Né vers 1990 à Abala au Niger, Abdou Ousmane dit Bani est un berger domicilié à Tagalet, région de Ménaka. Il est marié et père de 5 enfants. Il a comparu à la barre de la Cour d’assises de Bamako, le mercredi 27 octobre 2021, pour actes de terrorisme par appartenance à un groupe de combat intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste. Il a été reconnu coupable.
Flash-back. Dans la journée du 17 octobre 2019, les militaires de la force Barkhane ont mené une opération dans la localité de Tagalet au Niger, lieu d’intenses activités du groupe terroriste dénommé Etat islamique au grand Sahara. Cette force était à la recherche de deux individus armés, lesquels avaient pris la fuite à leur arrivée dans ladite localité.
C’est ainsi qu’un individu nommé Abdou Ousmane a été retrouvé caché sous un couvert végétal, non loin d’une arme et une moto abandonnées. Capturé par la force Barkhane, il a été remis le 25 octobre 2019 à la Brigade d’investigations spéciales du pôle judiciaire pour enquête.
A l’issue de l’enquête, il a été déféré au parquet du Pôle judiciaire spécialisé du Tribunal de grande instance de la Commune VI du district de Bamako. Interrogé, le mis en cause a nié toute appartenance à un quelconque réseau terroriste. Il a aussi nié les circonstances de sa capture telles que décrites. Il déclare avoir été capturé vers le coucher du soleil dans son campement pendant qu’il était malade, en compagnie de son oncle, sa tante, ses épouses et enfants.
Cependant, l’enquête a révélé un certain nombre de détails à charge confortant la thèse de l’appartenance du susnommé à un groupe terroriste. Il a été retrouvé sur l’inculpé une micro carte mémoire, laquelle après exploitation par des experts de la Brigade d’investigations spécialisées, a révélé 166 fichiers audio tous en arabe ; 519 fichiers en images dont 90 % sont des images des groupes armés terroristes ou des figures du terrorisme ; 65 fichiers vidéo dont la majeure partie est constituée des vidéos de propagandes jihadistes.
Il ressort du procès-verbal d’enquête préliminaire susvisé que le mis en cause a été soumis à des prélèvements d’échantillons de produits sur ses doigts. Après analyse, il a été révélé que ses doigts ont manipulé dans les temps voisins de sa capture des produits entrant dans la composition d’engins explosifs improvisés.
Abdou Ousmane dit Bani déclare à la barre être un simple berger et ne rien à voir avec les chefs d’accusation.
Face à cette dénégation et aux preuves établies, les juges l’ont quand même reconnu coupable et l’ont condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, au paiement de 10 millions de FCFA d’amende et 10 millions FCFA à verser au Service du contentieux de l’Etat.
Marie Dembélé
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