La première édition du Salon national du mariage de Bamako (Sanamba) se tiendra les 17, 18 et 19 mai prochain au Centre international de conférences de Bamako (Cicb). L’Aube a rencontré son commissaire général, Aboubacar Sangaré, qui évoque dans cet entretien les motivations et les objectifs dudit salon.
L’Aube : Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer le Sanamba ?
Aboubacar Sangaré : Une seule réflexion nous a conduits à ce projet : c’est comment revaloriser le mariage et retrouver les valeurs qui l’ont fondé. Ce salon est conçu comme un projet de développement socio-économique et culturel. Il offre des opportunités d’affaires et d’investissements. Il promet de devenir l’un des grands rendez-vous évènementiels du Mali et de la sous-région.
Avez-vous déjà des partenaires pour cette première édition ?
Des pourparlers sont en cours. Mais déjà des partenaires ont affiché un intérêt pour notre projet et ont exprimé leur volonté de nous accompagner. Il s’agit, entre autres, de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), du Fonds d’appui à la formation professionnelle et l’apprentissage (Fafpa), le ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et le ministère des Affaires religieuses et du Culte.
Quelles sont les activités prévues au cours du Sanamba ?
Le pari de cette première édition est d’organiser 4 activités majeures, notamment l’ouverture officielle du salon, les conférences débats, l’exposition des produits et activités qui concourent à la réalisation du mariage, et la nuit des mariés.
Il est également prévu le lancement d’un magazine d’informations générales, la projection de films documentaires et l’aménagement d’espaces d’écoute et d’échanges entre des jeunes et des personnes de référence. Il s’agit pour nous de créer un cadre permanent de rencontres et de concertations pour susciter une dynamique autour l’institution « Mariage » et restaurer nos valeurs culturelles.
Alors qu’attendez-vous de ce salon du mariage ?
Le Salon national du mariage de Bamako est une opportunité que les Maliens doivent saisir pour promouvoir les activités liées au mariage. Que les 5 dimensions du mariage soient connues et respectées par les mariés, à savoir les dimensions traditionnelle, religieuse, civile, gestion et artistique. Cela nous permettra de revenir dans les valeurs traditionnelles qui fondent le mariage. Car nous pensons que nous avons trop dévié du chemin du mariage. Avec plus de 10 000 divorces par an à Bamako, nous sommes tous interpellés. Et nous devons nous interroger sur les raisons de ce dérapage. Je crois que le Sanamba, qui est également un cadre de réflexion, pourra permettre de trouver des solutions adaptées.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Nous avons rencontré des difficultés parce que c’est une première édition. Quand on dit salon de mariage, les gens voient tout de suite l’aspect « Epoux-épouse ». Alors que derrière cette institution, il y a toute une gamme d’activités en amont et en aval. Ces activités sont souvent méconnues. Et le Sanamba mettra ensemble tous les intervenants pour qu’ils se connaissent et échanger sur les défis, les opportunités et les perspectives de cette institution.
Quelle est votre cible ?
Nous ciblons principalement les jeunes. Car ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui sont en déphasage avec la culture. Contrairement à leurs parents et grands-parents, ils se marient dans la rue avec tous les risques que cela représente. N’est-ce pas là une déviation ? Si les jeunes sont informés sur le mariage, beaucoup de choses pourront être évitées. Donc, il y a lieu de se pencher sur le sujet et rédiger s’il le faut un mémorandum à l’attention de l’Etat pour dégager un mécanisme de réflexion et de proposition de solutions.
Propos recueillis
par Idrissa Maïga
Quelle belle initiative M. Sangaré, du courage!
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