Sur les propositions de liberté provisoire et de renvoi de l’audience de la défense de l’honorable député, Bourama Tidiane Traoré, élu RPM dans la circonscription électorale de Kati, dans l’affaire d’agression du juge de paix à compétence étendue de Ouélessébougou, le président du Tribunal de grande instance de la Commune VI a accepté la seconde possibilité, en déférant à la prison centrale. Le procès reprendra son cours normal mercredi 3 décembre.
Poursuivi sur la base du flagrant délit, l’honorable Bourama Tidiane Traoré, élu RPM dans la circonscription électorale de Kati, a comparu hier, devant le président du tribunal de grande instance de la Commune VI dans l’affaire d’agression du juge de paix à compétence étendue de Ouélessébougou, Amadou Bocar Touré dit Diadié. Il a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako pour avoir torpillé le juge par des échanges de coups de poing et des blessures.
Selon les juristes, l’honorable risque donc d’écoper d’une lourde peine pour avoir agressé un juge dans l’exercice de sa fonction et jusque dans son bureau. On peut même parler de violation grave de domicile du juge de paix loge dans la cour du tribunal.
Les faits
Tout a commencé mardi vers la descente, après le départ de la greffière, du secrétaire de greffe et des stagiaires et en l’absence de son garde rapproché, que l’honorable Bourama Tidiane Traoré s’est présenté à son bureau. A la question de savoir quel était l’objet de sa visite, le député lui a dit qu’il était venu s’enquérir du dossier de Bananzolé. Et d’ajouter qu’il insistait pour connaître ce dossier dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale. En réaction, le juge lui a dit qu’il n’est pas le gouvernement et qu’il n’est qu’un juge qui ne fait que son travail dans un dossier foncier.
Après les investigations, le rapport d’expert a été fait et toutes les parties ont adhéré au contenu du rapport. Comme c’est une affaire foncière, le juge a demandé la comparution du chef de village de Bananzolé et de ses conseillers à l’audience du 4 décembre prochain. Toute chose que l’honorable député Bourama Tidiane Traoré aurait rejetée d’un revers de la main, en disant au juge Amadou Bocar Touré qu’il n’est pas d’accord avec sa démarche d’autant plus que l’un des conseillers du chef de village n’est pas neutre. Et Bourama aurait demandé de trancher ce litige en faveur du demandeur, Siaka Traoré, qui n’est qu’un pauvre cultivateur. Une demande que le juge refusa poliment en lui faisant savoir que cette affaire est une affaire coutumière qui ne peut être vidée qu’après une investigation approfondie auprès des autorités coutumières de Bananzolé, à savoir le chef de village et ses conseillers. En outre, il aurait ajouté que dans ce dossier, lui, juge, ne peut rien décider seul, car étant assisté par des assesseurs dont la présence est obligatoire dans les affaires foncières et coutumières.
Ces explications ont apparemment provoqué la colère de l’honorable député Bourama Tidiane Traoré qui fera savoir à Amadou Bocar Touré qu’ici à Ouélessébougou, personne ne peut rien contre lui.
Ce, à quoi le juge a répliqué en disant que, n’étant pas parti au procès, il est venu pour l’intimider et l’influencer jusque dans son bureau. Et malgré l’intervention du Commandant de Brigade de la gendarmerie de Ouélessébougou, l’honorable député a continué a appelé ses amis de Bamako en leur disant que le juge l’a insulté et frappé. En outre, il aurait voulu faire soulever les populations de Ouélessébougou contre le juge de paix à compétence étendue.
Comparu hier devant le tribunal de grandes instances de la Commune VI, la défense de Banazolé Bourama a vite réagi pour obtenir une liberté provisoire et un renvoi d’audience de trois jours. Me Samaké a motivé sa demande par le contexte et statut leader de l’honorable. Il n’avait pas constitué le dossier pour une analyse en écoutant les témoins à comparaître et la partie civile, c’est-à-dire le juge Amadou Bocar Touré.
Le tribunal fut alors obligé de reporter le procès au mercredi prochain pour permettre au ministère public de convoquer les témoins dans ce jugement hautement politique et très sensible qui risque d’être un scandale du siècle. Le pôle d’avocat mobilisé par la famille judiciaire n’a pas consommé la demande de Me Tièkoura Samaké, avocat du député étrangleur Bourama Tidiane Traoré dit Banazolé Bourama.
Le mercredi s’annonce dur pour le président du tribunal de grande instance de la Commune VI, Taicha Maïga chargé de trancher l’affaire. Le procès est déterminant d’autant plus qu’il s’agit d’un député influent du parti présidentiel RPM et l’autre côté mesuré le poids et l’indépendance de la justice malienne comme l’a toujours dit le ministre de la Justice Me Mohamed Bathily. Aussi de faire que les autorités ne veulent pas étouffer l’affaire.
Bréhima Sogoba
Il faut que les jugent travaillent dans la plus grande transparence pour éviter un soulèvement populaire des maliens contre les juges et autres. Nous voulons maintenant une justice responsable avec des hommes responsables comme Tiéssigué , trop de complicité entre la police, les juges, la gendarmerie et les malhonnêtes porteurs de plainte qui ne comptent que sur leur relation pour coffrer l’autre parce que mon parent est juge, policier, gendarme , le port de l’uniforme est un choix, sans quoi nous sommes tous passé par le banc, et les plus brillants ne rêvaient pas de porter des uniformes , mais travailler dans les grandes institutions de l’Etat , l’honorable ne t’inquiète , le peuple observe d’abord , le litige foncier créera le pire aux juges, aux maires et aux préfets inchallah , trop trop de mécontent au Mali
Il y a eu bagarre et coups de poings de part et d’autre donc, les deux doivent être placés sous mandat de dépôt.
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