Abattoir frigorifique du quartier ‘’Sans fil’’ : Du ‘’poison’’ dans nos marmites !

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A l’abattoir frigorifique situé au quartier « sans fil » dans la zone industrielle de Bamako, les bœufs et les moutons destinés à la consommation des populations bamakoises sont abattus en violation des règles d’hygiène les plus élémentaires en la matière. Au regard de nos constats sur le terrain, le promoteur de cette structure qui amasse une somme d’argent assez importante chaque jour se moque pas mal de la santé des populations bamakoises, qui, tous les jours, consomment la viande provenant de cet abattoir. Enquête !

Depuis sa privatisation, il y a environ une dizaine d’années, l’abattoir frigorifique du quartier ‘’Sans fil’’ qui dessert en viande une grande partie des populations bamakoises, en l’occurrence celles de la rive gauche du District de Bamako, n’a quasiment connu aucune amélioration de ses services au plan technique.

Il était environ 21 heures passées, ce jour quand nous arrivions à l’abattoir frigorifique du quartier ‘’sans fil’’. L’entrée est libre et tout le monde y a accès sans aucune contrainte. Dans la cour, tout comme dans les salles d’abattage, l’ambiance n’a rien à envier à celle du grand marché de Bamako. Bouchers, clients, employés de l’abattoir, mendiants et enfants de la rue, tout le monde y circule  librement.

Au rez-de-chaussée, dans la première salle à laquelle nous avons eu accès, dans une odeur nauséabonde, les ouvriers s’occupent des entrailles. Notre premier constat est peu reluisant. Au sol, l’eau entremêlée de sang coule sous les pieds des clients et des bouchers, ainsi que tous ceux qui fréquentent les lieux. Dans le couloir, deux  maigres bœufs blancs se lamentent au sol, attendant l’instant fatidique, tandis qu’à côté, les excréments coulent dans un pousse-pousse à travers un gigantesque tuyau. Puis soudainement, nous voyons un  garçonnet sortir de l’une des portes qui mène au couloir où nous nous trouvions.

Nous étions encore loin d’imaginer ce qui se trouve à l’étage, dans la salle de la triperie, où la viande est découpée. Pour accéder à cette salle, il faut marcher dans le sang et de l’eau qui jonchent tout  l’escalier où trainent quelques têtes de bœuf.

Dans la salle, une foule immense, composée de clients et de petits vendeurs et de simples curieux, au nombre desquels des enfants de bas âge s’entremêlent, tel dans un marché. Une situation qui contraste avec les principes élémentaires d’hygiène qui doivent prévaloir dans un abattoir moderne digne de ce nom. Principes selon lesquels, seuls les vétérinaires et quelques bouchers doivent avoir accès à la salle de la triperie.

Pis, dans la même salle,  on peut constater avec beaucoup de peine, des foies et autres organes déposés à même le sol sur des bâches en plastique. Aussi, les  toilettes utilisées par les travailleurs de l’abattoir sont presque impraticables tellement qu’elles sont sales.  Pourtant, ce sont les pieds des usagers de ces toilettes qui trainent au sol avec la viande  consommée tous les jours par les millions de Bamakois. Car, pour toute la ville de Bamako, il n’y a que deux abattoirs. Et l’une des tables, celle sur laquelle, les vétérinaires inspectent les organes, tel que le foie, n’est quasiment qu’un amas de rouille.

Quant à l’eau avec laquelle la viande est lavée, selon nos investigations, elle est directement tirée du fleuve sans aucun traitement. Et le désordre est tel que, l’administration est inexistante ou presque, et les vétérinaires sont abandonnés à leur triste sort.

Aussi, la salle d’abattage des porcs est fermée depuis plusieurs années. Raison pour laquelle, nous indique un professionnel du secteur, beaucoup de porcs consommés dans la capitale, Bamako,  échappent au contrôle des services vétérinaires.

Pourtant, selon nos sources, le promoteur qui encaisse 5 000 FCFA par tête de bœuf et 500 FCFA par mouton amasse chaque jour une somme assez importante. Mais, il ressort de nos constats sur le terrain qu’aucun investissement n’est fait pour moderniser l’abattoir où les conditions d’hygiène sont catastrophiques.

Les autorités publiques et  les associations de consommateurs sont interpellées.

Nous y reviendrons !

Lassina Niangaly

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