Pour l’amélioration de la prévention et la prise en charge juridique des cas de violences conjugales et faciliter l’accès des survivantes à la justice, la Fédération nationale des collectifs et organisations Féminines du Mali (FENACOF-Mali), en collaboration avec l’organisation canadienne, Journalistes pour les Droits Humains (JDH), a organisé une Table ronde sous le thème : « L’accès à la justice des survivantes de violences conjugales au Mali ». C’était le jeudi 20 mars à la Maison de la Presse.
Au Mali, les Violences Basées sur le Genre (VBG), y compris les violences conjugales, ont connu une augmentation alarmante au cours des dernières années. En effet, selon les statistiques du Système d’Information sur les Violences Basées sur le genre (GBVIMS), en 2021, 9.540 cas de VBG ont été signalés ; 14.264 cas en 2022 soit une hausse de 49% par rapport à 2021. Ainsi, près de 16.000 cas de VBG en 2023 ont été enregistrés soit 1.333 cas par mois dont 96% touchent les femmes et les filles. Et parmi les formes de VBG les plus préoccupantes, y figurent les violences conjugales. Qui persistent depuis des années au sein des communautés maliennes, ce, à cause de plusieurs facteurs et inégalités.
Face à ce constat alarmant, le jeudi 20 mars, la FENACOF-Mali et JDH s’y sont intéressés au sujet à travers une table ronde tenue à la Maison de la Presse dont la cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par la représentante du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Fatoumata Siré Diakité. Au présidium, elle était accompagnée de la Présidente de la FENACOF-Mali, Kadidiatou Togola Sow et du coordinateur de JDH-Mali, Moro Siaka Diallo.
Dans son intervention, le Coordinateur de JDH-Mali, M. Diallo a souligné l’importance de la rencontre. Notamment qu’il s’agit de contribuer à renforcer la protection des femmes et filles victimes de violences conjugales et à promouvoir les droits humains au Mali. Au sein de nos diverses communautés, dit-il, la violence conjugale a longtemps été une problématique sociale et culturelle qui s’est inscrite dans des rapports d’inégalités et de pouvoir entre les hommes et les femmes. Que depuis la crise sanitaire de COVID-19 associée à la crise sécuritaire et à des difficultés socio-économiques ayant rendu plus vulnérable la femme et ses enfants, la problématique de la violence conjugale évolue encore plus et de façon dramatique dans notre pays.
Selon lui, depuis décembre 2024, l’Etat malien a renforcé le cadre législatif et juridique afin de mieux lutter contre les VBG, à savoir la Loi N°2024-027 du 13 décembre 2024 portant Code Pénal qui prévoit plusieurs dispositions contre les atteintes au genre. De son avis, cette avancée est très pertinente et remarquable pour rendre plus efficace la lutte contre les violences sexistes. Cependant, qu’elle reste insuffisante.
Parlant de la table ronde, il dira qu’elle constitue une opportunité pour chaque actrice et acteur de renforcer les efforts entre organisations, structures et services pour améliorer la prévention et la prise en charge, briser le silence qui touche les actes de violences conjugales au quotidien et d’en finir avec la dynamique au Mali.
Pour la présidente de FENACOF-Mali, Kadidiatou Togola Sow, malgré des efforts, la prévention et la prise en charge juridique constituent des défis importants à relever pour assurer une protection efficace pour les survivantes de VBG en général et les femmes victimes de violences conjugales en particulier. De ce fait, que cette table ronde est une occasion pour s’y pencher avec des recommandations à l’appui.
« La lutte contre les violences basées sur le genre est une priorité pour notre pays de façon générale et particulièrement pour le MPFEF à travers la création du programme national pour l’abandon » a déclaré la représentante du MPFEF, Fatoumata Siré Diakité. Pour elle, cette rencontre est précieuse pour discuter des défis liés à l’accès à la justice et à la protection juridique. Egalement d’identifier ensemble les obstacles empêchant les survivantes de dénoncer les violences et d’accéder aux services de soutien nécessaires.
La table ronde a été sanctionnée par divers panels et de fortes recommandations.
Mariam Sissoko