Effectuée du 16 mars au 3 avril 2020, presque dans toutes les régions du pays, l’enquête en question a concerné, les secteurs de la corruption, du chômage et violences basées sur le genre
Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) en tant que partenaire d’Afrobarometer, reste constant dans la diffusion et la publication des rapports produits, à partir des enquêtes effectuées. C’est dans cette continuité que la direction exécutive d’Afrobarometer Mali a publié le mardi dernier, le 8ème round de ces enquêtes. C’était dans son siège, sis à Kalaban-Coro ACI en présence d’un nombre restreint de personnes invitées.
Avant la présentation sur PowerPoint, dudit rapport, c’est le directeur exécutif de GREAT, Pr Massa Coulibaly qui est intervenu pour situer la présente rencontre dans son contexte. Il d’abord apprécié l’accompagnement des hommes des médias, pour ce qui concerne la diffusion et la publication de leurs rapports. Selon lui, l’enquête a été menée dans un contexte très difficile pour notre pays, au regard de l’insécurité qui prévaut.
Dans la présentation du rapport, Boubacar Bougoudogo a fait cas des secteurs sur lesquels l’enquête s’est portée. Il s’agit : de la corruption, du chômage et des violences basées sur le genre (VBG).
Par rapport à la corruption, de fortes proportions des maliens pensent que « la plupart » ou « tous » les agents du secteur public sont impliqués dans des affaires de corruption. A ce niveau, 45% sont des conseillers communaux, 62% pour les juges/magistrats, 50% pour les agents des impôts et 53% pour les policiers/gendarmes. Quant aux leaders religieux et les chefs traditionnels, ils sont respectivement de (21%) et (18%). De même, pour le cas spécifique des juges/magistrats, les perceptions de corruption sont les plus fortes à Tombouctou (77%), Ségou (68%), et dans le district de Bamako (65%).
S’agissant du chômage, il ressort dans ledit rapport que le taux a presque chuté de deux tiers en 2020 soit 5%. Celui combiné au sous-emploi frappe 14% des maliens. A ce niveau, le chômage a chuté de 17% en 2014 à 13% en 2017 avant de connaitre une légère hausse en 2020, 14%.
Par rapport au chômage combiné à la main-œuvre potentielle, c’est la ville de Sikasso qui bat le record avec 38% suivie de Gao et Kidal avec 35%. Là, la région Kayes se hisse à la troisième position avec 31% et les autres régions sont entre 29% et 17% contre une moyenne nationale de 26%.
Pour les Violences basées sur le genre (VBG)9 maliens sur 10, soit 88% pensent qu’il faut donner une égalité de chance à tous. De même, près de quatre maliens sur 10, soit 39% affirment avoir subi un traitement injuste de la part du gouvernement sur la base de sa situation économique. Cette plainte est plus fréquente parmi les personnes ayant le niveau post-secondaire (50%) et parmi les habitants des régions de Gao-Kidal (58%) et de Ségou (53%).
Concernant, la violence psychologique, elle est la forme de violence la plus répandue au Mali, avec 21% qui l’ont subi au moins une fois au cours des derniers 12 mois, suivie par le harcèlement sur le lieu de travail (12%), la violence physique (7%), le viol (3%), et d’autres violences sexuelles (3%).
Toujours, selon des personnes enquêtées, la pauvreté est la première cause de violence basée sur le genre (59%), suivi par la jalousie (32%) et le refus d’écouter l’autre (28%).
A noter que Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des africains relatives à la démocratie, la gouvernance et la qualité de vie.
Diakalia M Dembélé