Les multiples efforts de sensibilisation de l’ONG Tostan et ses partenaires en faveur de l’abandon de l’excision, des mariages d’enfants et d’autres formes de violences basées sur le genre dans les cercles de Dioila et de Baroueli sont en train de porter fruit. 248 communautés ont abandonné les pratiques lors d’une cérémonie de déclaration publique d’abandon, le dimanche 27 décembre 2020, dans les villages de Farakoro et Kèrèla, devant la sous-préfet centrale du cercle de Dioila accompagnée du coordinateur national de Tostan, des représentants des Directrices régionales de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de Koulikoro et Ségou ainsi que les autorités coutumières, communales et leaders religieux.
Financé par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Unicef, l’ambassade du Canada et plusieurs autres partenaires, le programme conjoint UNFPA-UNICEF est mis en œuvre par l’ONG Tostan dans les cercles de Dioila (région de Koulikoro) et Barouéli (région de Ségou), afin d’accélérer l’abandon de la pratique de l’excision, des mariages d’enfants et d’autres pratiques néfastes en faveur de l’élimination des violences basées sur le genre au Mali. Le programme est en train de porter ses fruits et cette cérémonie de déclaration publique d’abandon de l’excision et du mariage d’enfants de 248 communautés est une preuve palpable. Le coordinateur national de Tostan, Moussa Diallo, a entamé ses propos en présentant le contexte historique des pratiques qui, selon lui, sont ancrées dans nos us et coutumes, tout en révélant les multiples dangers auxquels les pratiques comme l’excision, le mariage d’enfants peuvent occasionner. A ses dire, même si le Mali ne dispose pas d’une loi spécifique contre les Violences Basées sur le Genre (VBG), le gouvernement, l’UNFPA, l’Unicef et plusieurs ONG, y compris Tostan, sont engagés dans la promotion de l’abandon des pratiques néfastes. Connaissant l’enracinement de ces pratiques dans les us et coutumes, ces structures sont certaines que leur abandon pourra venir de leur remise en question aux niveaux communautaire et intercommunautaire, de l’éducation des femmes et des filles, de leur leadership dans les décisions communautaires, et de l’implication active des leaders religieux et traditionnels dans le mouvement pour l’abandon. Il a rappelé que c’est grâce au programme holistique, d’éducation basée sur les droits humains, le programme de renforcement des capacités communautaires au sein des ces cercles qu’ils sont parvenus à ces résultats. Pour lui, dans la méthodologie de Tostan, la déclaration publique constitue le point essentiel du processus de transformation sociale et les déclarations de Farakoro et de Kèrèla s’inscrivent dans cette dynamique. 20 communautés, chacune engagée pour l’abandon de ces pratiques, seront réunies. Il a aussi dit que plusieurs cérémonies du genre suivront au cours de l’année 2021, mais à cause de la covid-19 le nombre des participants sera limité. La sous-préfet centrale de Dioila, Virginie Traoré, s’est appesantie sur les inlassables efforts de Tostan qui ont abouti à ces résultats probants. Elle a invité l’ONG à continuer sur le même chemin pour toucher d’autres communautés. Elle n’a pas oublié de saluer les efforts de tostan pour le traitement de certaines de femmes victimes de fistules obstétricales. Les représentants des directrices de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille de Koulikoro et Ségou ont exprimé que cette étape constitue une avancée majeure dans la lutte contre les VBG au Mali. Quant aux maires et enfants-maires des localités, ils ont rassuré qu’ils s’impliqueront davantage afin que d’autres communautés boutent hors de leurs frontières les pratiques. Signalons que 21 associations et groupements des femmes du quartier de Yirimadio en commune VI du district de Bamako ont elles aussi signé la déclaration d’abandon au cours de l’année 2019/2020.
Moussa Samba Diallo