Administration pénitentiaire : Les surveillants de prison exigent la révision de leur statut

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Maison d’arrêt de Bamako

Le ton monte depuis déjà un certain temps chez les surveillants de prison qui comptent bien faire entendre leur voix. Les responsables de la section syndicale des surveillants de prison étaient face à la presse, vendredi 11 avril 2014, à la Bourse de Travail, pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail dégradées par les lacunes du présent statut particulier qui les régit.

 

 

Indéniablement, l’évolution de la population carcérale rend la tâche des surveillants plus ardue. Aujourd’hui, le corps des surveillants de prison joue inévitablement un rôle de premier plan dans le système carcéral malien. En effet, l’administration pénitentiaire semble avoir de plus en plus du mal à assurer la stabilité et la cohérence de son ordre interne. Fort de ce constat, la section syndicale des surveillants de prison, affiliée au Syntade, a décidé de lever le ton pour se faire entendre.

 

 

Les surveillants de prison font l’objet d’un statut particulier (décret n°03-326/PRM du 6 août 2003) fixant les modalités d’application du statut général des fonctionnaires. A en croire le Secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison, Abdoulaye Fofana, ce statut particulier n’a pas pu prendre en compte les spécificités essentielles du corps des surveillants.

 

 

«L’absence d’un plan de carrière bien défini ; l’absence de dispositions véritablement propres au corps en ce qui concerne le recrutement ; la rémunération des surveillants ne tient pas compte du caractère particulier des fonctions et des responsabilités exceptionnelles qu’ils assument ; le régime disciplinaire prévu pour l’ensemble des fonctionnaires doit être complété pour être adapté aux spécificités du corps des surveillants». Voila entre autres, selon Abdoulaye Fofana, autant de lacunes dans le présent statut particulier des surveillants de prison qu’il faut combler.

 

 

Selon lui, la voie privilégiée pour essayer de palier les carences du personnel surveillant est d’aménager pour celui-ci un véritable statut législatif. Et d’ajouter : «Les orientations principales de ce nouveau statut législatif doivent être autour des points notamment, l’importance accordée aux problèmes de sélection à tous les stades du recrutement ; la recherche d’un équilibre dans les structures des différents corps du personnel par un déroulement plus harmonieux des carrières et de plus larges possibles de promotions internes ; l’institution d’un régime disciplinaire plus rapide et efficace en plus des sanctions disciplinaires prévues par le statut général des fonctionnaires ; des récompenses particulières qui peuvent être décernées aux surveillants (le témoignage officiel de satisfaction et la médaille pénitentiaire) ; la place faite à la formation professionnelle initiale et au perfectionnement en cours d’emploi».

 

 

En outre, d’autres revendications étaient au menu des doléances. Il s’agit de la dotation du personnel surveillant de prison, des primes et indemnités, de la relecture de l’arrêté interministériel qui fixe les caractéristiques du port de l’uniforme des insignes de corps.

 

Ibrahim M.GUEYE  

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