Affaire agression du député élu à Kati : L’honorable Bourama Tidiani Traoré dénonce l’attitude du Procureur général dans le traitement du dossier

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Le président du PCR, Ousmane Ben Fana Traoré face à la presse
L’honorable Bourama T Traoré

Le député Bourama Tidiani Traoré affirme n’avoir jamais porté la main sur le juge Amadou Diadjé Touré. Il l’a dit samedi dernier au cours d’une conférence de presse tenue à la Maison de la Presse. Selon l’honorable député, élu à Kati, le procureur général a pris partie dans le traitement du dossier. Avant de jurer la main sur le Coran que «c’est le juge qui l’a agressé…».

 

Après une déclaration liminaire, pour mieux convaincre les journalistes de ce qu’il dit, le député Bourama Tidiane Traoré, en tant que musulman, a brandi le Saint Coran en jurant. Et puisque selon le juge c’est lui qui l’a agressé, alors qu’il ne l’a jamais fait, le député Bourama Tidiane Traoré a demandé au livre saint de trancher en anéantissant celui d’entre eux qui ment. À sa suite, Me Hassan Barry, membre du pool des avocats, a demandé au Procureur général de la Cour d’Appel, Daniel Amagouin Tessougué, d’arrêter son folklore. Selon Me Barry «tout ce que Tessougué a dit à propos des circonstances de la libération du député est faux». D’autant qu’il estime que la libération du député n’est pas due à une pression quelconque ou encore au retrait de la plainte du juge. «Mais seulement, on a usé d’un principe constitutionnel. Ce qu’il fait, c’est de l’imposture… il a menti. Nous n’avons pas à aller faire la courbette devant un Procureur», a-t-il affirmé.

 

L’honorable M. Traoré donne sa version des faits. «…D’abord le mercredi 19 novembre 2014, je lui ai rendu une visite de courtoisie aux environs de 15 heures… C’est sur la base de ce premier échange que je suis passé le voir le mardi 25 novembre vers 18 heures, après deux tentatives d’appels téléphoniques infructueuses… je lui ai dit que je suis venu partager des informations avec lui au sujet d’un litige foncier dans mon village dont il est saisi, Bananzolé. Je lui ai dit que c’est un dossier qui concerne les membres d’une même famille et que malgré les appels incessants à l’apaisement, la tension reste vive. Je lui ai dit que c’est une situation qui m’inquiète et que je suis venu lui apporter, s’il le souhaite, ma petite contribution pour l’apaisement du climat. Il m’a répondu avec un ton sec qu’ils ne sont pas de la même famille. Et que si tel était le cas, qu’on aurait réglé le différend dans le vestibule.

J’ai continué dans les explications en lui disant que parmi les deux parties en conflit qu’il y a une qui vit à Bamako. Il m’a alors dit sous un ton violent qu’il connaît son travail et que ce n’est pas moi qui vais lui apprendre à exercer son boulot avant de me demander de quitter son bureau… Il a insisté en me demandant de sortir de son bureau…Il s’est mis à me pousser énergiquement jusqu’à la porte, tout en me disant qu’il ne veut plus me voir chez lui… Et subitement, il s’est mis à me donner des coups de poing. Il a ensuite ordonné à sa garde rapprochée de me neutraliser au motif que je suis venu l’agresser dans son bureau. Ce dernier m’a alors tenu par les mains derrière pendant que Diadié lui-même continuait à me donner des coups et à me lancer des insultes grossières… C’est là qu’il a pu décrocher son téléphone pour appeler le Commandant de Brigade (CB) de la gendarmerie pour lui dire que le député vient de l’agresser dans son bureau.

À l’arrivée de ce dernier, il lui ordonna de m’enfermer. Le commandant Dah Diarra, avec ses éléments, m’a alors conduit dans une voiture pour ensuite s’entretenir longuement avec le juge. Après ces échanges, le commandant de brigade est venu nous rejoindre devant le palais de justice où il me demanda de rentrer chez moi. Je lui ai répondu que j’ai besoin qu’il me prenne mon audition. Et arrivé dans son bureau, il m’a dit qu’il n’a pas qualité à prendre mon audition ni de me faire une réquisition pour aller à l’hôpital. Le commandant a insisté pour que j’aille à la maison. Je lui ai répondu que j’ai déjà averti des collègues députés qui sont en cours de route pour Ouélessébougou. C’est après tous ces échanges, et plus d’une heure de temps après, que le CB est revenu m’informer que sa hiérarchie l’a appelé pour lui dire de m’amener à Bamako… Je n’ai jamais porté la main sur le juge Diadié. Je le dis et je le maintiens : je n’ai jamais frappé ni insulté le juge Diadié. Mon éducation ne me permet pas de porter la main sur un hôte. Que Dieu bénisse le Mali».

 

Alhousseini TOURE

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1 commentaire

  1. Certains juges au Mali
    Un magistrat, fonctionnaire de l’Etat malien connu pour les sales besognes, a été recruté pour créer un bureau parallèle du réseau Apem. Il s’appelle Dramane Diarra. Son beau-père en la personne du magistrat Toubaye Koné, Président du tribunal de la commune IV a été mis à contribution pour accélérer la destruction du réseau Apem, à travers trois procédures judiciaires différentes et farfelues.
    Qui ne se souvient du tribunal de la Commune IV qui a abrité un jugement extraordinaire, dans l’affaire de Kalabambougou, orchestré par le ministre de la justice, garde des sceaux. Mieux, qui ne se rappelle la grève avortée des deux syndicats de magistrats : Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), lors de l’arrestation de certains juges par le ministre Bathily.
    A l’époque des faits, Toubaye Koné était le président du SYLIMA. Me Bathily s’est appuyé sur lui pour faire avorter la grève contre le Gouvernement ; au détriment de ses collègues juges qui l’ont déposé par la suite de la tête du SYLIMA.
    A la suite de Toubaye Koné, il y a aussi le juge Issa Traoré, Président du SAM, qui a été recruté. Il avait aidé Toubaye Koné dans l’échec de la grève des magistrats. Il a été mis à contribution pour envoyer deux juges détruire le réseau Apem. Il s’agit de Ibrahima Berthé, magistrat, et de Cheick Mohamed Chérif Koné, magistrat, avocat général près la Cour suprême.
    Voyez-vous, le droit est enterré. On ne se soucie pas de servir. Où est la justice qui doit être dispensée au seul profit des citoyennes et des citoyens du Mali, quand les magistrats eux-mêmes usent de leur pouvoir judiciaire pour opérer des holdup ?
    C’est en partie en direction de ce type de magistrats que s’est adressé le nouveau président du SYLIMA Adama Yoro Sidibé, le 9 novembre 2014, dans son Appel des magistrats contre le ministre de la Justice. Là aussi, le président du SAM s’est précipité sur les antennes de la télévision nationale du Mali, pour désavouer le SYLIMA.
    L’article 29 du Code de procédure civile dit que si un magistrat ou un auxiliaire de justice est impliqué dans une affaire judiciaire, c’est le 1er président de la Cour d’appel qui doit être saisi pour désigner la juridiction qui va statuer sur la dite affaire. Le juge Toubaye Koné a mis cette disposition légale dans sa poche, quand bien même le bureau de Dramane Diarra est truffé de magistrats et d’un avocat. Le juge Toubaye Koné a estimé que cela ne le concerne pas, parce que bénéficiant de la haute protection du numéro 2 du Gouvernement.
    Voyez-vous des fonctionnaires de l’Etat malien, passant tous à la caisse de la République à chaque fin du mois, se transforment en animateurs de la société civile, sous l’œil condescendant du Gouvernement.
    Le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mohamed Ali Bathily a été informé, le 17 février 2014. Rien. Le premier président de la Cour d’appel, Moussa Sara Diallo, qui a résisté aux assauts de la mafia, a été relevé de ses fonctions. Les autres juges, membres de la mafia, ont eu des promotions. Au lieu de les déshabiller tout simplement, comme cela se fait dans tout Etat de droit digne de ce nom !
    Le Premier ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara a été, lui aussi, informé le 3 juin 2014. Et puis, rien. Lui, auparavant, si prompt à répondre aux lettres à lui adressées, demeure sourd, aveugle et muet.

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