Affaire Aminata Dicko : Le représentant des Droits de l’Homme de la Minusma renvoyé du Mali

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La liste des persona non grata au Mali vient de s’allonger avec la notification faite à la Minusma du renvoi de son responsable en charge des Droits de l’Homme. Monsieur Guillaume N’Guefa Atodonko Andali dispose en effet de 48 heures pour faire ses valises et quitter le territoire malien, selon un communiqué rendu public, hier, par les autorités de Transition, qui lui reprochent des « glissements subversifs et déstabilisateurs » contraires aux principes de son statut de fonctionnaires des Nations Unies. À en juger par le contenu du même communiqué, le directeur de la Division des Droits de l’Homme est notamment fautif d’avoir porté son choix sur Aminata Dicko pour une prestation de « dénigrement » du Mali sur la tribune des Nations-Unies et de l’avoir sélectionnée sans aucun critère objectif. Aminata Dicko, qui se trouve dans le collimateur des soutiens du pouvoir depuis son intervention au Conseil de Sécurité, est tacitement qualifiée dans la foulée d’usurpatrice du titre de représentante de la société civile et d’enfant indigne du Mali, allusion faite à son isolement par le Conseil national de la société civile et au rejet présumé de « l’offre de dénigrement » de Monsieur ANDALI par un autre « digne » citoyen sollicité pour l’exposé aux Nations-Unies. Il y a quelques jours, les manifestations d’hostilité ont gagné en intensité en évoluant d’une musclée au domicile de Mme Haïdara Aminata Dicko à un attroupement au siège de la Minusma bien encadré par les forces de l’ordre. Elles ont été émaillées d’incitations à la haine et d’appels à la violence tels que la Commission nationale des droits de l’homme est sortie de sa réserve pour rappeler aux autorités la protection due aux défendeurs des droits de l’Homme. Au lieu de quoi, la réaction du gouvernement intervient plutôt comme une forme de caution aux soutiens du pouvoir, faisant de la représentante de Kisal le vecteur d’un autre palier franchi dans le bras-de-fer qui oppose depuis quelques temps les structures onusiennes et les autorités maliennes de la Transition sur les questions de Droits de l’Homme. On se rappelle qu’il y a une année environ, sur la même tribune le ministre malien des Affaires Étrangères s’insurgeait vigoureusement contre l’intérêt de l’ONU pour les allégations de violations du droit humanitaire au Centre, en le qualifiait d’ingérence et d’atteinte à la souveraineté nationale à des fins déstabilisatrices du pays.

En définitive, l’épisode d’Aminata Dicko n’est qu’une goutte d’eau dans la mare du différend qui vient d’emporter le directeur de la Division des Droits de l’Homme au même moment où d’autres experts indépendant de l’ONU donnent de la voix dans le sens d’une enquête sur les mêmes présomptions de violation. En attendant la suite, Monsieur ANDALI emboîte le pas à une flopée de diplomates dont un représentant Spécial de la CEDEAO, un ambassadeur de la France ainsi qu’un autre de ses collègues de la Minusma tous chassés sous l’actuelle Transition.

A KEÏTA 

 

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