Rien ne justifie l’organisation d’une quelconque élection sur le territoire malien dont beaucoup de zones se trouvent sous contrôle d’une nébuleuse armée par l’Occident et financée par les monarchies du Golfe pour déstabiliser notre pays à des fins géostratégiques. Elle laisse croire que les autorités sont plus préoccupées par leur maintien au pouvoir que la lutte contre l’insécurité qui coupe le sommeil à bon nombre de nos concitoyens. Elles sont aidées en cela par une classe politique dont les responsables se battent pour leur ventre que de l’intérêt général. Et leur revirement ne surprend guère les observateurs avertis du landerneau politique malien depuis leur arrivée au pouvoir en 1192. Ce duo pourra-t-il confisquer la victoire des Maliens ?
La classe politique malienne, issue des élections truquées, bâclées, ne cesse de surprendre l’opinion nationale par ses revirements au gré de ses intérêts privés. En effet, contre toute attente, les partis politiques, qui s’étaient farouchement opposés à la rédaction d’une nouvelle Constitution en développant des arguments juridiques contre le projet, ont appelé leurs militants à glisser le bulletin portant la mention ‘‘Oui’’ dans les urnes le 18 juin. Cette volte-face vient de prouver qu’une certaine race de politiciens maliens ne roule que pour leur confort personnel.
Pourtant, en prenant le pouvoir en 1992, à la suite d’une mascarade d’élections, ils s’étaient jurés de mettre définitivement fin aux pratiques malsaines du général Moussa Traoré (paix à son âme) par un coup de bâton magique à travers la démocratie importée, en contradiction avec nos valeurs. Malheureusement, le piège s’est refermé sur les concepteurs des mensonges qu’ils ont érigés en mode de gouvernance pour bien se servir du bien public. Ils se montrés plus prédateurs que les hommes du parti unique, jetés à la vindicte populaire pour prendre le pouvoir.
Comment peut-on soutenir une élection dans un pays, où l’insécurité règne en maître absolu ? La réponse est simple. Les militaires au pouvoir, ayant goûté aux délices, nourrisseraient l’ambition de ne plus retourner dans les casernes.
Quant aux dignitaires prédateurs des régimes précédents, ils ne souhaitent pas perdre leurs avantages qu’ils se sont indûment accordés à leur passage au pouvoir et à se mettre à l’ombre de la justice pour ceux qui traînent des casseroles. Et quand ce duo se donne la main, on parle alors de confiscation de pouvoir. Elle passerait par le maintien des hommes en tenue au pouvoir avec la complicité de la classe politique qui pousse ses militants à voter oui pour le référendum du dimanche 18 juin, à un moment où tous les efforts politiques devraient être conjugués pour la lutte contre l’insécurité. Cela n’est guère son souci. Alors que sa gouvernance a imposé des conditions de vie effroyables à des millions de Maliens qui peinent à manger à leur faim, à se soigner, à se loger et envoyer leurs enfants à l’école.
On ne cessera de le dire, le référendum du 18 juin est une duperie. Il vient renforcer le dispositif déjà mis en place pour le maintien des militaires au pouvoir. Il est le dernier verrou après la militarisation de l’administration publique (gouverneurs, préfets, sous-préfets militaires), de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), des ambassades et consulats. Et pour bien réussir ce coup fatal contre les intérêts du peuple malien, on fait appel à la classe politique pourrie pour jouer encore un sale tour contre leurs compatriotes qui croupissent sous le poids du vol de sa richesse par un groupe de bandits à col blanc, agissant au nom de la ‘‘démocratie’’.
Enfin, pour dire que rien ne justifie l’organisation d’une quelconque élection sur le territoire malien dont beaucoup de zones se trouvent sous contrôle d’une nébuleuse armée par l’Occident et financée par les monarchies du Golfe pour déstabiliser notre pays à des fins géostratégiques. Elle laisse croire que les autorités sont plus préoccupées par leur maintien au pouvoir que la lutte contre l’insécurité qui coupe le sommeil à bon nombre de nos concitoyens. Elle sera organisée pour mettre en place une coalition militaro-démocrate qui confisquera le pouvoir en 2024 et agira contre les intérêts du peuple malien. On dira adieu à la lutte contre la corruption. Et bonjour au luxe insolent des nouveaux dirigeants !
Certes, la transition organisera le référendum en 2023 et en 2024, elle serait incapable d’organiser les élections générales. Et en lieu et place, un gouvernement d’union nationale sera formé avec la classe politique prédatrice au détriment des forces du changement.
Malheureusement, du côté des partisans du non au projet de Constitution, on parle tout, sauf de l’insécurité. On aborde des sujets qui ne nous avancent pas dans la stabilisation du pays. L’insécurité qui chasse des milliers des Maliens de leurs villages est un sujet noyé dans des querelles partisanes et de clocher et de maintien au pouvoir d’une minorité.
Finalement, que veulent les Maliens ? Sinon, au Burkina Faso, la question a été tranchée. ‘‘Pas d’élection, tant que l’insécurité sévit dans le pays’’, dira le Premier ministre, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, devant les membres du Conseil national de transition (CNT), la semaine dernière.
Un acte patriotique à saluer !
Yoro SOW
Yoro faisons la difference entre democrates et kleptocrates car au Mali depuis 32 ans nous n’avons vu que des kleptocrates qui se disent democrates!
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