A l’Université Privée Roi Khaled Ben Abdoul Aziz de Badialan I, le mercredi 22 mars, s’est tenue la 7ème Conférence-Débat de la 2ème Phase du Projet IMARP de la SAVAMA-DCI. C’était sous les thèmes : « Culture de la paix et esprit de tolérance en islam : Vers la construction d’une paix durable » et « Conseil éclairant sur la vilenie du conflit entre les croyants : Les enjeux de la réconciliation et de la paix » tirés des manuscrits anciens.
Cette Conférence-Débat avait pour conférenciers : Dr Alfadoulou Abdoulahi, Chercheur et Dr Aboubacar Bassaro Touré, Enseignant-Chercheur dans ladite université. Cela, en présence du représentant de la SAVAMA-DCI et modérateur, Almoudou Touré et le Recteur de l’Université Privée Roi Khaled Ben Abdoul Aziz, Amadou Keïta.
C’est le Recteur Keïta qui a ouvert les travaux de cette rencontre avec son mot de bienvenue. Il s’est réjoui de la tenue de cette conférence-Débat dans son établissement dont les thèmes sont, selon lui, cruciaux et toujours d’actualité. A ses dires, les autorités éducatives doivent penser à intégrer les manuscrits anciens dans le système éducatif et universitaire malien. Ce qui est d’ailleurs l’objectif de ce projet. « Ça ne sert à rien si les manuscrits anciens sont là et qu’on ne les exploite pas et qu’ils ne participent pas au développement de la science dans les espaces universitaires » a-t-il regretté avant de saluer cette initiative. Qui permet, selon lui, d’enrichir la connaissance des étudiants.
Les étudiants édifiés sur les manuscrits anciens sur la paix,la tolérance et la réconciliation !
Dans son exposé sur le 1er thème, Dr Alfadoulou Abdoulahi, a indiqué que la paix est un état d’esprit, un comportement, l’absence de conflits. Aussi qu’elle ne se décrète pas mais se construit et se cultive par des actes notamment l’éducation, la tolérance, le respect, la solidarité, des pratiques socioreligieuses…Qu’elle se traduit par la coexistence pacifique et un comportement de symbiose.
Quant à la notion de tolérance, il estime qu’elle est inséparable de celle de la paix et fait essentiellement référence à la croyance religieuse. Pour Dr Abdoulahi, la tolérance rejoint l’acceptation des uns et des autres par rapport aux confessions. Et que Tombouctou en est un exemple de tolérance religieuse. Malgré la suprématie de l’islam à Tombouctou, soutient-il, les minorités religieuses (catholiques, protestants et autres) exercent leur foi en toute liberté et quiétude. Le cas le plus expressif, dira-t-il, demeure celui du Père Dupuis Yacouba, un catholique qui s’est complètement intégré à la société traditionnelle Tombouctienne au point de devenir un chef de Konday (groupe d’âge traditionnel) et épousa une Tombouctienne. Qui est même l’auteur d’un ouvrage très important sur tous les corps de métier de Tombouctou.
« Les études ont montré que notre société (Mali, Afrique) dispose de beaucoup de ressources comme les manuscrits à exploiter pour interroger notre passé et notre culture afin de résoudre nos problèmes contemporains » a enseigné Dr Alfadoulou Abdoulahi.
Sur le 2ème thème, Dr Aboubacar Bassaro Touré a souligné que dans le document dont est inspirée cette thématique, l’auteur Hajj Omar a déclaré que le combat des musulmans entre eux, bien qu’il soit odieux comporte des interdictions légales, ne permet pas pour autant aux musulmans d’être déclarés mécréants à cause de cela, ce qui est indiqué par le verset des Chambres. A savoir, la nécessité d’adhérer à la justice entre les parties en conflit lors de la réconciliation sans inclination pour aucune des parties en conflit, tel affirmé par le Tout-Puissant à maintes reprises. « Le Statut de la réconciliation est ce qui a conduit à la mention de la fraternité des croyants pour indiquer que les différences et les conflits entre eux sont répréhensibles selon la charia…Enfin, les circonstances du livre et son contenu sont une leçon de vie, de paix et de coexistence d’où la nécessité d’intégrer ces genres de manuscrits dans nos systèmes éducatifs » a-t-il plaidé.
La Conférence-Débat a pris fin par des questions/réponses entre les conférenciers et les étudiants.
Par Mariam Sissoko