Absentéisme dans les institutions et services publics : Et si Assimi s’assumait …

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Auréolé de la popularité dont il jouit, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta doit s’assumer face à l’absentéisme récurrent au sein des institutions et administrations publiques. Il doit faire une descente inopinée dans les services et sévir, au lieu de se contenter de dénoncer ce …fléau.

La période de la Transition est le moment plus qu’indiqué pour le chef de l’Etat de faire une visite inopinée dans des institutions et services pour sévir contre les cas d’absentéisme chronique. C’est mieux que de se contenter de le dénoncer…

En effet, le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goita « n’entend plus tolérer des absences non justifiées de ministres, lors du traditionnel Conseil des ministres du mercredi ». C’est un tweet de la présidence qui l’assurait récemment. Le tweet poursuivait que « le PM est invité à veiller à l’application de cette décision ».

Cette mesure traduit, au-delà de l’institution gouvernementale, la fâcheuse tendance à l’absentéisme dans d’autres institutions de l’Etat et dans la majorité des services publics. Le phénomène est simplement ahurissant, voire désolant. Des individus sont payés par l’Etat pour des services qu’ils rendent à peine, trouvant toujours le moyen de faire à peine le minimum pour toucher quand même le maximum, le plein de leurs salaires, indemnités et primes.

Le Malikura, appelé de tous les vœux, doit rompre aussi avec de telles pratiques. Le chef de l’Etat devrait envisager une visite surprise dans des ministères et dans des institutions de l’Etat, pour constater de visu le dégât. Combien de hauts cadres continuent d’émarger au budget de l’Etat et passent le plus clair de leurs temps de travail dans d’autres activités professionnelles et/ou lucratives ? Cela est une forme d’enrichissement illicite, voire de corruption ou de mauvaise gouvernance. Il faut administrer à cette pratique, qui s’est enracinée dans nos chromosomes, la thérapie de choc pouvant dissuader ces fossoyeurs de la bonne marche de l’Etat. C’est aussi à ce prix qu’on travaillera au retour de l’autorité de l’Etat. La récréation a trop duré. Puisque dans de nombreux services et institutions étatiques, le principe de la continuité du service public est un vain mot. Les agents désertent régulièrement leurs postes sans aucune crainte d’être punis pour cela. Alors que des milliers de jeunes chôment et ne demandent qu’à travailler. Que dire de ces médecins formés et payés sur le budget de l’Etat et qui consacrent l’essentiel de leurs temps de travail dans leurs cliniques privées ? Certains d’entre eux donnent les rendez-vous médicaux dans ces cliniques privées, histoires d’empocher frauduleusement de l’argent de ces patients !  Quelle honte !

Rappelons que depuis très longtemps, l’absentéisme est devenu une gangrène dans l’administration publique malienne. Tenez, par exemple, comme par une sorte de prémonition, à la séance plénière de l’Assemblée Nationale (la dernière avant le coup d’Etat contre ATT le 22 mars 2012), le jeudi 13 mars, l’Hémicycle de Bagadadji ne comptait que 27 députés sur 147 dans la salle «Modibo Keïta». Les autres députés vaquaient à leurs affaires personnelles : ce qui, à leurs yeux, est plus important que de représenter valablement le peuple lors de l’adoption des différents projets de loi, qui sont rangés pour plus tard… Le CNT est-il mieux loti par rapport à ce problème ? Rien n’est moins sûr.

Le ver de l’absentéisme est dans le fruit malien depuis longtemps. Il faut l’en extirper, si nous voulons donner la chance au Malikura !

Bruno D SEGBEDJI

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