Rien ne va à ACCESS SA, une entreprise spécialisée dans l’électrification rurale. Le PDG, Dr Ibrahim Togola, et 27 de ses employés ne soufflent plus dans la même trompette. En cause, le non-paiement des salaires et des conditions de travail en violation de la réglementation en vigueur.
5 624 000 FCFA, c’est le montant des arriérés de salaire dû par l’entreprise à ses employés. L’information a été donnée par ces derniers au cours d’un point de presse, ce mardi 25 février, à la Maison de la presse. «Cela fait sept années que je travaille pour ACCESS SA, je n’ai pas d’arriérés de salaire, mais j’ai rejoint mes collègues pour dénoncer nos conditions de travail. Depuis 2013, je n’ai eu aucun congé, je n’ai aucune couverture sociale: ni INPS, ni AMO», proteste Ibrahim Sangaré, un conférencier.
Employé seul à la centrale solaire de Finkolo Ganadougou dans le cercle de Sikasso, Bakary Keita réclame deux mois de salaire. Mais le jeune homme craint de ne jamais voir la couleur de cet argent. Le 27 janvier 2020, raconte-t-il, il y a une panne sur le réseau électrique qui dessert l’hôpital, la mairie et une trentaine de familles environnantes. Malgré mes notes au Directeur de la centrale, je n’ai pas eu de réponse. «Je suis accusé aujourd’hui d’avoir occasionné cette panne à cause de la grève. Notre grève n’a pourtant commencé que le 30 janvier», se justifie l’employé, inquiet de son sort.
A la conférence, le document de presse montre des employés avec 11 mois d’arriérés de salaire, notamment à Garalo. Ils sont nombreux cependant à ne pas pouvoir faire le déplacement à Bamako pour soutenir la lutte, faute de moyens financiers. «Nous avons tenté de rencontrer le PDG Ibrahim Togola, mais il a tout toujours refusé», informe Moussa Bagayoko. Et de poursuivre: «Nous avons saisi l’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et l’Electrification Rurale (AMADER) [dont relève administrativement ACCESS SA]. Cela n’a rien donné et lorsque nous avons été convoqués au bureau du PDG, nous y avons trouvé un huissier qui a tenté de nous accuser d’ «abandon de poste».
L’inspection du travail saisi
Décidé à se faire entendre, le collectif affirme avoir saisi l’Inspection du travail. « Là-bas, nous avons été informés qu’ils ont convoqué deux fois le PDG. Mais, il n’a jamais répondu. La troisième sans réponse, l’Inspection du travail dit qu’elle passera le dossier à la justice», explique Bakary Keita. Dans leur plaidoirie, le collectif en appelle à toutes les bonnes volontés pour les aider à avoir leurs salaires. Si après, ils doivent être licenciés, ils disent l’accepter, à condition que leur employeur leur verse les indemnités de licenciement.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net