8 Mars : Journée Internationale de la femme : Femmes des champs, femmes des rivières…

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Mme Adame Ba Konaré
Mme Adame Ba Konaré

Le rôle de la mère est fascinant et quasi mystique, d’autant plus qu’il repose sur un aspect charnel encore mystérieux en dépit des avancées de la science.

 

 

C’est la femme qui, proclame-t-on au Mali dans une formule apparente de lapalissade, engendre les rois, les ministres, les hommes richissimes. La procréation est son apanage exclusif. L’homme n’y accédera jamais !

 

La mère est l’icône de la maison. Son premier rôle demeure l’éducation des enfants mais en réalité, elle régente la vie de l’ensemble de la communauté familiale, allant jusqu’à s’immiscer dans les relations de couple de ses fils. C’est que dans le mental collectif, la réussite d’un homme dépend de sa mère : le nom, c’est le père, mais la force, la baraka, c’est la mère, assène le dicton populaire.

 

 

Cette réussite, croit-on, découle surtout de sa souffrance. La souffrance devient ainsi une valeur positive, mieux, une valeur à sublimer puisque sa puissance est symétrique à celle de l’enfant. Plus elle est immense, plus la réussite de l’enfant est éclatante. Ainsi, tous les héros bâtisseurs d’empires sont salués à travers les noms et le martyre de leurs mères.

 

 

Même si la mère d’un grand homme n’a pas souffert dans sa vie de couple, il faut la faire souffrir pour qu’elle cadre bien avec l’archétype de la mère d’un fils exceptionnel. Le père est gommé, il n’est que le géniteur.

Généralement, la souffrance, voire la disparition physique, préfigure la grandeur du fils. L’histoire de notre pays nous en offre des exemples édifiants.

Prenons le geste de Sunjata, le plus populaire. Le jour où le héros quitte le Méma pour voler au secours de son pays – nous sommes en 1235 – la conversation qu’il a avec sa mère, leurs adieux, résument la situation : « Djata, cours, pars vers le Manden, lui dit Sogolon, sa mère, un grand destin t’y attend. J’ai souffert, toute ma vie durant, dans ma chair de femme, méprisée, bafouée, humiliée, mais aujourd’hui je suis apaisée. Je suis venue sur cette terre, Djata, avec seule mission de te mettre au monde, toi le prédestiné, le Nankama. Toutefois, pour que ton destin s’accomplisse, il a été aussi tracé que je dois disparaître de ce monde. A l’aube, je ne serais plus en vie, je rendrai l’âme mais mon esprit continuera à te protéger. »

 

 

Une mère pour de vrai augmentera son pouvoir et son ascendant sur son fils et son entourage en cherchant à renforcer sa puissance protectrice. Elle recourt à des pratiques magiques, fréquente marabouts et devins, qui lui lisent l’avenir, la prévient des menaces qui planent sur elle et les siens, l’aident à conjurer le sort, à attirer la chance etc. Sur sa lancée, elle apprend elle-même versets, incantations, formules et potions magiques pour accroître ses dons, au point de devenir à son tour femme de savoir, qui n’est jamais prise de court par un mauvais évènement et qui, progressivement, se trouve dotée par la société d’une aura singulière. Canonisée de son vivant, élevée sur un piédestal, elle inspire crainte et respect.

 

 

La mère est nourricière, saluée à ce titre. Elle est comparée à la vache aux pis intarissables, quand elle met cette qualité au service d’autres enfants.

Une mère nourricière accomplie reçoit une autre épithète : la bonne mère, fleuve nourricier. Ainsi, la nature dote la femme/mère d’un apanage, assorti de valeurs pendantes : le don de soi, la générosité et la bonté.

L’image de la sœur et de la femme-épouse complète celle de la femme-mère. Appesantissons-nous sur la femme-épouse.

 

 

La femme-épouse :

L’idéal féminin de la femme-épouse fait d’elle un être fort psychologiquement, nantie, à cause de cet état de fait, d’une capacité de protection de son époux, l’homme, fort dans le corps, mais faible dans la tête. Un proverbe tamasheq enseigne par exemple que « la femme est le pantalon de l’homme » c’est à dire qu’elle le protège et cache ses forces et ses faiblesses. Les Bamanans disent : ka soutra. Soutoura, voilà une autre valeur cardinale !

 

 

Partout, la socialisation de son époux lui est dévolue. Elle gère ses relations sociales, est sensée faire son bonheur et sa réussite, rien que par son intelligence, sa conduite et son savoir-faire, au point que l’adage populaire considère que lorsqu’un homme a la chance d’avoir une épouse cadrant avec les normes mentionnées, il surpassera en grandeur ses frères rivaux et tous ses semblables hommes. Cette responsabilité super protectrice est telle, qu’on va jusqu’à imputer à la femme les déviances de son mari, y compris les déviances extra conjugales. Si un homme, en effet, en arrive à tromper sa femme, croit-on, c’est parce qu’elle ne sait pas user de savoir-faire ou d’artifices pour le retenir à la maison. Allez savoir !

 

 

Sur l’échiquier du pouvoir, l’image de la femme-épouse, reflétée à travers les Premières dames, a recouvert celle de la reine-mère.

 

La soumission, comme arme de défense :

 Nonobstant ce rôle essentiel, primordial, ce rôle de la vie, la femme s’est laissée doublée sur sa gauche par l’homme qui l’a assujettie grâce à sa force brutale.

 

 

Dans ce contexte de domination des hommes et de partage des responsabilités, la femme, pour se défendre, a imaginé des scénarios de résistance pacifique, d’auto-protection, pour plaire non seulement à son époux, mais également à ses parents et amis. Cette tactique, globalement, est taxée de soumission. La femme africaine a vite été qualifiée de femme soumise, surtout par la littérature occidentale, qui n’a retenu que la façade, l’aspect qui saute à l’œil. Le fait de soumission est devenu un acte répréhensible, la femme sujet de compassion.

 

 

En passant au peigne fin cette « soumission », on se rend compte qu’elle est une posture d’humilité, majigin ; elle est aussi une « ruse de guerre » et au bout du compte, elle tend à consolider la réputation et la position centrale de la femme. La femme dite soumise devient la personne incontournable auprès de laquelle il faut se référer pour avoir à manger, être blanchi. D’une disponibilité à toute épreuve, aucun étranger ni aucun parent venu du village ou d’ailleurs, ne peuvent se passer de ses services.

 

 

Quant à sa relation avec son propre mari, elle est faite de soumission apparente. Dans ce registre, elle aiguise sa féminité pour lui plaire : petits plats, artifices de beauté, techniques de séduction, attentions particulières etc. Elle affine cette arme au point de la transformer en comédie : la comédie de l’effacement.

 

 

L’effacement de la femme africaine, en voilà une autre image d’Epinal ! En réalité, il participe, le plus souvent du même jeu de recherche de l’équilibre dans le foyer. Je ne puis m’empêcher d’évoquer ce proverbe sud africain, qu’il me plaît de citer chaque fois que j’en ai l’occasion. Ecoutez-le bien, parce que l’image est forte et suffisamment symbolique : « la poule sait que le jour s’est levé, mais elle laisse le coq chanter. »

N’est ce pas qu’elle fait pâlir cette expression, désormais usée, qui dit que derrière tout grand homme se cache une grande dame ?

Mais revenons à la souffrance dans le silence.

 

 

La souffrance dans le silence :

L’autre valeur référencée par le code de bravoure de la femme est la souffrance dans le silence, l’ai-je déjà dit, la capacité de subir, de se résigner, d’accepter. Souffrir dans le silence, sans se plaindre ni surtout colporter ses malheurs, est une vertu dont la femme doit se parer dans la culture malienne; c’est sa marque de fabrique. Dans ce domaine comme ailleurs, la femme s’est abritée derrière cette recommandation au point d’en faire une arme d’auto-protection, dans la mesure où ceux qui prêtent une oreille attentive aux récits de ses malheurs, ne sont pas forcément des amis, ni a fortiori, des protecteurs ; mais surtout, cette sublimation de la souffrance et son acceptation par la femme, lui permettent de contourner un rapport de force inégalitaire.  

 

 

L’abnégation, élevée au stade de dispositif transcendantal, de foi, parachève le code chevaleresque de la femme au point qu’une fille répudiée en pleine nuit par son mari est immédiatement chassée par sa famille qui refuse de lui ouvrir les portes de la maison et lui intime l’ordre de retourner dans son foyer, même si son mari doit la tuer. La patience, la douceur, l’endurance, la tolérance et l’abnégation, sont supposées venir à bout de la méchanceté, de l’injustice, de l’épreuve de force. Ainsi, nous sommes dans une régulation sociale opposant la vertu au vice et à la force brutale, dont la femme reste la victime expiatoire et le porte-étendard.

 

 

De tout cela il résulte que la femme, arrivée à ce stade de perfection, devient la gardienne et la personnification vivante de toutes les valeurs décrites. Mieux, elle se transforme en monument de vertus, forgé à la suite d’une longue épreuve dans laquelle elle s’est trouvée dans l’obligation de renégocier « son moi ».

Ce qui est sûr, c’est que la société joue un rôle majeur dans la marche de la femme vers les vertus. Elle est confortée par le savoir-faire, le poids des mots, véhiculés par ces orfèvres du verbe que sont les griots, à la fois régulateurs et catalyseurs sociaux.

Ce code d’honneur a subi des influences, nous l’avons déjà annoncé. Dirons-nous tans pis ou parlerons-nous de menaces ? Peut-être les deux à la fois.

 

 

Menaces sur le patrimoine immatériel des femmes :

La vague de revendication féministe qui a secoué le monde à partir des années mille neuf cent soixante dix, s’est attelée à courir derrière l’égalité des sexes, dans une espèce de challenge à relever. Et la femme s’est vue affublée d’attributs du genre « dame de fer » dès l’instant où elle bousculait l’homme sur le terrain de la fermeté, voire de la force musclée ou même de l’apparence physique, jusqu’à le reléguer dans l’arrière cour d’une émasculation pitoyable et de faire de son pouvoir un infra pouvoir.

Tous ces mouvements atteignirent l’Afrique à travers sa frange intellectuelle formée à l’école occidentale. Un coagulant unit désormais toutes les femmes : le combat pour la libération des chaînes de l’oppression du mâle, brutalement apparu sur la scène comme l’ennemi historique à abattre. Les différences sont gommées. La femme cesse d’être plurielle ; elle devient un être collectif planétaire ; elle est une partout dans le monde, parle le même langage de solidarité transfrontalière, transcontinentale, transculturelle. La femme africaine subit, sans s’en rendre compte, déjà les contrecoups de la mondialisation. Vive l’ouverture !

L’allègement des tâches domestiques est devenu un secteur de revendication.

Le développement de la technologie, mettant à la disposition des femmes l’équipement moderne, a assurément été une révolution, contribuant à leur soulagement.

L’effritement et l’atomisation des familles ont accusé cette tendance à l’allègement. Qui plus est, le féminisme a inscrit dans son agenda le partage des responsabilités domestiques avec les hommes qui voient ainsi leur rôle se déplacer.

Dans le domaine de l’éducation des enfants, en plus des crèches, garderies et jardins d’enfants, tout un arsenal para technologique vient aider les mères et créer un facteur de différenciation sociale : laits dits maternisés,  biberon, couches jetables, petits pots, landaus etc. Dans ce domaine-là également, l’éducation et la socialisation des enfants sont revues dans un cadre partenarial voire égalitaire avec l’homme.

De plus, les nounous, ou les « petites bonnes » des bébés, arrivent et élargissent le cercle familial ; elles travaillent elles aussi à plein temps, tandis que Madame vaque à ses préoccupations orientées à remplir sa vie de femme épanouie entre bureaux et autres espaces de travail, salons de coiffure, ateliers de tailleurs, bijouteries, mariages, baptêmes sur les lieux desquels, la rivalité est sans pitié. C’est à qui paraitra le mieux, gratifiera le plus la cohorte des griots et griottes venues chanter les charmes, flatter les égo par le rappel des prestigieux arbres généalogiques. Vive l’allègement, que dis-je ?

Vive la déresponsabilisation et la déresponsabilité !

Mais, si l’intellectuelle africaine s’inscrit dans ce mouvement d’émancipation, la grande majorité de ses soeurs bénéficient peu de ces avancées technologiques.

Par ailleurs, toutes les valeurs dont se parait la femme africaine, se dressent désormais comme autant de facteurs aliénants pour cette nouvelle catégorie de femmes. Plus question de se soumettre au mari. Plus question de s’effacer !

Au contraire, il faut démontrer, publiquement, (si besoin), qu’on le domine. Plus question de se taire, encore moins de souffrir dans le silence. Adieu, bonnes vertus de grand-mère ! Et vive l’Affranchissement !

Cette nouvelle génération de femmes refuse de jouer son rôle de forçat, de pilier et de poubelle. Du coup, elle se trouve dépossédée de son rôle d’épicentre du système social, qui glisse subrepticement vers la petite bonne de la maison.

Les relations belle-mère/belle-fille prennent un autre tournant. Elles deviennent conflictuelles. Ennemie publique numéro un, les démêlés avec la « méchante belle-mère » agrémentent  désormais les causeries de salon de la jeune femme émancipée, à telle enseigne que les relations belle-mère/belle-fille sont en train de devenir un cliché.

Face au bolide fait femme, les hommes résistent peu aux discours officiels, mais se défendent tant qu’ils le peuvent, au sein de leurs foyers.

La lutte des sexes se substitue à la lutte des classes. Beaucoup de couples se déchirent.

Impréparés à un tel chamboulement, privés de vertus pour y faire face, les hommes perdent tout repère et certains croient trouver le correctif dans les remariages et la polygamie, pour corriger, prétendent-ils le plus souvent, leurs « méchantes femmes. » Mais les « méchantes femmes » s’accumulant, ils accumulent femme sur femme, soucis sur soucis, tracasseries sur tracasseries. Le foyer conjugal se transforme en chaudron de soupe pimentée. L’impréparation des jeunes couples, qui ont dans la plupart des cas, décidé de se marier à la faveur d’une rencontre aux résonnances de coups de foudre, sans se connaître plus amplement, sans que leurs familles se connaissent, accuse l’instabilité familiale si tant est vrai que le mariage, furu, c’est d’abord une affaire de responsabilités et de contraintes sociales dont l’amour kanu, si puissant soit-il, ne peut faire bon marché s’il veut rester solide. S’aimer à deux sans aimer la famille du mari et celle de son épouse, est difficilement gérable. Furu s’oppose bien à kanu dans leur essence.

Quid du rituel du mariage traditionnel, la retraite nuptiale de sept jours, avec le rôle important de la conseillère nuptiale, qui mérite  d’être revisité, en tant que vecteur d’éducation et de socialisation du jeune couple et qui a été largué au musée des usages désuets par le féminisme des années 1970 ?

Et pourtant les femmes peuvent ré enchanter le Mali, l’Afrique et le monde.

Les femmes peuvent ré enchanter l’Afrique :

Les discours modernes sur l’émancipation, redevables des systèmes de valeurs importées, ont opacifié le rôle moteur de la femme africaine. Ils ont souvent souffert du délit d’impertinence et de simplicité. Notamment, ils n’ont pas suffisamment pris en compte la réalité de la culture, qui nous le savons, a comme caractéristique majeur l’entêtement et la forte capacité de résistance.

Aujourd’hui, des courants de pensée néo-maternistes, germés aux Etas Unis d’Amérique, propagés ensuite un peu partout en Europe notamment dans les pays scandinaves, prônent le retour à l’image de la femme-mère, femme au foyer, responsable de tout et de tous. Mais, c’est la nature que ces courants (d’essence écolo-morale), replacent au cœur de la responsabilité féminine. La femme du XXIe siècle doit allaiter son bébé pendant de longs mois, travailler à temps partiel, rester à la maison, deux ans s’il le faut, pour couver, chouchouter, pouponner, pomponner, son rejeton. A bas le biberon ! Il existe même des hôpitaux dénommés « Hôpitaux amis du bébé » où l’on impose le « peau à peau ». On n’est pas l’amie de son bébé si on ne l’allaite pas.

Je pense que, face aux séismes qui nous secouent, (au point de nous ébranler dans nos certitudes les plus absolues) les femmes du Mali et d’Afrique peuvent ré enchanter en reconsidérant leur capital de vertus référencées. Je leur propose de le déterrer non pas dans un dessein de retour en arrière, mais de réappropriation.

Ensemble, avec la société entière, elles les reconsidéreront à l’aune des enjeux actuels, car je crois à la fluctuation et à la relativité des valeurs en fonction des défis qui se posent à chaque génération d’hommes. On a beau être fervent défenseur des traditions ancestrales, on ne peut pas clamer dans le contexte d’aujourd’hui que se taire, s’effacer, souffrir dans le silence sont salutaires pour les femmes. Au contraire, je souscris à tout ce qui est défense des droits de la femme, d’abord en en tant qu’Etre humain, ensuite en tant qu’être privé de droits liés à son sexe. Cependant, je dis qu’il y a un esprit en l’air ; on peut le capter, cet esprit, je le sens, dans les vertus du compromis, de la patience, de la tolérance, de la souplesse, de l’humilité.

Il s’agit donc d’une ré appropriation, par les femmes, des valeurs qu’elles ont forgées au bout d’un long processus de socialisation forcé, devenu pli culturel au bout du souffle ; elles en tireront la quintessence, la sève salvatrice aussi bien pour elles-mêmes que pour l’ensemble de la communauté.

L’on ne devra pas perdre non plus de vue que nos sociétés sont traversées par des questions et des questionnements qui se posent ailleurs dans le monde. Connaître au mieux ces questions et les gérer sans mimétisme en tenant compte de nos propres réalités, là réside le défi. 

Dores et déjà, nous savons que de nouveaux concepts, élaborés ou en cours d’élaboration, font désormais partie du dictionnaire de la problématique féminine et doivent être assimilés : le concept même de femme qui s’étend désormais à toute personne de sexe féminin, y compris la petite fille. Ce sont aussi, en plus de la promotion de la femme, des concepts d’équité, de parité, d’égalité des genres, d’approche selon le genre, ou encore, d’égalité, de participation, d’implication, de leader et son corollaire leadership, de discrimination positive ou d’autonomisation etc.

En retombant sur nos pieds maliens, le modèle féminin ne devrait-il pas être transfiguré en code de contribution à la renaissance de l’Afrique ? La femme ne devrait-elle pas réhabiliter le sein nourricier auquel tout le monde s’abreuve d’abord, pour apporter plus de bonté, plus de douceur, plus de compassion, plus de sagesse et reprendre en main le pouvoir d’éducatrice, de socialisation de ses enfants qui était le sien et dont sa spoliation a engendré des effets pervers !

Aussi, en jouant avec des artifices qui ont longtemps été les siens, elles revisiteront leur autorité sur leurs enfants et leurs hommes, les propulseront dans un contexte plus pacifié, plus élargi, dépassant le cadre étriqué des familles pour s’ouvrir à la société et au monde. En d’autres termes, le combat des femmes doit être redéfini dans une perspective démocratique qui n’a de but que de tendre vers la dignité et le bien-être de tous, femmes et hommes. Il contribuera, ce combat, à identifier les futurs possibles pour des initiatives citoyennes toujours plus probantes pour le devenir de notre destin collectif.

Pourquoi ne pas également injecter une dose de sacré dans la redéfinition de ce statut de la femme en tant que mère nourricière collective, généreuse ? L’un des effets collatéraux du triomphe de la raison a justement été le gommage du côté sacré qui régulait les relations humaines en Afrique. En effet, c’est parce que les mentalités étaient rituellement ancrées qu’elles ont été môle de résistance. Par exemple, quand une jeune fille se mariait,  – c’est d’ailleurs toujours le cas – la femme de caste qui l’amenait dans son foyer conjugal était toujours chargée du message suivant adressé à la belle-mère et à toute la belle famille par les propres parents de la jeune femme : « nous vous confions cette enfant, nous vous demandons de la mettre entre votre chair et votre peau ; elle appartient désormais à votre famille. Nous ne voulons rien savoir la concernant ; toute sa gestion vous échoit, morte ou vivante.»

N’est-ce pas dans ce ressourcement réajusté que nous devrions éduquer nos filles, en insistant également sur les vertus du travail, valeur libératrice, valeur émancipatrice ?

Quant aux hommes, je voudrais leur faire passer le message comme quoi, une relation de couple doit se jouer comme une symphonie dans laquelle le dialogue, la communication occupent une place de choix.

 

Extrait de l’intervention

de Mme Adame Ba Konaré

sur le problématique féminine

(Hôtel Radisson le 8 mars 2010)

NDLR : le titre est de la Rédaction.

 

Commentaires via Facebook :

12 COMMENTAIRES

  1. Bougobalini, tu as pris le train au milieu du trajet ce qui vous fait dire que moi Kinguiranke est du meme camp que le Djihadiste islamiste Kimbiri, non loin de la, nous sommes et seront dans des camps opposes et toujours. Dans l’histoire du nouveau Code, il y a eu un premier texte qui a ete vote a la majorite par l’Assemblee Nationale et apres ce vote les Islamistes se sont mis dans la rue pour dire que ce texte va a l’encontre de leur religion alors ils ont mis la horde dans la rue et dans le stade omnisport et ATT a recule et a renvoye ce texte a l’Assemblee Nationale pour que Dioncounda et les Islamistes le rediscutent pour arriver a un texte consensuel et c’est ce texte que Kimbiri le Djihadiste support qui a ete renvoye a ATT qui la mort dans l’ame l’a signe pour la paix sociale. Ce texte est un dictat de la rue et impose par la horde des islamistes c’est un texte a revoir sinon a rejette completement car il rabaisse la femme et la fille maliennes.

  2. Ouf! la soeur Konaré Adam Bah
    Très peu de conret franchement.
    Le Mali, à ce que je sache est à plus 80 pour cent rural comment se passe la Mussoya au village? La plupart de votre exposé est entre Bamako et l´Europe.
    C´est bien, mais notre pays es aussi et surout rural et la femme est bele et bien là avec son combat quotidien. Vous en parlez très peu, dommage!
    Quel est son combat à elle ? Cette jeune maman qui ne sait pas écrire son nom, mais qui doit apprendre un autre ménage que celui de ses grand-parents?
    la femme malienne qui devrait défendre la masse des soeur qui ne connaissent même pas tous leurs droits au foyer est justement cette élite d´intéllectuelles quel que soit leur poste ou leur salaire.
    Mais franchement j´ai l´impréssion que cette élite surtout citadine veut à la fois le beurre et le prix du beurre?
    Se soumettre sans se plaindre et arracher sa liberté cojugale à l´europénne en se fichant pas mal des sacerdoces traditionnel du Fourou dame?
    En tout ca seules vous mêmes nos soeurs devez vous prononcer clairement entre les héritages négatifs de la riche tradition malienne tels l´excision ( vous n´en parlez pas, c´est très grave!) la polygammie, le lévirat , le mariage précoce, les femmes battues ou maltraitées , tant à Bamkao qu´au village , entre donc ses sequelles et une certaine dépravation matérielle morale pour ne pas dire une débauche pseudointellectuelle et faussement mimétiste.
    Je serais très heureux de savoir sa position à Madame Bâh pour laquelle j´ai du reste beaucoup d´estime.

    • Relisez l’article car il me parait evident que vous n’avez pas tout lu, si c’est le cas donc vous n’avez pas compris ce qu’elle dit alors. Elle fait l’ebauche de la place de la femme dans notre societe (malienne), et vous nous parlez d’excision, de levirat, et de je ne sais plus quoi encore. Elle dit justement que la femme est en amont et en aval de la structuration de notre societe et qu’a ce titre on ne peut pas importer des cultures completement differentes des notres sans consequences.
      Lui demander d’elaborer sur des sujets que vous trouvez pertinents me parait tres raisonnable, mais si vous voulez qu’elle devie de son chemin pour parler des femmes de la brousse uniquement, ce ne sera plus son point de vue a vue mais le votre en ce moment. Ne croyez-vous pas?

  3. France : ne Touche pas à mon code.

    Aujourd’hui, si un évènement social, et politique défraie la chronique et qui mérité qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse très sérieusement, c’est bien la résurgence et la stigmatisation du code malien. Nous nous demandons au nom de quel impératif d’urgence s’imposait aujourd’hui cette levée de bouclier contre un code déjà promulgué et qui n’attend que son décret d’application.
    D’abord, Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a fait une visite au Mali du 27 au 28 février, après avoir rencontré le président Ibrahim Boubacar Keïta, son homologue malien Oumou Ba. a fait une déclaration qui a fait tressaillir la Communauté musulmane du Mali. Pour la ministre française des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, le temps est aujourd’hui venu de revenir sur ce texte.

    « Ce moment précis de l’histoire du Mali, de reconstruction, un moment inédit est le moment idoine pour se renforcer en ce qui concerne la promotion des droits des femmes, a affirmé la ministre. Et donc, les temps qui vont venir vont être des temps utiles pour justement porter un certain nombre de sujets qui ont pu être considérés aujourd’hui comme insatisfaisants par les défenseurs des droits des femmes, comme le code de la famille ».
    En ce début du mois de Mars ou une journée est dédiée mondialement à la femme, une délégation suédois après une séance de travail avec les députés malien revient sur le même texte : le code, comme si le Mali va de charybde en scylla.
    Les conditions des aides occidentales pour le Mali en reconstruction englobe-t-elles aussi la colonisation sociale et culturelle ? Pourquoi vouloir nous exiger un « code made Europe» comme condition d’aide ? Parce que le nouveau code de la famille, adopté le 2 décembre 2011 par l’Assemblée nationale malienne, est perçu comme une déception pour l’occident et ses marionnettes, mués en défenseurs des droits des femmes. Le texte final adopté a supprimé et modifié les articles jugés, par le Maitre et ses sbires comme progressistes en faveur notamment des femmes. Dans leur entendement, le texte promulgué en 2012 a été épuré de tous les droits nouveaux qu’une première version avait d’abord envisagé d’accorder aux femmes.
    Par rapport à l’ancien texte et parmi les points les plus litigieux, figure l’âge du mariage chez la femme qui est passé à 16 ans contre 18 dans l’ancien texte. L’homme est consacré comme unique chef de famille contrairement à l’ancien texte qui avait remplacé cette « puissance paternelle » par une « autorité parentale » qui, pour beaucoup, consacrait l’égalité hommes/femmes.
    En ce qui concerne les questions relatives à la succession et au divorce, et puisque l’autorité parentale n’a pas été retenue, c’est désormais le chef de famille qui règle la question de manière coutumière ou par le droit civique en établissant un testament.
    Autre modification, la femme doit obéissance à son époux. Dans l’ancien texte, le terme « obéissance » avait disparu. Le mariage religieux, célébré dans les mosquées, est désormais légalisé. Dans le précédent texte, les députés maliens avaient rejeté la légalisation du mariage religieux après avoir déduit qu’il ne garantissait pas tous les droits de la femme.
    Le ridicule ne tue plus. Le seul crime commis par le législateur malien est la référence à nos valeurs sociétales et religieuses normatives au détriment de leur fameux droit de l’homme. Le Mali ; n’a pas de leçon de conduite sociale à recevoir de ces pays dont les point considérés comme avancées est rabaissement et honte chez nous. D’ailleurs, le Mali a-t-il de leçons de conduite sociale à recevoir d’un pays comme la France surtout, dont la célébration du1er mariage homosexuel, cette inversion des valeurs sociétales, est considérée comme une avancée avec de titres et expressions choques entre autres : « Historique ! », « Bruno et Vincent en justes noces », « le premier mariage gay en Loire-Atlantique », « l’institution du mariage vit une belle étape et symbolise l’égalité entre humains », « Après ce premier mariage homosexuel de l’histoire de France, on a le sentiment que cette loi sociétale, qui a divisé, restera comme un temps fort du quinquennat de François Hollande », et que sais-je encore ? Voila encore que chez les donneurs de leçons de conduite sociale, la notion de droit de l’homme vient de franchir le Rubicon de l’indécence avec une union contre nature, évitée même par les animaux qui au moins vivent en couple mâle-femelle. Avec les droits de l’homme, la sexualité bestiale et débridée devient la norme, et les valeurs sociétales normatives et morales comme obsolètes. Quel code de famille veut-on nous imposer comme condition d’aide ? Un code copie-conforme-certifié du modèle occidental? Nous rejetterons tout code d’inspiration et d’émanations étrangères, et nous sommes résolus au sacrifice ultime pour cela.
    Quant aux soit disant organisations de droits des femmes, ces complexées féministes, nous leur dirons que le Mali n’est pas à vendre. Ce code promulgué est le fruit de la concertation et de la consultation de tout un peuple qu’aucune structure ne peut mettre en cause si la démocratisons signifie la volonté du peuple. Mais quant on pense avec la tête du Maitre, il n’est pas choquant que l’on se renie. : « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle, s’il n’a l’âme et la lyre et les yeux de Néron », « Honte à peut chanter pendant que chaque femme sur le front de ses fils voit la mort ondoyer» , « Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires en secouant leurs torches aiguisent leurs poignards » a dit Lamartine.

    Notre cher Mali et surtout le Nord est en train d’être déstabilisée sur toute sa dimension. Les faiseurs de conflits sont de retour malgré une apparente accalmie. Déstabiliser le nord, contrôler ses richesses et mieux consolider l’existence des groupes identitaires ; tels sont leurs objectifs.
    Le Nord-Mali est devenu le centre névralgique du trafic de toute sorte : d’armes, de drogue etc. Les narcotrafiquants s’adonnent à cœur joie à ce commerce meurtrier.
    Nous aider à éradiquer ces fléaux sont aujourd’hui les préoccupations majeures du peuple malien, et non un code déjà promulgué dont nous n’attendons que son décret d’application. A bon entendeur !salut.
    Mohamed KIMBIRI Haut Conseil Islamique du Mali

    • Le fou de Dieu Mohamed Kimbiri edu Haut Conseil des Islamistes, le grand recalle de l’ENA, tu dois admettre que ton code est raciste, stigmatisant et dicriminatoire, a toi de le changer ou de le garder comme tu veux, mais c’est un code associal qui rabaisse la femme et la fille maliennes donc nos meres, nos epouses, nos filles et nos soeurs. Aucune religion ne peut justifier la discrimination, le stigma et le rabaissement de la femme et de la fille. C’est dommage que de voir des gens comme toi qui ne vivent que de ce racisme et de cette discrimination comme un vrai parasite.

      • Salut Koro King, peux-tu me dire ce que tu reproches au nouveau code du mariage? 😉

        • Salut Bougobalini. Il faut poser cette jolie question a Kimbiri du Haut Conseil des Islamistes car c’est lui qui est en train de luter contre le nouveau code de la personne et de la famille depuis sous ATT alors que moi je l’apprecie et le supporte a 100%.

          • J’espere que tu sais le code dont parle Kimbiri? Moi je parle du code qui a ete vote oui a l’AN et envoye pour signature qu’ATT sous la menace des Islamistes maliens a demande a la meme Assemblee Nationale de reviser. Donc s’il s’agit de cette version Islamiste, je suis 100% contre car ca rabaisse la femme et lea fille, c’est raciste et discriminatoire.

          • Sans meme le savoir je crois que toi et Kimbiri etes dans le meme camp alors (incroyable mais vrai):lol: . Dans cet article de Kimbiri, il est dit que nous n’avons pas besoin de l’avis des francais “liberaux” sur le code de la famille du Mali que nous trouvons taille a notre mesure; et que la ministre francaise (Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement) veut imposer quelque chose au Mali. Cela veut dire que vous etes tous les 2 d’accord que l’actuel code de la famille est bon. Oubien j’ai rate quelque chose? 😀 😆

  4. les femmes sont tous merveilleuses..dedicasse a tout les femmes rurale du jitumu et des cantons allies….les femmes rurales sont des veritables heroines ……je demande aux hommes stupides qui brutalisent leurs femmes d,arreter de les brutaliser car la femme merte mieux que ça ..vive les femmes maliennes .vive les femmes africaines….

    • Dogofaring tu as raison mais Sambou le raciste ne va pas aimer ta position car il pense que l’homme est superieur a la feeme alors qu’il devrait comprendre la difference entre homme et femme et comme le dit Salif Kaita c’est la difference qui est joile. Allah est un grand arachitectect et c’est lui qui a cree la difference comme une forme positive dans le monde, la societe et dans la nature elle-meme. Pour Allah la difference ne veut pas dire la superiorite comme Sambou le raciste locataire du foyer Bara a Paris le pense.

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