Le dimanche 1er mai 2022, la communauté musulmane a célébré la fête de fin du ramadan appelée Aïd-el-fitr. En ce jour de pardon, de solidarité et de partage, le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, a rendu visite aux familles des personnalités disparues et qui ont marqué l’histoire contemporaine de notre pays.
Choguel Kokalla Maïga s’est rendu successivement chez les descendants des dirigeants du Parti de la solidarité et du progrès (PSP), dans la grande famille Daba Keïtala et chez la veuve de feu le Président Modibo Kéïta, dans les familles de feu Mamadou Konate, d’Abdoul Karim Camara dit Cabral et chez les veuves des Présidents Moussa Traoré, Amadou Toumani Touré ainsi que chez la veuve de feu Soumaïla Cissé.
Pour le chef du gouvernement, cette visite s’inscrit dans le cadre de la réconciliation, du rassemblement et de la construction d’une union sacrée des Maliennes et des Maliens afin de poser les jalons du Mali Koura.
Le Premier ministre à Lobbo : “Sans la paix, il n’y a pas de développement. Ce qui est passé est passé, l’erreur est humaine, mais il faut reconnaître les bienfaits aussi”.
“Je suis venu vous saluer ce jour à l’issue d’une initiative prise par le président de la Transition. Nous sommes arrivés à la conclusion que le Mali nouveau que nous voulons construire a besoin de refondation extrêmement solide. Pour cela, il faut l’union sacrée des Maliens, c’est-à-dire dans notre histoire contemporaine, depuis les années 1940, quand la lutte pour l’émancipation des pays africains a commencé jusqu’aux années 70 ou 80, toutes les grandes figures, tous les grands fils du Mali qui ont eu à un moment donné de notre histoire à parler et à agir au nom du peuple soudanais et malien, nous devons faire en sorte qu’on ne les oublie pas”, déclare le Premier ministre chez Mme Touré Lobbo Traoré.
Il poursuit en ces termes : “Il y a des débats politiques entre les courants politiques dont ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Il y a les historiens qui vont écrire, mais il y a ceux qui sont en charge de l’Etat aujourd’hui et nous pensons que pour réussir les missions de la Transition, refonder le Mali, lui restituer son honneur et sa dignité, c’est une bataille pour réussir et pour laquelle on a besoin de l’union de tous les Maliens, tous les hommes qui ont compté dans l’histoire de notre pays”.
“Le président Amadou Toumani Touré, comme tous les grands hommes, a ses partisans, ses adversaires, même ses ennemis, mais une partie des Maliens se reconnait en lui, en ce qu’il a fait et nous, nous sommes bien placés, pour avoir travaillé avec lui, pour savoir que comme tous les hommes, il a fait des erreurs, mais c’est quelqu’un qui aimait le Mali et cela est très important.
Je dis souvent que peut être l’une des rares personnes avec qui il y a eu des discussions politiques en 2012 c’est moi.
J’ai demandé personnellement à le rencontrer le 17 mars 2012 où on a échangé pendant une heure et demi et lorsqu’il m’accompagnait à la porte, il m’a pris par la main et m’a dit : Cousin, tu sais, quelqu’un qui a tété le lait malien, qui a le sang malien qui coule dans ses veines, il y a des pays qui ne l’aimeront jamais”, relate le chef du Gouvernement.
Il souligne qu’Amadou Toumani Touré lui a parlé des complots qu’il y avait contre lui et il en a cité quatre (4) raisons : le fait qu’il ait refusé que l’armée malienne entre dans un complot pour faire la guerre avec la Côte d’Ivoire ; son refus qu’il y ait une base étrangère militaire sur notre territoire ; son refus de signer l’accord de réattribution des maliens et son refus d’insulter Kadhafi lors d’un forum.
Dr Choguel Kakalla Maïga fait savoir qu’il avait conseillé à Amadou Toumani Touré de ne pas organiser les élections et que même s’il les organisait, celui qui venait allait tomber et qu’on allait le tenir responsable. ”C’est ainsi qu’il m’a demandé ce qu’il faut faire et je lui ai dit de réunir les forces vives de la nation et leur dire la vérité, même si les gens l’attaquent, après les Maliens allaient lui demander de rester, faire la guerre, libérer le pays et organiser les élections.
Il n’est plus de ce monde, mais il m’a dit qu’il allait réfléchir. C’est quelqu’un qui aimait le Mali “, conclut le Premier ministre.
Marie DEMBELE