Abus et trafic illicite des drogues : focus sur la consommation non médicale du Tramadol au Mali

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Une vue du presidium

Kayes a abrité, pendant deux jours, l’édition 2018 de la Journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Le lancement des activités, a eu lieu ce 26 juindans la salle de conférence de la CCIM Kayes. La cérémonie était présidée par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Sous le thème: «la problématique de la consommation non médicale du Tramadol au Mali».

-Maliweb.net- Des sketchs, des conférences, une marche de sensibilisation ou encore l’incinération des drogues saisies par les différents services de la région. La journée du 26 était chargée à Kayes. Elle a été organisée par l’Office Central des Stupéfiants (OCS), en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) et la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma).

200 000 comprimés de Tramadol saisis, en 2017, par la seule antenne de Kayes de l’Office Central des Stupéfiants. Pour le ministre de la Sécurité, le général Salif Traoré, qui a lancé les activités à Kayes, le phénomène est désormais une question de santé publique. L’heure est donc à la mobilisation générale.

Le choix de Kayes pour abriter la journée n’est pas fortuit. Selon le général Salif Traoré, c’est dans cette région où il y a eu le plus grand nombre de saisie.L’une des raisons à cette situation, explique le ministre, est l’ouverture de la région à trois pays frontaliers. C’est en langue nationale bambara, que le Gal SalifTraoré a invité les Kaysiens à combattre farouchement le phénomène.«Le phénomène grandissant de la consommation du Tramaol doit nous interpeller tous, décideurs politiques, forces de sécurité,membres de la société civile, leaders d’opinion ou même chefs de famille», a indiqué le ministre de la sécurité et de la Protection Civile.

Un phénomène difficile à combattre

La consommation du Tramadol, reconnaît-on, amenuise le bien-être de la jeunesse. Pourtant la lutte contre la consommation de cette substance n’est pas chose aisée au Mali. Le problème, explique Ganda Traoré, représentant ONUDC au Mali, c’est que le Tramadol est un antalgique légalement prescrit par les médecins. Ce qui est inquiétant, ajoute-t-il, c’est qu’au Tramadol de 50 mg prescrit, s’oppose le Tramadol de contrefaçon dont le dosage dépasse parfois 200 mg.

Aussi appeléTra, Tiga, ou Drogue du djihad, les premières victimes du Tramadol au Mali sont les jeunes (élèves et étudiants), les ouvriers ou encore les chauffeurs routiers. Selon l’addictologue, médecin lieutenant-colonel Ismaël Makalou, la consommation du Tramadol expose àdes risques: de dépendance, de criminalité et même de suicide. Sur l’organisme, le Tramadol a des effets secondaires au niveau du système digestif. Ces victimes sont exposées à un risque d’hypoglycémie, de problèmes rénaux ou à des troubles neurologiques et psychiatriques.

8 tonnes de produits incinérés

Dans l’après-midi du 26 juin, le directeur régional des Douanes de Kayes et le Directeur de l’Office central des Stupéfiants, le magistrat-colonel Adama Tounkara, ont assisté à l’incinération de 4 tonnes de drogues saisies et 4 autres tonnes de produits pharmaceutiques prohibés dont plusieurs comprimés de Tramadol.L’incinération a eu lieu en présence du procureur de la République près du Tribunal de première instance de Kayes.

Mamadou TOGOLA, envoyé spécial à Kayes

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