Les journalistes imprégnés des approches et méthodes de L’ONG TOSTAN dans le village de Zéta
Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet « Accélération de l’abandon de l’excision dans la région de Koulikoro et Dioila », l’ONG TOSTAN en partenariat avec le Fond des Nations-Unis Pour la Population(UNFPA), le Royaume de Belgique, l’ONG AMSOPT et DAGNE, a organisé, le mercredi 28 novembre dernier, un voyage de presse avec les medias régionaux et nationaux dans le village de Zéta (cercle de Dioila).
Cette visite de terrain vise à amener les hommes de medias à constater de visu les acquis communautaires en matière de l’abandon de l’excision et autres pratiques néfastes dans la localité et leur a permis de discuter et échanger directement avec les populations bénéficiaires dudit projet.
C’était en présence du coordinateur National de l’ONG TOSTAN, Moussa Diallo, du maire de la commune rurale de Wacoro, Lassina Traoré , de la Directrice Régionale de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille de Koulikoro, Bocoum Awa Guindo, le sous-préfet central de Dioila, Traoré Virginie Traoré, et d’une forte délégation des cercles de Koulikoro, Banamba, des populations du village de Zéta(Dioila).
A l’entame de ses propos, le Directeur de coordination de l’ONG Tostan a salué la population de Zéta pour avoir accueillir en liesse son projet sur « l’Accélération de l’abandon de l’excision et autres pratiques néfastes » dans leur village. Il a également salué toutes les autorités et partenaires ayant effectués le déplacement pour accompagner son projet. A sa suite, le maire de la commune rurale de Wacoro dira que cette question était un sujet tabou dans sa commune avant l’arrivée de Tostan. Pour lui, l’ONG a permis aujourd’hui d’organiser cette rencontre de grande ampleur impliquant toutes les couches et sensibilités de ce village et environnant afin de parler de l’abandon de la pratique de l’excision. Et le maire d’ajouter que les activités de l’ONG en matière des droits humains et de l’abandon de l’excision sera inséré dans le PDSEC de la commune de Wacoro.
Des sketchs sur l’abandon de l’excision, les droits humains, les violences faites aux femmes autres pratiques néfastes ont été joués par les populations du village de Zéta en présence de la foule. Selon les témoignages de certaines personnes, ces sketchs sont une illustration des formations acquises au près de l’ONG Tostan. Après avoir pris conscience des méfaits et conséquences néfatses de la pratique de l’excision sur la femme, plusieurs femmes et hommes ont déclaré publiquement l’abandon de cette pratique. Toutes les questions posées par les journalistes notamment en matière de lutte contre la pratique de l’excision, du mariage précoce, des droits humains, sur la formation, la fin du projet et les financements liés aux activités de Tostan, ont été répondues avec précision par les habitants de Zéta et environnant.
Il faut rappeler que Koulikoro, la deuxième région administrative du Mali, a une population estimé à 2 422 108 habitants. Dans cette région économiquement rurale, la population est constituée en majorité de Bambara, Malinké et Soninkés. Ces communautés ont traditionnellement un fort taux de pratique de l’excision qui est encore à ce jour une norme sociale encore très rependue. Selon l’enquête démographique et de santé et de santé EDSM 2006 l’excision est pratiquée à 97,4 % par les populations de cette région, ce qui est au dessus du taux de prévalence national qui est de 91%. Le taux de prévalence est particulièrement élevé chez les principales communautés de la région de Koulikoro : Bambara 98%, Malinké 98% et Soninké 97%. Selon l’enquête démographique, les taux de prévalence de la pratique de l’excision varient aussi selon la religion pratiquée : Musulmans 86%, Chrétiens 68%.
C’est dans ce cadre que le projet Tostan met en œuvre le Programme de Renforcement des Capacités Communautaires dans 20 villages des cercles de Koulikoro, Banamba et Dioila, et aussi mène également les activités de mobilisation sociale sur les Violence Basée sur le Genre, l’excision, le mariage des enfants et autres pratiques néfastes dans 150 communautés dans ces trois cercles.
Ousmane Ladji Bamba