À l’approche de la fin des 40 jours de Dioncounda Traoré : La population de Bamako sonne l’alarme

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C’est ce mardi 22 mai que prend fin la période intérimaire de la présidence de la République assurée par le Professeur Dioncounda Traoré.

A quelques jours de cette date fatidique, le peuple retient son souffle. A cause du fait que le Chef des putschistes s’oppose à la Cédéao et soutient la tenue d’une convention afin de choisir un nouveau Président “à la malienne”. D’ici là les supputations vont bon train. Nous avons jugé alors nécessaire de donner la parole à nos compatriotes afin qu’ils s’expriment sur la question.

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Yoro Sidibé (technicien supérieur des finances):
L’heure n’est plus à l’organisation d’une convention nationale puisque les Maliens ne sont pas de même avis. Particulièrement ça sera difficile de faire participer la population du nord qui se trouve dans toutes les difficultés. Alors, je pense qu’il faut laisser le président intérimaire diriger la transition pour que nous puissions faire face au problème du nord.
Certes que le Mali seul n’a pas les moyens (humains, matériels et financiers) pour lutter contre cette menace. Par ailleurs, nous devons accepter les propositions de la CEDEAO et celle de la communauté internationale pour éviter d’autres crises. En plus, un système bien organisé, un seul individu ne peut pas atteindre ce système par d’aucun risque.
Mamadi Diarra (Juriste) :  De mon point de vue, je pense que cette convention nationale devrait être l’objet d’une intervention pour libérer le nord du Mali, puisque la constitution régit une telle situation pourquoi ne pas l’appliqué. Pourquoi autant de présidents en un laps de temps qui ne peut nous mettre qu’en retard. Je sollicite l’application de la constitution pour avoir la crédibilité sur le plan national, sous-régional et international, sinon tous les efforts entrepris seront considérés comme les paroles en l’air.
Baba Traoré (Juriste) : Je pense honnêtement que la tenue d’une convention nationale pour la sortie de crise ne serait pas la bienvenue, car je trouve qu’elle signifie l’échec de la médiation de la CEDEAO. Hors , les négociations de la CEDEAO étaient sur la bonne voie sauf qu’on a senti au chef du CNRDRE qu’il n’est pas d’accord pour le maintien de Dioncounda au terme de quarante jours de l’intérim, alors que la position de la CEDEAO permettant à Dioncounda de conduire la transition n’est pas mauvaise en soi parce qu’en tant que le président de l’Assemblée nationale qui est en train d’assumer l’intérim de la présidence n’est pas loin de la légalité s’il est appelé à diriger une transition d’une année d’après la médiation de la CEDEAO. Donc ,  en gros je ne suis pas pour la convocation de la convention nationale qui ne pourrait qu’empirer le reste car je trouve que le pays a duré dans l’impasse, il faut une solution d’urgence de sortie de crise comme le préconise la médiation de la CEDEAO qui est la prolongation du mandat de Dioncounda jusqu’à la fin de la transition comme celle de l’Assemblée nationale.
Je préfère rester dernière la CEDEAO et la communauté internationale en vue d’une sortie de crise.

Bakary Sow (étudiant à l’IUG)  Tout d’abord je salue tous les lecteurs de ce journal. Pour moi je trouve très salutaire l’idée de la tenue d’une convention nationale. En regardant l’accord cadre, le président intérimaire M. Dioncounda Traoré devait être le président pour la tenue des élections pendant « 40 jours », mais ne comportait aucun accord après les 40 jours au cas s’il y aurait insuffisance de temps. De ce fait, il revient à la population civile et à la classe politique malienne de prendre l’avenir de notre patrie en main. N’oublions pas que cet accord a été d’abord violé par la CEDEAO en fixant la durée d’une année la transition.
Donc de mon point de vue, la convention nationale me semble une meilleure idée pour une sortie de crise sinon aucune autre porte de sortie pour le Mali. Que Dieu nous assiste, qu’il bénisse notre beau pays.
Abdoul Karim Konaré (juriste) : Depuis le coup de force du 22 Mars 2012, la CEDEAO n’a cessé de marteler le retour à l’ordre constitutionnel qui, à ses yeux est la seule condition du maintien de ses relations avec le Mali. Pour ce faire, elle est allée jusqu’à prendre un embargo contre notre pays, une manière de contraindre la junte à rebrousser chemin. Ses putschistes étant des jeunes éclairés et patriotes soucieux du bien être et du devenir des Maliens ont fait preuve de grande sagesse en retournant dans les casernes compte tenu de la situation catastrophique que traverse le pays tout en prenant le soin de passer un accord cadre avec la CEDEAO , accord qui selon les signatures servira de cadre de négociation pour la mise en place des organes de la transition pouvant conduire aux élections. Ce qui a permis à M. Dioncounda Traoré en sa qualité de président de l’Assemblée nationale d’assurer l’intérim à la présidence conformément à l’article 36 de notre constitution.

A la grande surprise de tout le monde, l’institution sous-régionale qu’est la CEDEAO a fait fi de son propre engagement dans l’accord cadre pour nommer de façon unilatérale Dioncounda Traoré comme président de la transition et fixe la durée de celle-ci à un an.
Une telle résolution de la CEDEAO n’est pas pour arranger les choses car elle vient à l’antipode de l’esprit de l’accord cadre qui veut qu’un dialogue soit instauré autour de la désignation de la personnalité qui sera chargée de piloter la transition.
La présidence de Dioncounda puise son fondement dans l’article 36 de la constitution avec pour mission d’organiser les élections dans un délai de quarante jours au maximum. Une fois ce délai expiré, le pouvoir du président intérimaire ne se justifie plus car le temps qui lui est imparti prendra fin le 22 Mai 2012. Il aurait pu continuer si l’intérim n’était pas assorti d’un délai.
Mais avec le délai, il revenait à la constitution d’en disposer autrement, or nous constatons un silence absolu de celle-ci, à ce niveau d’où un vide constitutionnel.
Et c’étais l’accord cadre qui aurait pu être un cadre idéal pour concilier les positions afin de dégager un consensus pour la transition. Mais avec cette démarche solitaire de la CEDEAO , cette option semble ne pas voir le jour. Devant cette impasse, l’organisation d’une convention nationale avec toutes les forces vives de la nation s’impose comme dernier recours dont nous possédons pour discuter des modalités de la mise en place des organes de la transition qui, j’en suis sûr sera la satisfaction de tout le monde pour sortir de cette crise.

Sory Maiga (économe dans une école de la place) : Les militaires, à mon avis, sont les mieux placés pour présider la transition, pour la simple raison qu’ils valent mieux que les politiciens. Ces derniers nous ont trop mentis, ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Le malheur est qu’on a complètement oublié le Nord. Tout simplement, ça ne va pas. Le travail ne marche pas, tout le monde est pauvre.
Moussa SOW
Stagiaire

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