La Fédération malienne des personnes handicapées (FEMAPH) a tenu le mardi, 29 septembre passé, une conférence de presse pour lancer un cri de cœur en vue de l’adoption de la loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées. Elle était co-animée par le vice-président de la Femaph, Moumini Diarra ; Adama Diakité, Directeur exécutif de ladite Fédération ainsi que des membres de la Femaph.
L’objectif principal cette conférence de presse était d’inciter l’Etat malien et les élus de la Nation à adopter la loi de protection sociale des personnes handicapées pour l’intégration de la dimension du handicap dans les plans, programmes et projets de développement aux niveaux national, bilatéral et multilatéral. À égard, Adama Diakité, Directeur exécutif de la Fédération malienne des personnes handicapée déclarera que la Banque mondiale estime que 20 pour cent des personnes les plus pauvres sont handicapés et ont tendance à être considérées comme plus désavantagées par les membres de leur propre communauté. Il renchérira en disant que les études comparatives sur les lois sur les personnes handicapées montrent que 45 pays seulement ont une législation antidiscriminatoire ou faisant spécifiquement référence aux handicapés. Pour eux, si le Mali est un pays de solidarité, cette loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées n’allait jamais prendredu retard.
Il précisera que l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, est celui qui a initié une loi, à l’époque, quand il était Premier ministre. Laquelle loi a permis l’insertion des jeunes diplômés handicapés à titre exceptionnel dans la fonction publique. «Aujourd’hui, il est le président, pourquoi alors le blocage de l’adoption de cette loi ?», s’interrogent les conférenciers. «Notre espoir était IBK ; on a voté pour lui, mais il nous a abandonnésà notre sort. Alors, l’espoir que nous avions sur lui, a commencé à s’ébranler. Mais, nous demandons aux autorités maliennes l’adoption de cette loi. Sinon, le mot de la solidarité n’a pas un sens dans notre pays»,s’éclate M. Diakité.
«L’actuel Premier ministre, Modibo Keïta, lui, est dépassé», disent-ils les conférenciers, car dès sa nomination,«on lui a adressé une lettre de félicitation et ensuite, une lettre d’audience, mais une réponse à aucune. Et par contre, ses prédécesseurs nous ont toujours écoutés avec de bonnes paroles, mais sans les actes concrets. Et lui, Modibo, nous ne sommes pas parvenus à le rencontrer, mais nous continuons à chercher à le voir».
Il est à rappeler que cette loi existe depuis 15 ans et les autorités maliennes n’ont pas eu l’audace de l’adopter.
Seydou Karamoko KONE