L’intégration dans l’armée de 26 000 ex-combattants sur 2 ans ! Telle est la principale décision de la réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR) sur certains aspects de sa mise en œuvre. Le processus de mise en œuvre est ainsi relancé. Même si la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’éternelle insatisfaite, aurait souhaité plus.
Le gouvernement malien va intégrer 26 mille ex-combattants en deux phases, a indiqué vendredi dernier (5 août 2022) le communiqué final qui a sanctionné la réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR) sur certains aspects de sa mise en œuvre.
Comme la cérémonie d’ouverture, la clôture a été aussi présidée par le Premier ministre de transition malien, Dr Choguel Kokalla Maïga. En plus des parties signataires, cette rencontre a enregistré la présence de la Médiation internationale et de la communauté internationale autour du Comité de suivi de l’accord (CSA).
Au terme de cette rencontre de 5 jours (1er-5 août) les participants ont ainsi demandé l’intégration de 26 000 ex-combattants en deux phases de 13 000. La première est répartie selon le quota ayant déjà fait l’objet d’un consensus entre les parties et la seconde sur une période de deux ans (2023-2024).
Ils ont également recommandé la création et l’opérationnalisation d’une commission ad hoc pour conduire les travaux de reformulation des propositions pour la gestion au cas par cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements signataires de l’APR. «Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour diligenter les réformes politiques et institutionnelles non liées à la réforme constitutionnelle», a indiqué le communiqué final de la rencontre.
A l’issue de cette rencontre, a souligné le communiqué, le gouvernement et les mouvements signataires ont réaffirmé leur «pleine détermination» et leur «ferme engagement» à poursuivre les échanges et l’ensemble des actions nécessaires à la «stabilisation du Mali, à la restauration et à la consolidation d’une paix durable» au bénéfice du peuple malien. Mais, selon des indiscrétions, la CMA aurait déploré que «la question de la chaîne de commandement dans cette future armée n’ait pas encore réglée».
Mais comme l’a déclaré le Colonel-major Ismaël Wagué (ministre de la Réconciliation nationale, de la Paix et de la Cohésion sociale), en paraphrasant le légendaire et l’emblématique Nelson Mandela, «la réconciliation est un processus spirituel qui nécessite plus qu’un simple cadre juridique. Cela doit se produire dans le cœur et l’esprit des gens».
Dans son allocution de clôture, le Premier ministre a salué «la disponibilité, la flexibilité, l’engagement et l’esprit de compromis» dont les participants ont fait montre et qui ont permis d’aboutir aux résultats encourageants. «Le gouvernement de Transition, sous le leadership du président Assimi Goïta, ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre sa part d’engagement de ce qui a été convenu», a promis Choguel Kokalla Maïga.
Issu du processus de négociations à Alger (Algérie), l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali a été signé entre le gouvernement malien et des mouvements rebelles basés dans le nord du pays en mai et juin 2015. Très contesté par de nombreux intellectuels, une grande partie de la société civile, cet accord est confronté à de nombreux obstacles politiques par rapport à sa mise en œuvre.
Avant d’être renversé par les militaires le 18 août 2020, l’ex-président feu Ibrahim Boubacar Kéita avait souhaité la relecture de certaines dispositions afin de faciliter cette mise en œuvre.
Naby