Absentéisme dans les services : Les femmes en tête du peloton

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L’étude ainsi présentée par l’AMAGRH, place les femmes en tête des grands des absents dans les services publics. Elles s’absentent trois fois plus que les hommes ainsi que les célibataires sans enfants et les travailleurs jeunes  plus que les personnes mariées et les couches les plus âgées. La table ronde a été organisée en prélude à la 18ème édition des Journées Africaines des Ressources Humaines (JARH), prévues pour les 10, 11 et 12 mars prochain à Bamako. Sans être misogyne, les professionnels du travail ont  osé évoquer tout haut un sujet que tout le monde murmure tout bas.

Le thème : « l’Absentéisme : quels enjeux ? Quelles solutions ? », est donc à la fois actuel et évocateur d’un grand malaise social, qu’il nécessite de s’y pencher si l’on veut régler la question de l’emploi dans notre pays.

Pour parler de la rencontre africaine, le président de l’AMAGRH, Nouhoum Diakité, rappelle qu’elle intervient un mois après le report de la 18ème édition du JARH qui était initialement prévue pour les 18 et 20 Novembre 2014, mais reporté sine die à cause du virus à Ebola, qui s’était invité dans notre pays. D’où l’occasion pour le président de l’AMAGRH, Nouhoum Diakité de souligner que le Café RH qui se veut  un espace de rencontre et d’échanges pour les professionnels de la GRH et leurs partenaires sociaux, se tient dans un contexte particulier. Selon lui, elle offre l’occasion de partager avec ses membres et partenaires, l’étude menée par Aboubacar Sidiki Kanté, directeur des Ressources Humaines d’Embal-Mali, et non moins membre de l’AMAGRH, sur le thème de : l’Absentéisme.

Il ressort de cette l’étude, qu’au Mali l’absentéisme est un phénomène récurent aussi bien dans les services publics que privés. Parlant des causes du phénomène, l’auteur dira que plusieurs facteurs sont à l’origine du mal. D’abord, le statut matrimonial du travailleur, le faible niveau du salaire du travailleur, son âge et le sexe entre autres. Ainsi à en croire cette étude, les femmes s’absentent trois fois plus que les hommes. Et pour Aboubacar Sidiki Kanté, ce nombre élevé s’explique par le fait que les femmes sont plus sollicitées, en termes d’organisation que les hommes lors des cérémonies de baptême, de mariage, décès entre autres. Auxquelles causes s’ajoutent les contraintes de la maternité. Quant au statut matrimonial, selon le conférencier,  les employés célibataires sans enfants et les jeunes s’absentent plus fréquemment que les employés mariés.

S’attardant sur le faible niveau de salaire comme cause principale de l’absentéisme, le conférencier a soulevé la problématique de la motivation, obligeant certains travailleurs à mener plusieurs activités en même temps. En plus, Aboubacar Sidiki Kanté s’est également penché sur les cas d’abandon de poste qui s’expliquent entre autres par les besoins de fumer, de prier ou d’accompagner un visiteur.

Cependant pour lutter contre ce fléau qui fait perdre à l’Etat et aux entreprises des sommes évaluées à des milliards de Fcfa chaque année, l’AMAGRH  propose les services à prendre des mesures plus rigoureuses. Et ce, en établissant les temps de présence et d’absence au travail à travers le pointage biométrique. Mais aussi, de tenir compte des temps de présence d’absence du travailleur lors du paiement.

Le représentant du ministre du Travail de la Fonction Publique et des Relations avec  les Institutions de la République, Niafou Sissoko, pour sa part dira que le thème choisi par l’AMAGRH est d’une importance capitale. Car dit-il, le thème : « Absentéisme, quels enjeux, quelles solutions » figure parmi les préoccupations majeurs du département du Travail et de la fonction publique. Selon lui, à travers cette étude l’AMAGRH contribue aux réflexions sur le phénomène de l’absentéisme que le gouvernement s’engage à combattre en vue d’améliorer les performances de notre économie, a-t-il ajouté.

« Toute action visant la réduction de l’absentéisme doit être centrée d’abord sur l’amélioration du management, et ensuite sur une démarche participative en impliquant les principaux intéressés, à savoir les salariés et les instances représentatives dans l’entreprise », a-t-il, souligné. Avant de conclure que les Gestionnaires des Ressources Humaines ont la lourde charge du management des hommes.

Lassina NIANGALY

 

 

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