Parmi les dossiers les plus attendus de la deuxième journée de la Cour d’Assises de Bamako qui siège depuis lundi, 31 mai, figure en bonne place l’affaire Ministère Public contre Fadiala Diallo et Ibrahim Touré, accusés d’atteinte aux biens publics au préjudice de la BNDA portant sur un montant de plus de 10 millions de FCFA.
Travailler dans une banque est une chance dans un pays aussi pauvre comme le Mali. Car, la banque offre de bien meilleures conditions de vie et de travail à ses employés.
Malheureusement, certains se laissent aller et poussent la gourmandise jusqu’à confondre leurs poches avec les caisses de la banque. C’est visiblement ce qui est arrivé à Fadiala Diallo, caissier à l’agence BNDA de Bougouni au moment des faits qui remontent à mai 2006.
En effet, le 23 mai 2006, pour être exact, un contrôle inopiné des caisses effectué par le directeur adjoint décèle un manquant de 10.000.000 FCFA. Le directeur informé interpelle le caissier indélicat qui fournira des explications peu convaincantes. Comme si cela ne suffisait pas, il porte des soupçons sur un de ses collègues de service, en l’occurrence Ibrahim Touré, agent de crédit à la même agence. D’après Fadiala Diallo, ce dernier serait rentré plusieurs fois dans son box ce jour-là.
Face à ce cas flagrant d’atteinte aux biens publics, la banque porte plainte contre les deux hommes pour, d’une part, situer les responsabilités, et d’autre part entrer en possession de son dû. C’est ainsi que les deux agents ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. A l’interrogatoire, Fadiala Diallo et Ibrahim Touré n’ont pas reconnu les faits qui leur sont reprochés. L’information, en aucun moment, n’a nullement révélé une participation d’Ibrahim Touré aux faits de vol que tente de lui imputer son co-inculpé Fadiala Diallo.
Les charges, au stade de la procédure, étaient si insuffisantes qu’elles ne permettaient pas son maintien dans les liens de la prévention. Ce qui a, à juste titre, motivé le non-lieu dont il a bénéficié au niveau du juge d’instruction en date du 16 janvier 2007.
Cette mesure de mise en liberté provisoire a été élargie au principal accusé également, Fadiala Diallo. Considérant que les faits de détournement sont établis, punis par les articles 106 et 107 du Code Pénal et qu’ils peuvent donner lieu à l’application de peines criminelles, vu les articles 181, 182 et 185 du Code de Procédure Pénale.
Statuant en chambre du conseil, Fadiala Diallo a été mis en accusation et renvoyé devant la Cour d’Assises.
Après des débats très houleux, au regard des graves accusations qui pesaient sur lui, son avocat a réussi à le tirer d’affaire. Car, après la délibération, il n’a écopé que de 5 ans de prison avec sursis. Le jeune Fadiala Diallo doit remercier le ciel pour ces cinq ans de prison avec sursis, car même dans les grandes agences principales de Bamako où on effectue des centaines de millions de FCFA d’opération par jour, il est quasiment impossible d’enregistrer un manque journalier de 10 millions FCFA.
Diakaridia YOSSI