Faciliter l’insertion des filles mères dans le processus de développement économique et durable. Voilà d’un trait, l’objectif de l’ONG Association Des Filles Mères. Elle a officiellement lancé ses activités, le dimanche 14 mars dernier au quartier Badialan, en commune III du district de Bamako. La cérémonie a été présidée par le représentant du ministre de la Santé et des Affaires Sociales, en présence de la présidente, Mme Sangaré Aicha Koné, M. Moussa Koné, l’initiateur de l’ONG et plein d’autres invités.
Selon les responsables de l’ONG ADFM, les filles mères sont celles qui ont conçu un ou des enfants hors mariage. Il se trouve selon eux que la plupart d’entre elles sont laissées pour compte. Face à cette situation, les responsables de l’ADFM se sont sentis interpellés et ont jugé utile d’apporter leur soutien et accompagnement à cette couche de la société qui semble être marginalisée.
Pour relever les défis, l’ONG ADFM a plusieurs cordes à son arc. Elle compte réaliser un centre d’étude d’éducation sexuelle, la formation professionnelle, les garderies d’enfants. Bref, autant de bonnes initiatives pour redonner espoir aux filles mères dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou. S’y ajoutent les régions de Gao, Kidal, Taoudeni et le District de Bamako.
En effet, plusieurs raisons ont motivé les initiateurs de cette ONG à venir en aide aux filles mères, qui à leurs dires, ne doivent pas être exclues, dénigrées ou mal jugées par la société alors qu’elles ont droit à la liberté, à l’éducation, à la santé, à la protection et au mariage comme toute autre fille.
L’ONG ADFM n’entend pas s’arrêter à une simple assistance. Elle a envisagé des dispositions pour éviter les grossesses non désirées à travers les sages conseils, la sensibilisation sur l’utilité de la contraception et la création d’emplois permettant aux jeunes filles de subvenir à leurs propres besoins.
Dans un témoignage poignant, Mademoiselle Assanatou, une fille mère a fait des révélations qui font froid dans le dos de plus d’un. « J’ai eu l’enfant très tôt. Cela a impacté sur mon étude car en cours de route, tous les regards se rivaient sur moi. J’ai failli laisser le chemin de l’école par honte », a-t-elle révélé. Avant de saluer les initiateurs de l’ONG ADFM qui vont redonner de l’espoir aux filles mères et montrer à la face du monde qu’avoir un enfant n’est pas la fin du monde.
Prenant la parole, la Présidente de l’ONG, Mme Sangaré Aicha Koné dira que l’initiative est partie d’un constat. Avoir un enfant hors mariage n’est souvent pas compris par les parents et même par la société alors que ça peut venir par accident.
À l’en croire, les filles ne sont très généralement pas considérées à cause du mauvais jugement qu’ont fait souvent d’elles. Ce qui fait que leur prise en charge est tout autre chose. « Nous avons lancé cette association pour venir en aide aux filles mères et les encourager à se battre pour un avenir radieux », a-t-elle déclaré.
Le représentant de M. le Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, M. Chaka Coulibaly a apprécié à sa juste valeur cette ONG qui arrive à point nommé. Surtout quand on se réfère aux mesures et dispositions envisagées pour permettre aux filles mères de s’épanouir. Comblé de joie, il a soutenu que les accompagnements de son département ne feront pas défaut, cela pour permettre à l’ONG ADFM de relever les défis liés à la lutte contre l’exclusion sociale des filles mères qui ont besoin de soutiens et aides.
Adama Coulibaly