Accusations contre Soumaila Cissé : Bathily doit mettre un peu d’eau dans son vin

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Lors d’un meeting récent dans un foyer à Montreuil, en région parisienne, le ministre de la justice garde des sceaux Me Mohamed Aly Bathily affirmait qu’au moment où Soumaïla Cissé était ministre des Finances du Mali, ce dernier aurait spolié les travailleurs compressés de 40% de leurs droits qui s’élevaient alors à 56 milliards FCFA soit un détournement de  22 milliards 400 millions FCFA. Cette affirmation ne prête-t-elle pas à confusion quand au rôle et l’objectif du Garde des sceaux dans la lutte contre la corruption et l’impunité ?

Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux
Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux

Nous ne sommes plus à l’heure des campagnes électorales où tous les dénigrements ont couru la rue contre Soumaïla Cissé. L’heure de vérité a sonné, les Maliens ont enfin besoin de savoir qui est qui, et qui vaut quoi. Pour ainsi dire, si Soumaïla Cissé a volé autant d’argent, il y a lieu de se demander ce qu’attend le ministre d’Etat de la justice, deuxième personnalité du gouvernement, en charge particulièrement de la lutte contre la corruption et l’impunité, Me Bathily, pour ouvrir une enquête judiciaire contre l’accusé ? Autrement dit, saisir le tribunal compétent et transmettre les documents de preuve au juge. Ceci est valable pour tous les autres accusés dont Dramane Dembélé de l’Adéma. Ces hommes ne doivent ni être au-dessus de la loi ou bénéficier d’impunité, ni être victimes d’allégations mensongères. Surtout qu’il s’agit de personnalités respectables de la République en leur qualité de candidats sérieux (deuxième et troisième) à la présidentielle.

 

Le ministre Bathily doit bien savoir ce que c’est que s’attaquer à des individus sans preuve. Aussi, la lutte contre la corruption, la délinquance financière et l’impunité nécessite un système de contrôle, de sensibilisation et de répression avec en filigrane un programme d’exécution à court, moyen et long termes. Mais si Bathily lui-même ne sait pas ce qu’il fait aujourd’hui et ce qu’il doit faire demain, alors dans cet accrochage avec Soumaïla Cissé nous savons pour lui ce qu’il doit faire : apporter la preuve, toute la preuve et rien que la preuve de ses allégations, ou se taire à jamais. Nul besoin de lui dire que contrairement aux apparences, un ministre est au-dessous du député, un ministre est nommé, c’est un commis de l’Etat pour exécuter un programme de gouvernement et non pour s’en prendre aux élus nationaux en charge du contrôle de l’action gouvernementale par interpellation, motion de censure…

 

Sur cette affaire, voici la réaction de Soumaïla Cissé publiée vendredi dernier dans le journal L’Indépendant : ” En effet, depuis un certain temps, je reçois de nombreux appels de nos compatriotes du Mali et de la diaspora surtout de France au sujet de ces déclarations que j’ai fini par lire dans la presse. Je peux vous dire que je suis partagé entre deux sentiments devant  de pareilles  accusations : l’indignation et la pitié ! Indignation devant la bassesse, la méchanceté gratuite et le mensonge éhonté, pitié devant l’attitude d’un ministre aux abois, surtout préoccupé de sauver son fauteuil et qui tente désespérément de faire oublier ses propres frasques et son passé sulfureux à Dakar où il fut ambassadeur de ATT.

 

            Un Ambassadeur qui a abandonné notre ambassade dès qu’il a obtenu un poste plus juteux en Europe sans même en aviser nos autorités ! Voilà un ministre de la justice normalement tenu au devoir de réserve, surtout à la place qu’il occupe, qui est en campagne  électorale permanente et se permet de calomnier délibérément des citoyens sans l’ombre d’une preuve,  s’exposant ainsi à un procès en bonne et due forme pour diffamation. Alors je le mets publiquement et solennellement au défi d’exhiber cette fameuse circulaire dont il parle et que j’aurai signée pour m’adjuger 22 milliards 400 millions de francs de nos compatriotes compressés ! Comment  aurai-je pu émettre un tel document à l’insu du Président de la République de l’époque Alpha Oumar Konaré et surtout du Premier Ministre Ibrahim Boubacar Keita ? Ou alors étaient-ils complices d’un tel détournement ? “.

 

Le vin est tiré, il faut le boire. Nous attendons de Bathily qu’il fasse prévaloir une bonne et saine distribution de la justice dans notre pays. Les premiers actes posés sur la demande des victimes concernées ont été salués en attendant leur dénouement. Nous attachons du prix à l’exécution correcte de la lutte contre la corruption et la délinquance financière et le ministre peut compter en cela sur l’appui de tous les dignes fils de ce pays. En vue du changement tant souhaité.

Mamadou DABO

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