Le fait est que beaucoup de Maliens ne retiennent rien de ce que mon cousin dit dans ses prises de parole et dans ses discours. Tant sa manière de prononcer les mots est problématique. Pourtant, ce n’est pas faute de remuer plusieurs fois sa langue dans la bouche. Ceci est une manie chez lui. Il remue tellement sa langue dans la bouche qu’il lui arrive de la passer sur ses lèvres, comme si celles-ci étaient tout le temps sucrées. Qui sait ? Lui qui raffole de confort et de luxe aurait probablement aussi une certaine adduction aux choses délicieuses telles les friandises. Et quelles friandises ! Parce qu’il paraît que la chose des Kéïta se trouve aussi sous forme de bombons.
Pour être plus sérieux, si je le ne suis encore, je donnerais mon âme au diable pour connaître l’origine de cette «anomalie», que je suppose non congénitale, chez mon cousin adoré. C’est peut-être pour ça que ses compatriotes peinent à le comprendre, sinon il a de très bonnes intentions pour le Mali. N’est-il pas venu pour le bonheur et l’honneur des Maliens ? De l’honneur, parlons-en. Mais pourquoi pour son propre honneur mon cousin n’a-t-il pas voulu déclarer publiquement ses biens ?
Bon, je reviens à mon sujet. À ta place, cousin, j’aurais préféré une chirurgie, non esthétique, à un jacuzzi, ou à un sauna. Pour corriger cette imperfection, due, semble-t-il, à un accident. Du moins, c’est ce que j’ai appris. Je serais ravi que tu puisses me renseigner davantage là-dessus.
Issiaka SISSOKO