Administration : les représentants de l’Etat sortent de leur réserve

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les administrateurs civils

Les comités exécutifs nationaux du Syndicat libre des administrateurs civils (Synac) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (Syltmat) sont sortis de leur réserve. Ils ont rencontré hier lundi dans ses locaux leur ministre de tutelle Mohamed Ag Erlaf pour lui remettre une déclaration dans laquelle ils exigent que «le représentant de l’Etat soit traité avec dignité et déférence quelles que soient la circonstance et la nature des pressions».

Venus de Kayes à Kidal, les gouverneurs et leurs adjoints, préfets et sous-préfets et d’autres administrateurs civils, ils étaient tous présents le lundi matin lors de la lecture de leur déclaration par leur secrétaire général Ousmane Christian Diarra. Après laquelle lecture, il a remis une copie de la déclaration au ministre Mohamed Ag Erlaf, en présence de plusieurs de ses collaborateurs dont son secrétaire général Babahamane Maïga.

Dans leur déclaration, les comités exécutifs nationaux de ces deux syndicats évoquent les énormes sacrifices consentis par les représentants de l’Etat de l’indépendance à nos jours. Notamment, lors de toutes les crises et rébellions qu’a connues notre pays.

Ces syndicats dénoncent avec force les actes odieux et mauvais traitements infligés aux représentants de l’Etat et demandent par conséquent au gouvernement de protéger les fonctionnaires contre ces menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, les préjudices qui en résultent.

À titre illustratif, Ousmane Christian Diarra a fait remarquer la multiplication des menaces, notamment l’assassinat des préfets, préfets adjoints et sous-préfet à Kidal le 17 mai 2014, les attaques ciblées contre les sous-préfet, les pressions politiques et sociales de toutes sortes pour briser la carrière et le moral des représentants de l’Etat, l’accroissement des pratiques de substitution des autorités traditionnelles et certaines composantes de la société civile…

Ils exigent du gouvernement d’user de tous les pouvoirs afin d’entreprendre toutes les actions urgentes pour la libération du préfet de Ténenkou et son chauffeur ; de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions ; d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat.

Par ailleurs, les représentants de l’Etat exigent du gouvernement de redéployer, sans délai, leurs collègues «arbitrairement relevés» de leurs postes et de retraiter avec dignité et déférence le représentant de l’Etat quelles que soient la circonstance et la nature des pressions.

«Nous exigeons de rappeler aux autorités traditionnelles et aux organisations de la société civile les limites de leurs interventions dans la gouvernance territoriale et d’affecter, en relation avec le ministre chargé de la sécurité, une garde rapprochée à chaque représentant de l’Etat à domicile et au service», indique la déclaration.

Les représentants de l’Etat ont par ailleurs tenu à encourager et saluer les actions entreprises par le gouvernement à l’encontre des fauteurs de troubles de Kénièba et l’invitent à aller jusqu’au bout de la procédure.

À la suite de cette lecture, le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, a promis de remettre à qui de droit la copie de la déclaration des représentants de l’Etat pour un dénouement heureux de la question. «Je vous demande de rejoindre vos postes car vous êtes les représentants du président de la République et vous le remplacez valablement partout où vous vous trouvez…» a-t-il déclaré.

Ousmane DIAKITE

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1 commentaire

  1. C’est ensemble qu’on doit trouver les moyens pour que ce processus électoral ait lieu. Il faut donc que les administrateurs mettent un peu d’eau dans leur vin et l’Etat maliens prennent toutes les dispositions pour leur sécurisation. Ma foi des mesures sont déjà prises pour que ces élections se tiennent dans les meilleures conditions. Saboter les élections serait un acte qui donnerait victoire aux ennemis de ce pays qui ne veulent pas que ce pays soit en paix. Il ne faut pas leur faire ce plaisir de fuir nos responsabilités face à l’adversité.

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