sa qualité d’ancien d’Etat ou de General. On lui a dit que vous êtes le citoyen. Pourquoi par rapport à ce procès, on aménage des règles particulières. C’est absolument inacceptable. Et nous avocats de la partie civile, nous sommes totalement solidaires des avocats de la défense. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de privilégier des positions processuelles, mais c’est de battre carrément pour la profession d’avocat. Et c’est ce qui a été fait ce matin ».
Par JG, depuis Sikasso