La Transition malienne n’a pas encore fini de nous faire vivre ses soubresauts.
Le Mali a connu le 18 août 2020 dans un coup d’Etat perpétré par des jeunes colonels. Forçant du coup le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita à la démission force ainsi qu’à la dissolution du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale. Tout cela, après plusieurs mois de manifestation du M5-RFP avec à sa tête l’ imam Mahamoud Dicko.
Les militaires venus parachever la lutte du M5-RFP ont cependant vite pris goût au pouvoir et se sont accrochés en s’ accaparant des postes stratégique de la République.
La cohabitation devenait trop difficile entre le président de la transition et son vice-président. Cela après les exigences de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le chef de la junte, le colonel, Assimi Goita, occupant le poste de vice-président, était jusque-là le vrai homme fort du pays. C’est lui qui détenait le vrai pouvoir.
Bah N’daw que les putschistes ont choisi pour présider aux destinées de la Transition a voulu imposer sa propre loi sans consulter ces faiseurs de roi. Ainsi quand le Premier ministre Moctar Ouane a démissionné, Bah N’daw l’a reconduit à son poste sans informer l’ex-junte.
En plus, il a formé l’équipe du nouveau gouvernement sans informer le vice-président, le colonel Assimi Goita et surtout en écartant deux colonels issus de la junte. Il s’agit du colonel Modibo Koné et le colonel Sadio Camara respectivement ministre de Sécurité et le celui de la Défense dans l’ancien Gouvernement.
Suite à l’annonce des membres du gouvernement faite à l’ORTM le lundi dernier, les éléments de la junte ont arrêté le président de la transition Bah N’daw, son premier ministre, Moctar Ouane et le nouveau ministre de Défense général Souleymane Doucouré pour les conduire à Kati où ils sont détenus depuis le lundi. Ils ont été arrêtés avec le secrétaire général de la présidence et son adjoint, le chef d’état major particulier du président de la transition et l’ancien chef des renseignements, Moussa Diawara.
La communauté internationale a immédiatement appelé à la libération des personnalités détenues.
Dans un communiqué lu à la télé le mardi dernier, le conseiller spécial du vice-président justifie ce coup de force par le non respect de Charte de transition par le Président Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane.
Le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan est arrivé à Bamako le mardi soir pour des négociations. Les militaires auraient convoqué le M5-RFP pour discuter avec lui le lundi nuit à Kati du choix du prochain Premier ministre.
Entre temps, le duo Bah N’daw-Moctar Ouane a été demis de leurs fonctions avant qu’il ne démissionne ce mercredi.
A suivre
Seydou Diamoutené