Voltaire a dit que : ‘’la vérité luit de ses propres lumières et on n’éclaire pas les esprits avec les flammes des bûchers’’.
Notre ancienne première dame a fait savoir au peuple, son avis sur le nouveau texte référendaire taillé sur mesure selon une bonne partie de l’opinion nationale. Elle s’affirme lorsqu’elle dit que :« Ne voyez pas sujet de fâcherie, Monsieur le Président, lorsque l’on argumente que le projet de réforme constitutionnelle en ces temps-ci est anticonstitutionnelle. L’article 118 de la constitution du 25 février 1992 est sans équivoque : « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. » Aucune querelle de chapelle, ni d’interprétation des textes n’est à faire valoir. Jamais, depuis l’indépendance, une atteinte plus grave n’a été portée à l’intégrité du territoire du Mali, Monsieur le Président. Kidal est pratiquement en sécession depuis quatre ans. Circuler dans le nord et le centre du Mali devient périlleux. Ce centre croule sous les coups de boutoir de divers groupes armés. L’intégrité territoriale du pays est tellement rognée que le Mali ne doit sa survie, en dépit du courage de nos forces armées, qu’aux forces étrangères ».
Elle rappelle les faits d’un pan de l’histoire de l’empire du Mali, en disant ceci:« Vous savez bien, Monsieur le Président, qu’en plus de votre titre de Président de la République, les maliens vous affublent allègrement de celui de Mandé mansa, le mansa du Mandé ou tout simplement mansakè. Mansa, Monsieur le Président, dois-je le rappeler, est le titre dynastique des empereurs du Mali médiéval. Après le règne de roitelets locaux portant déjà ce titre, le premier mansa empereur fut Sunjata KEITA, arrivé au pouvoir au milieu du XIIIe siècle. En flattant son ego outre-tombe, les griots panégyristes évoquent ses hauts faits glorieux consacrés par la force de l’arc. Certes, à travers Sunjata, c’est vous qu’on entend glorifier et magnifier, vous le héros du jour. Par ses détours langagiers, la tradition des griots procède à des télescopages temporels faisant de l’ancêtre et de son supposé descendant un seul et même personnage ».
Adam BA suggère au Président IBK de sortir de sa tour d’Ivoire et de la logique de procrastination. Elle lui demande de montrer au cran supérieur en annulant tout simplement son projet. Le peuple du Mali saluera sa sagacité. Elle recommande à IBK de faire preuve de bonne foi à la suite d’un grand discours au ton renouvelé, du haut de ses fonctions régaliennes, il s’adressera à la Nation entière, et mettra tout de suite en place une structure de gestion du dossier, qui va solliciter et mobiliser l’ensemble des acteurs de la société civile et des partis politiques, les experts, les syndicats, les associations, les religieux, et tout autre groupement ou individualité capable d’apporter son écot aux débats
A travers cette sortie de l’ancienne première dame, qui a vu naitre la carrière politique d’IBK, qui l’a vu grimper les différents échelons du pouvoir sous le magistère de son mari de Président de 1992 à 2000 en passant par le poste de conseiller diplomatique, d’Ambassadeur de Ministre des affaires étrangères, puis de Premier Ministre, s’adressé solennellement au Président IBK.
Qui peut donc connaitre IBK, mieux que cette brave dame, intellectuelle et responsable. Sa sortie n’est pas fortuite, elle parle aussi au nom de son mari certainement qui est passé également par le retrait définitif de sa réforme constitutionnelle en 2001, tout juste à la veille de son départ définitif de Koulouba.
Alpha Oumar KONARE et sa femme sont parmi les premiers militants et créateurs de l’Association ADEMA, un des fers de lance de la révolution populaire de 1991. Par conséquent, elle n’a pas parlé au hasard. Elle espère qu’IBK va l’écouter. Si n’est pas le cas, alors, ils pourront choisir leur camp. Et la suite est déjà connue, car la première trahison est toujours irréparable selon Milan KUNDERS.
Ivette GUINDO