Aujourd’hui la situation actuelle de notre pays caractérisée par des grèves en cascade dans tous les secteurs vitaux préoccupe tous les Maliens raisonnables, soucieux de l’avenir du Mali.
À la lecture du comportement du gouvernement malien à travers ses représentants dans la commission de conciliation, on peut dire sans risque de se tromper que la détérioration du climat social est le cadet de leur souci. En effet, des sources proches des organisations syndicales, à chaque fois que la commission de conciliation est composée, les départements ministériels concernés se font représenter par de nouvelles têtes qui n’ont aucune maitrise du dossier. Très souvent, les négociateurs du gouvernement apportent toujours les mêmes propositions, ce qui apparait comme un manque de volonté réelle à circonscrire la crise et à engager de véritables discussions. Le pire, certains départements prennent le plaisir de bouder les négociations.
Cette attitude a contribué à instaurer la méfiance entre les différentes parties et poussant ainsi les responsables syndicaux à radicaliser leur position comme nous constatons présentement la paralysie dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Selon un responsable syndical, l’attitude des représentants de l’État est très peu rassurante, car elle n’est basée sur aucune méthode reconnue en matière de négociation, « à chaque négociation, la partie gouvernementale apporte les mêmes propositions généralement soutenues par de la littérature. Donc, ces propositions ne sont basées sur aucun document. Le tout se passe comme ci, ils viennent pour la simple formalité et non pour engager un débat afin de répondre aux préoccupations des organisations syndicales », a-t-il laissé entendre.
À le croire, le comble est atteint lors des négociations avec les syndicats de l’éducation sur la gestion du préavis de grève de 240 heures avec rétention des notes au cours desquelles le directeur des ressources humaines du secteur de l’éducation, Mamadou Konta, certainement à court d’arguments et face à la détermination des syndicats à aller jusqu’au bout, a lancé ceci à la figure des syndicalistes : « Si vous voulez, grever, marcher ; au pire, renverser le régime ». À la suite de ces propos peu discourtois, les syndicats ont décidé de maintenir leur mot d’ordre de grève de 240 heures à compter de ce lundi 10 avril.
MAMA PAGA