Aéroport de Bamako-Sénou : La piste d’envol prend le large

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Elle mesure 2700 mètres. Elle en fera 3200 après les travaux.

Les travaux de modernisation et d’extension de l’aéroport international de Bamako-Sénou sont entrés dans leur dernière phase. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a procédé mercredi au lancement des travaux de prolongement de la piste en présence du président directeur général du Millennium challenge corporation (MCC), Daniel Yohannes, invité d’honneur de l’événement. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants d’institutions accréditées dans notre pays. Pour un coût de 21 milliards Fcfa et un délai d’exécution de 12 mois, les travaux porteront essentiellement sur la réhabilitation de la piste d’envol, le renforcement et l’extension des aires de mouvement des aéronefs et le prolongement de 500 mètres de la piste d’envol. Le déplacement des installations d’aide à la navigation aérienne et l’installation d’aides complémentaires consécutivement à l’allongement de la piste sont aussi prévus.

Les travaux prévoient l’allongement de la piste d’envol pour l’amener à une longueur totale de 3200 mètres (2 700 actuellement) et le renforcement de la piste existante, des parkings et aires de circulation des avions. En outre, toutes les chaussées aéronautiques existantes seront réhabilitées et renforcées (piste, voies de circulation, parkings avion).L’installation et le déplacement des équipements d’aide à la navigation aérienne sont aussi pris en charge par le financement. Les travaux sont exécutés par le groupement d’entreprises Razel/Sogea-Satom.

La signature du contrat des travaux de réhabilitation et d’allongement de la piste d’atterrissage avec ce groupement d’entreprises a eu lieu en mai passé. Elle constituait une étape capitale dans l’exécution du projet de modernisation et d’extension de l’aéroport Bamako Senou. Conformément au Projet de développement économique et social (PDES), le gouvernement a décidé d’accorder une place importante au développement du transport aérien, en tant qu’élément clef de désenclavement pour un pays aussi vaste que le nôtre. Et de surcroit sans débouché sur la mer. L’aéroport international de Bamako-Sénou est donc appelé à jouer un rôle majeur dans l’insertion de notre pays dans les échanges internationaux grâce notamment au développement du tourisme et à la promotion de l’exportation de la production nationale.

Ces travaux s’ajoutent à d’autres en cours dans le cadre du projet de modernisation et d’extension de l’aéroport de Bamako-Sénou financés par le MCC. Il s’agit notamment de la construction du nouveau terminal passagers, de l’aménagement des installations et de l’amélioration de leur qualité, de l’approvisionnement en eau et électricité, du renforcement de la sécurité, de la sûreté et de l’efficacité de l’aéroport, entre autres. En novembre 2006, le gouvernement obtenait auprès des Etats-Unis un financement de 230 milliards Fcfa dont environ 90,5 milliards destinés aux travaux de modernisation et d’extension de l’aéroport de Bamako-Sénou.

Le président du conseil de surveillance de MCA Mali, Marimantia Diarra, a expliqué que ces investissements permettront à l’aéroport de recevoir des avions gros porteur avec des charges de marchandises importantes dans les meilleures conditions de sécurité, de sûreté et d’économie. Les travaux d’extension de la piste sont la deuxième composante des réalisations d’infrastructures du projet aéroport. Il a insisté sur l’implication de tous les acteurs pour mener à bien les projets au regard du délai incompressible et non extensible du financement. Daniel Yohannes s’est réjoui des travaux en cours à l’aéroport de Bamako-Sénou.

L’approche développement basée sur les résultats du MCC est une approche qui privilégie les reformes politiques viables, la croissance économique, la responsabilité, la transparence et l’efficacité conformément aux aspirations de gouvernement, a-t-il expliqué. Grâce aux différents travaux en cours, l’aéroport de Bamako-Sénou va contribuer à réduire la pauvreté, améliorer la croissance économique durable et créer des emplois dans notre pays, a estimé Daniel Yohannes. « Il est essentiel que chacun de vous mette l’accent sur l’achèvement à temps de cet important projet au cours des 11 mois qui restent avant la fin du compact Mali », a-t-il souhaité.

Après avoir procédé au lancement des travaux de la piste, le président Amadou Toumani Touré et Daniel Yohannes ont visité le chantier du nouveau terminal passagers. Le chef de l’Etat a demandé à son hôte de transmettre la reconnaissance du gouvernement et du peuple maliens au gouvernement américain pour les réalisations en faveur de notre pays depuis l’indépendance. « Nous avions l’ambition d’avoir un aéroport international. Mais avec ce que j’ai vu aujourd’hui dans quelques mois nous aurons un aéroport à dimension intercontinentale », a souligné le chef l’Etat qui a salué la réalisation de l’aérogare fret et autres équipements.

Le président Touré a relevé le standing élevé du terminal passagers et des installations qui vont faire de Bamako Senou l’un des aéroports les plus modernes d’Afrique. Lui aussi a souhaité une collaboration entre les acteurs pour que tous les projets du programme puissent être menés à bien avant la fin du délai. Mis en service en 1974, l’aéroport international de Bamako-Sénou possède aujourd’hui des infrastructures commerciales insuffisantes pour satisfaire le niveau de trafic actuel. En outre, le revêtement de la piste d’envol en béton bitumineux a subi nombre de dégradations sous l’effet conjugué des intempéries et du vieillissement.

La modernisation et l’extension de l’aéroport Bamako-Sénou est l’un des deux projets phares du programme du Millennium challenge account-Mali. Il comprend trois activités interdépendantes : la construction du nouveau terminal passagers et infrastructures associées ; l’allongement de 500 mètres et la réhabilitation de la piste existante avec des travaux associés et le renforcement institutionnel des structures bénéficiaires. Il s’agit notamment de l’ANAC (qui est l’autorité de régulation et de contrôle de l’aviation civile), les ADM (le service en charge de la gestion commerciale des infrastructures) et la DNACPN (qui a en charge le respect des normes environnementales. La construction du terminal passagers a conduit à l’aménagement des accès routiers et de stationnements, à la construction d’un système de traitements des déchets solides, d’une alimentation électrique moyenne tension et d’une alimentation en eau potable.

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